Cours d’algèbre linéaire 2 de S. Paños
FMdKdD
fmdkdd [à]free.fr
Université du Havre
Année 2008–2009
Table des matières
1 Dualité 2
2 Formes bilinéaires et formes quadratiques 7
2.1 Formes bilinéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Formes quadratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Propriétés particulières aux espaces vectoriels de dimension finie 16
3 Espaces euclidiens 22
3.1 Adjoint d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4 Espaces hermitiens 33
4.1 Propriétés des formes hermitiennes non dégénérées . . . . . . . . 40
4.2 Espaces pré-hilbertiens et espaces hermitiens . . . . . . . . . . . . 41
1
Chapitre 1
Dualité
Définition 1.1. Soit E un K-espace vectoriel. L’espace vectoriel des applica-
tions linéaires de E dans K, LK(E,K)s’appelle l’espace dual de E et se note
E. Les éléments de Es’appellent les formes linéaires sur E. Le dual de E
s’appelle le bidual de E et se note E∗∗.
Notation. Au lieu de noter ϕ(x)l’image d’un vecteur xde E par la forme
linéaire ϕ, les physiciens notent <x,ϕ>l’application E ×EK : (x,ϕ)7→<
x,ϕ>telle que x1,x2E, ϕ1,ϕ2E,λK,
<x1,ϕ1+ϕ2>=<x1,ϕ1>+<x1,ϕ2>
<x1+x2,ϕ1>=<x1,ϕ1>+<x2,ϕ1>
λ<x1,ϕ1>=<λx1,ϕ1>=<x1,λϕ1>
On l’appelle la forme bilinéaire canonique sur E ×E.
Pour le reste de ce chapitre, on suppose que E est un K-espace vectoriel de
dimension finie n.
Théorème 1.1. Soit {e1,.. ., en}une base de E. Les formes e
1,... , e
ndéfinies par
iN
n,jN
n, e
i(ej) = δi j 1forment une base de Eappelée base duale de
{e1,... , en}.
Démonstration. Soit λ1e
1+···+λne
n=0
E.xE,
(λ1e
1+···+λne
n)(x) = 0
E(x) = 0K
λ1e
1(x) + ···+λne
n(x) = 0K
1Notation de Kronecker : δi j =1i=jet δi j =0i6=j.
2
CHAPITRE 1. DUALITÉ 3
En remplaçant successivement xpar e1, ..., en, on obtient
λ1e
1(e1)
|{z}
δ11=1
+···+λne
n(e1)
|{z}
δn1=0
=0K
D’où λ1=0Ket de même pour λ2,..., λn. Donc {e
1,... , e
n}est une famille
libre de E. Or dimKE=dimLK(E,K) = dimKE×dimKK.
Théorème 1.2. Si Eest un K-espace vectoriel de dimension n finie, alors dimE=
dimE∗∗ =dimE.
Théorème 1.3. L’application
J :E E∗∗
x7→ e
x: EK
ϕ7→ ϕ(x)
est un isomorphisme. Si Eest de dimension finie, Jest seulement un homomor-
phisme injectif.
Démonstration. J est une application linéaire (voir notation des physiciens).
J est injective car KerJ ={0E}. En effet, supposons que xE et x6=0,
alors on peut compléter xdans E par (n1)vecteurs pour obtenir une base
de E : {e1=x,e2,.. ., en}. Soit {e
1,... , e
n}, par définition on a <e
1,J(x)>=<
x,e
1>=<e1,e
1>=1.
Nous savons (1.2) que dans E∗∗ =dimE, comme J est injective et linéaire,
J est bijective. On appelle J l’isomorphisme canonique de E dans E∗∗.
Remarque. À l’aide de J, on peut identifier E et E∗∗. Ce résultat est important
car toute propriété de dualité montrée pour le couple (E,E)nous donne une
propriété analogue pour le couple (E,E∗∗), c’est à dire (E,E)car appliquée à
E∗∗ elle nous donnera la même propriété pour le couple (E,E∗∗). Comme on a
identifié E et E∗∗, on a cette propriété pour (E,E): lorsque E est de dimension
finie, on a une parfaite symétrie entre les rôles de E et de E.
Définition 1.2. Soit A une partie non vide de E. On appelle annihilateur (ou
orthogonal) de A dans E:
A0={ϕE/xA,ϕ(x) = 0}
Soit A une partie non vide de E. On appelle annihilateur de A dans E :
A0={xE/ϕA,ϕ(x) = 0}
CHAPITRE 1. DUALITÉ 4
Théorème 1.4. 1. Pour toute partie Ade E(resp. de E), A0est un sous
espace vectoriel de E(resp. de E).
2. Quelques soient Aet B∈ P (E),ABB0A0et AA00.
3. (AB)0=A0B0
4.
V(A)0=A0, où
V(A)est le sous espace vectoriel de Eengendré par A.
Théorème 1.5. Soit Hun sous espace vectoriel de Eet H0son annihilateur. Alors
dimH +dimH0=dimE.
Démonstration. Soit n=dimE et p=dim H. Soit {e1, ..., en}une base de E
telle que {e1,... , ep}soit une base de H. Alors H0={ϕE/xH,ϕ(x) =
0}. Si ϕH0,ϕannule tous les éléments de la base {e1,... , ep}:ϕ(ej) = 0
pour tout jN
p.
Soit {e
1,... , e
n}la base duale de la base {e1,..., en}de E, ϕadmet une
décomposition dans cette base : ϕ=Pn
i=1λie
i. Or
jN
p,ϕ(ej) = 0= n
X
i=1
λie
i!(ej) =
n
X
i=1
λie
i(ej) = λj
D’où ϕ=λp+1e
p+1+···+λne
n.ϕ
V({e
p+1,... , e
n})et H0
V({e
p+1,... , e
n}).
Réciproquement ψ
V({e
p+1,... , e
n}),
xHψ(x) = n
X
i=1
e
i! p
X
j=1
µiei!=0
et ψH0. D’où l’égalité H0=
V({e
p+1,... , e
n}).
Or dim
V({e
p+1,... , e
n}) = npd’où p+ (np) = n, et dimH+dimH0=
dimE.
Remarque. La symétrie entre E et Enous donne la propriété duale : si H est
un sous espace vectoriel de Eet H0son annihilateur dans E, alors dim H +
dimH0=dimE.
Corollaire 1.1. Soit Eun K-espace vectoriel de dimension finie n et Hun sous
espace vectoriel de E. Alors H00 =H(de même si Hest un sous espace vectoriel de
E).
Démonstration. Le théorème 1.4 nous donne H H00. De plus dim H+dimH00 =
dimE. D’où dimH =dimH00. Comme H H00, H =H00.
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