CHAPITRE 1. DUALITÉ 3
En remplaçant successivement xpar e1, ..., en, on obtient
λ1e∗
1(e1)
|{z}
δ11=1
+···+λne∗
n(e1)
|{z}
δn1=0
=0K
D’où λ1=0Ket de même pour λ2,..., λn. Donc {e∗
1,... , e∗
n}est une famille
libre de E∗. Or dimKE∗=dimLK(E,K) = dimKE×dimKK.
Théorème 1.2. Si Eest un K-espace vectoriel de dimension n finie, alors dimE∗=
dimE∗∗ =dimE.
Théorème 1.3. L’application
J :E →E∗∗
x7→ e
x: E∗→K
ϕ7→ ϕ(x)
est un isomorphisme. Si Eest de dimension finie, Jest seulement un homomor-
phisme injectif.
Démonstration. J est une application linéaire (voir notation des physiciens).
J est injective car KerJ ={0E}. En effet, supposons que x∈E et x6=0,
alors on peut compléter xdans E par (n−1)vecteurs pour obtenir une base
de E : {e1=x,e2,.. ., en}. Soit {e∗
1,... , e∗
n}, par définition on a <e∗
1,J(x)>=<
x,e∗
1>=<e1,e∗
1>=1.
Nous savons (1.2) que dans E∗∗ =dimE, comme J est injective et linéaire,
J est bijective. On appelle J l’isomorphisme canonique de E dans E∗∗.
Remarque. À l’aide de J, on peut identifier E et E∗∗. Ce résultat est important
car toute propriété de dualité montrée pour le couple (E,E∗)nous donne une
propriété analogue pour le couple (E∗,E∗∗), c’est à dire (E∗,E)car appliquée à
E∗∗ elle nous donnera la même propriété pour le couple (E∗,E∗∗). Comme on a
identifié E et E∗∗, on a cette propriété pour (E∗,E): lorsque E est de dimension
finie, on a une parfaite symétrie entre les rôles de E et de E∗.
Définition 1.2. Soit A une partie non vide de E. On appelle annihilateur (ou
orthogonal) de A dans E∗:
A0={ϕ∈E∗/∀x∈A,ϕ(x) = 0}
Soit A une partie non vide de E∗. On appelle annihilateur de A dans E :
A0={x∈E/∀ϕ∈A,ϕ(x) = 0}