S`interroger : NT-proBNP et Insuffisance cardiaque

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NT-proBNP
LE BIOMARQUEUR DE CHOIX
DANS LA PRISE EN CHARGE DE
L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Le dosage du NT-proBNP ouvre la voie à un dépistage efficace, fiable et rapide ainsi
qu’au suivi des patients souffrant d’insuffisance cardiaque (IC), comme l’expliquent
Michel Galinier, chef du service de cardiologie du CHU de Toulouse, et Patrick Jourdain,
cardiologue à l’hôpital René Dubos de Pontoise.
À quelles étapes le NT-proBNP intervient-il
dans la prise en charge de l’IC ?
bMichel Galinier
– La HAS demande aux cardiologues de revoir les patients un
mois après un évènement aigu d’IC. Cette période est critique et
le dosage du NT-proBNP – programmé par le médecin hospitalier
lors de la fin de l’hospitalisation ou prescrit par le médecin
généraliste – permet d’identifier les patients dont le taux reste
supérieur à 3 000 pg/mL qui présentent un risque important de
nouvelle décompensation et d’hospitalisation. Il faut alors modifier
leurs traitements afin de réduire sa valeur de 30 % minium.
L’objectif pour un patient équilibré et traité de façon optimale
est de descendre en dessous de 1 000 pg/mL, ce qui traduit une
amélioration pronostique significative. Lorsqu’on n’y arrive pas, on
cherche à obtenir la valeur la plus proche possible en optimisant
le traitement neuro-hormonal et éventuellement les diurétiques.
© ROCHE
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S'INTERROGER
Quel est le rôle des différents acteurs
médicaux dans cette prise en charge ?
bPatrick Jourdain
– Dans le pôle que je dirige, nous avons
un lien très fort avec le médecin
généraliste, en particulier pour détecter
les épisodes aigus, avec les dispositifs
de télésurveillance. Les généralistes
doivent être formés à l’optimisation
bPatrick Jourdain
–Lors de la période d’optimisation thérapeutique, le dosage du
NT-proBNP est très important pour ajuster le traitement. Par la
suite, pour les patients asymptomatiques (NYHA 1), un dosage par
an suffit. Pour les patients plus nombreux des classes NYHA 2 ou 3,
la HAS recommande d’effectuer le dosage de NT-proBNP une fois
tous les semestres en lien avec le bilan du patient. Concernant les
patients plus sévères des classes NYHA 3 à 4, une surveillance
accrue incluant le NT-proBNP est nécessaire. Mais l’important
c’est l’intensification du traitement consécutif au dosage en
fonction du résultat. Il n’y a pas de mauvaise demande de dosage
de NT-proBNP si par la suite on agit en adaptant le traitement.
rapide du traitement diurétique en cas
d’aggravation clinique et à la détection
des patients à risques. Sans attendre les
nouvelles molécules tel que Entresto®
[ndlr : inhibiteurs du récepteur de
l’angiotensine et de la néprilysine
comme le Sacubitril-Valsartan], nous
pouvons déjà tirer le maximum du panel
thérapeutique à notre disposition,
simplement en traitant sans attendre
la décompensation, nous préviendrons
des décompensations d’IC.
bMichel Galinier
– Certes, le rôle du médecin généraliste
est central, mais le chef d’orchestre du
traitement de l’IC, c’est le cardiologue de
terrain. Il peut modifier les posologies de
diurétiques mais également les posologies
du traitement neuro-hormonal.
juin 2016 • n° 96 explore 31
TEST ELECSYS® NT-proBNP
seuil d’exclusion
ic chronique2
<125 pg/ml
seuil d’exclusion
ic aigÜe2
oBJectif
thérapeutique1
<300 pg/ml
1000 pg/ml
type
d’échantillon2
sérum ou
plasma
durée
du test2
9 à 18
minutes
staBilité de
l’échantillon2
3 jours
à température
ambiante
✱ [1] Masson et al. (2008). J Am Coll Cardiol 52, 997-1003. et Januzzi JL et al. J Am Coll Cardiol 2011 ; 58 (18) : 1881-9.
[2] D’après la fiche technique: Test Elecsys® NT-proBNP II, v9.0, Fev 2016
Quelle est la place du dosage des peptides
natriurétiques avec l’arrivée des nouveaux traitements ?
bPatrick Jourdain
– Les peptides natriurétiques (NT-proBNP ou BNP) restent
des éléments clefs sur le plan de l’analyse pronostique
de l’IC. Mais le mécanisme d’action du Sacubitril-Valsartan
(Entresto®) qui bloque la dégradation du BNP, en modifie
le taux, et complique son interprétation. Dans ce cas, le
dosage de suivi pronostique par le NT-proBNP prend tout
son sens car il évolue en lien avec l’état clinique du patient.
Cela a été démontré dans l’étude PARADIGM3 qui a révélé
l’efficacité du LCZ696 [ndlr : nom de développement
d’Entresto®] en termes de réduction de la mortalité et des
hospitalisations chez des patients insuffisants cardiaques
préalablement traités par IEC et bêtabloquants. Parmi
les marqueurs clefs de la réponse thérapeutique, il y a
les marqueurs cliniques et échographiques bien entendu,
mais toutes les études sur les marqueurs neuro-hormonaux
(NT-proBNP ou BNP) le montrent, les peptides
natriurétiques sont également des éléments essentiels
au quotidien, facilement accessibles et quantitatifs.
✱ [1] Etude PARADIGM, McMurray, J.J.V. et al. (2014). Eur J Heart Fail 17, 242–247
INTERVIEW
des docteurs
Jourdain et
Galinier sur la
chaîne Axis TV
© ROCHE
a
l’europe face À la violence
de l’insuffisance cardiaque
Le 24 février 2016, l’insuffisance
cardiaque (IC) était au centre des
débats au Parlement européen.
Un colloque réunissant décideurs
politiques, industriels et patients
a mis en lumière le besoin
d’innovations pertinentes
dans un contexte d’explosion
du nombre de cas en Europe.
« L’IC vous heurte comme un train,
c’est comme recevoir un coup d’un
boxeur poids lourd », a expliqué Nick
explore n° 96 • juin 2016
Hartshorne-Evan, directeur exécutif
de l’association britannique de
patients Pumping Marvellous
Foundation, souffrant lui-même d’IC.
« Parmi nous, une personne sur cinq
risque de développer une insuffisance
cardiaque au cours de sa vie » a
rappelé, lors du colloque, Ed Harding,
le directeur de la société britannique
Health Policy Partnership.
« L’insuffisance cardiaque est l’une
des principales causes d’hospitalisation
en Europe », a également indiqué le
Dr Paul van Haelst, directeur médical
des secteurs cardiovasculaire et
métabolique de Roche Diagnostics.
« Cette situation peut changer.
Aujourd’hui, nous disposons de
plusieurs tests de détection, de
biomarqueurs, à la fois très fiables
et hautement spécifiques. Ils peuvent
aider les médecins non seulement
à détecter l’IC de manière précoce
mais également à suivre l’efficacité
du traitement, pendant et après
l’hospitalisation. »
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