DOSSIER « Poil de Carotte »

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DOSSIER « Poil de Carotte »
Sommaire
La troupe Les Vagabonds
p. 3
Le Théâtre de Jules Renard
p. 4
Vie et oeuvres de l’auteur
p. 5
Poil de Carotte
p. 6
Notes du metteur en scène
p. 7
Intentions de mise en scène
p.8
Contact
p.9
page 2
La troupe Les Vagabonds
Le 1° mars 1993 (déjà), « les vagabonds », cachant leur identité, se réfugient au nord de Toulouse dans le
petit local du Grenier Théâtre dont ils prennent le nom pour y travailler clandestinement. Ils y restent huit
ans, ne vivant presque que des recettes de leurs spectacles et des cours qu’ils dispensent.
Cependant, bien que toujours sans papiers, « les vagabonds » se font connaitre et aimer d’un public toujours
plus nombreux et avide d’un théâtre simple, honnête, dépouillé d’artifices et de faux-semblants, un théâtre
juste et authentique fait aussi pour déplaire à certains pseudo-savants de la Culture qui ne parviennent pas
à supprimer et à déloger ses étrangers qui dérangent et bousculent les codes.
Il faudra toute la persuasion et les encouragements de leurs ainés, Maurice Sarrazin, René Gouzenne, Luc
Montech, Paul Berger pour qu’ils se décident à quitter leur refuge devenu trop exigu où tant d’auteurs ont
été joués, applaudis : Shakespeare, Molière, Sarraute, Havel, Rostand, Labiche…
En septembre 2001, toujours sous le pseudonyme de Grenier Théâtre, « les vagabonds » viennent donc poser timidement leurs baluchons au grand Théâtre du Pavé, au sud de Toulouse, et continuent sans relâche
leur bonhomme de chemin dans l’immense forêt des grands auteurs et des jeunes pousses de talent : Camus, Chouaki, Tchékhov, La Fontaine, Lagarce, Duras, Fosse, Racine, Sophocle, Anouilh, Koltès, Bergman,
Renard… de quoi se perdre diront encore certains, et c’est bien ce qu’ils recherchent, refusant d’être ça ou
ça, d’être classique ou contemporain, comique ou pas comique… «Le Théâtre ce n’est pas ça OU ça, c’est
ça ET ça ».
Leur discrétion ne paie pas, leur travail sans paillettes et sans grand coup de pub les fait malgré tout repérer
et ce sont des milliers de fidèles qui se pressent désormais « Au Pavé » pour les voir, les guetter, les aimer.
Finalement reconnus, ne se cachant plus, réussissant à convaincre même les plus sceptiques que leur
Théâtre fait partie du Théâtre, ils développent de multiples actions autour de la lecture, la formation, l’initiation du jeune public aux grands textes avec les célèbres Noir Lumière et décident à nouveau de changer
d’identité. Ils choisiront d’abord en 2011 « Théâtre du Pavé » en remerciement pour ce lieu qui leur donne un
toit et de quoi travailler puis décideront en 2013, pour leur vingt ans, de demander officiellement des papiers
d’identité et de porter enfin leur vrai nom : « les vagabonds, Francis Azéma ».
Aujourd’hui « les vagabonds, Francis Azéma » revendiquent un théâtre véritablement populaire, c’est à dire
qui s’adresse à tous par la force des choses et non par des choix imposés venus « d’en haut » : une écriture
forte et simple, une mise en scène au service du texte et de l’auteur, un jeu d’acteur très libre et très rigoureux, un répertoire varié réunissant les grands auteurs même difficiles à d’autres plus contemporains mais
tout aussi denses et riches d’émotions et de pensées.
En résidence au Théâtre du Pavé, ils contribuent par leurs actions multiples (créations, programmations,
formation…) à son rayonnement, donnant une identité propre à un lieu qui, sans cela, ne serait qu’un simple
lieu de diffusion sans âme, sans poésie, sans vie.
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Le Théâtre de Jules Renard
« Le théâtre n’est pas, comme on l’a dit, un art inférieur.
C’est un art particulier et limité.
C’est l’art des minutes intenses, ses secousses rapides, l’art des crises, crises de larmes ou crises de rire.
C’est pourquoi il vit presque exclusivement d’amour, de scènes d’amour, de drames, de batailles, de réconciliations d’amour. Or si l’amour n’est pas, loin de là, toute la vie, c’est peut-être ce que la vie nous offre de
plus émouvant et de plus comique. »
Jules Renard
« On pourrait définir le théâtre de Jules Renard par ses manques, par ses absences, l’entêtement de ses
refus. Il n’y a pas de coups de théâtre chez Jules Renard, pas d’amants dans le placard, pas de dénouements fabriqués, pas de faux-semblants, pas d’anecdotes. Pas de morale, jamais. Pas de doctrine, pas de
discours. Pas d’intrigues non plus. »
« Le monde que propose Jules Renard sur la scène n’est pas une restitution du réel, mais c’est le monde
réel rectifié, transformé, resserré, imaginé. »
« une « petite pièce de précision »»
« Il nous laisse à voir des femmes et des hommes sans pathos, sans emphase, sans masque. Dans leur
banalité, leur dépouillement, leur authenticité »
François Morel
Le mariage, le divorce, l’adultère, les enfants, l’amour... « Voilà des choses sérieuses que l’on n’a pas l’habitude de traiter au théâtre, mais dont nous abreuvent les émissions de télévision et les pages des magazines.
Jules Renard nous les donne à voir avec malice et il se permet d’en rire. »
Julia Hung
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Vie et oeuvres de l’auteur
22 février 1864 : Naissance de Pierre-Jules Renard à Châlons-du-Maine (Mayenne). Il est le fils de François
Renard, un entrepreneur en travaux, et d’Anne-Rose Colin. Il est le cadet d’une fratrie de trois enfants : Amélie
(19859), Maurice (1862) et Piere-Jules.
1875-1883 : Pierre-Jules Renard suit les cours au lycée de Nevers, qui prendra son nom par la suite. Il
échoue à la première partie du baccalauréat, ce qui l’amène à suivre des cours de rhétorique et de philosophie au lycée Charlemagne à Paris où il obtient finalement ce diplôme. Il renonce à préparer l’Ecole Normale
Supérieure.
1884 : Il écrit abondamment et fréquente les cafés littéraires de Paris où il rencontre Danièle Davyle, pensionnaire de la Comédie Française. Commence à collaborer à des petites revues.
1886 : Les Roses (poésies)
1888 : Le 28 avril, il épouse Marie Morneau. Il publie le roman Crime de village.
1889 : Leur fils Jean-François, dit Fantec, naît.
1890 : Publication du recueil d’articles et de critiques littéraires Sourires pincés.
1892 : Julie-Marie naît le 22 mars. L’Ecornifleur (roman)
1893 : Coquecigrues (roman), deux fables sans morale (roman) et La Lanterne sourde (roman)
1894 : Le Vigneron dans sa vigne (roman) et Poil de Carotte (roman), le coureur de filles (roman)
1896 : Histoires naturelles et La Maîtresse (roman)
1987 : François Renard, père de Pierre-Jules, se tue d’un coup de fusil.
1898-1899 : Le Plaisir de rompre (pièce de théâtre), Bucoliques (roman) et Le Pain de ménage (pièce de
théâtre)
1900-1908 : Il est conseiller municipal Chaumot et reçoit la légion d’honneur. Puis devient conseiller municipal de Chitry et enfin maire.
1900 : Poil de Carotte (pièce de théâtre)
1903 : Monsieur Vernet (pièce de théâtre)
1904 : Comédies
1906 : Huit jours à la campagne (pièce de théâtre)
1907-1908 : Il élu à l’Académie Goncourt. Les Philippe (roman), Patrie (roman) et Mots d’écrit (roman)
1909 : Le 5 août, sa mère Anne-Rose meurt sans que l’on sache si ce fût un accident ou un suicide en tombant dans le puits du jardin. Nos Frères farouches (roman) et Ragotte (roman), La Bigote (pièce de théâtre)
1910 : Le 22 mai Jules Renard décède à Paris des suites d’une artériosclérose. Le roman Causeries est
publié à titre posthume.
Posthume : L’œil clair (roman), Les Cloportes (roman), Journal 1887-1910
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Poil de Carotte
Six ans après le roman, Jules Renard s’attèle à l’écriture de la pièce de théâtre, différente de la version romanesque. François dit Poil de Carotte, 15 ans, est un adolescent en souffrance qui va finir par se confier à
son père. Une intimité profonde se développe au fur et à mesure de la pièce, ils dévoilent leurs sentiments
cachés avec une certaine vulnérabilité.
Une pièce familiale, Robin Azéma, fils de Corinne Mariotto et Francis Azéma, aura l’opportunité d’être sur
scène entouré de ses parents. Un réel chalenge... « maltraitance morale », incompréhension, soumission...
« Le père et la mère doivent tout à l’enfant.
L’enfant ne leur doit rien. »
J.R.
En été, pendant les vacances scolaires, dans un village du Morvan. Bien qu’il fasse très chaud, Poil de Carotte arrache les mauvaises herbes dans la cour de la maison de ses parents. M. Lepic, vient lui demander
s’il ira tout à l’heure à la chasse avec lui et part faire sa sieste. Arrive Annette, engagée quelques jours auparavant par Mme Lepic qui, pour le moment, est à la messe. Poil de Carotte explique à la nouvelle servante
quel sera son travail et quelles sont les habitudes de la maison. Annette, jeune, vive et au grand cœur, s’apitoie sur les tâches qui incombent à Poil de Carotte. Il crâne et lui en impose certaines. Surgit Mme Lepic, qui
suit depuis quelques instants la conversation et punit Poil de Carotte en le privant d’accompagner son père
et en l’obligeant à donner comme excuse qu’il n’en a plus envie. Lorsque M .Lepic réapparaît, s’étonnant
que son fils soit si versatile, Annette, révoltée par l’injustice de Mme Lepic, en explique les raisons. Poil de
Carotte raconte alors à son père ce que lui fait subir sa mère. M. Lepic, qui en temps qu’époux n’a pas une
vie plus enviable que celle de son fils, aveuglé par son propre drame, n’a pas vu les souffrances de celui qu’il
prénomme désormais de son véritable nom, François. Le père et le fils s’avouent leur amour réciproque, au
grand dam de Mme Lepic.
Direction artistique
Francis Azéma
Distribution
M. Lepic …....................................
Poil de Carotte …..........................
Mme Lepic …................................
Annette .........................................
Francis Azéma
Robin Azéma
Corinne Mariotto
Délia Espinat-Dief
Décor
Otto Ziegler
Costumes
Louise Gueguin
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Notes du metteur en scène
Poil de Carotte
Un cheveu sur la soupe ?
Pour le jeune François Lepic, si joliment baptisé Poil de Carotte par sa maman, puis par sa famille, puis finalement par tout le monde, elle n’est pas vraiment « plus belle sa vie ». Dans tous les cas, elle ne ressemble pas
beaucoup à la vie trépidante des jeunes d’aujourd’hui. Une pauvre vie toute simple, des oiseaux, des livres, des
rêves, des confidences émues sur un petit banc de ferme. Non, décidément, on peut se demander ce que vient
faire Poil de Carotte dans notre monde contemporain empreint de partage, d’échanges et d’amitié… via Face
Book ?
Voici (de façon à peine amusée) ce que certains ont sans doute pensé à l’annonce de notre choix, de notre désir,
de notre besoin même de faire entendre aujourd’hui sur la scène la parole de Jules Renard à travers ce texte
sublime et d’une rare poésie qui, en reprenant une petite partie des thèmes chers au roman, dépasse dans cette
pièce trop méconnue tout ce que l’on croyait savoir sur le personnage. Non, Poil de Carotte reste ici, bien au delà
des clichés à la mode, le véritable adolescent, celui de tous les temps, celui qui se débat dans sa mue solitaire, le
maladroit de la vie, le détenteur de toutes les utopies.
Nous gardons du roman le souvenir de ce petit garçon de neuf ans, roux comme le feu, tremblant à l’idée d’aller
fermer les clapiers la nuit tombée, qui fait pipi au lit et même pire, et qui, aux dires de sa mère, serait un petit
monstre sale, méchant et paresseux. Dans la pièce, à notre étonnement, nous découvrons un grand gaillard
solitaire d’une quinzaine d’années, blond (mais oui), rempli de douce malice, de joie et de vitalité qui essaie tant
bien que mal, dans le cauchemar que lui distille sa mère, de trouver mille raisons de vivre, même entre deux
tentatives de suicide.
Il faudra cette conversation fortuite entre son père et lui pour que soudain, l’époux aigri et fatigué réalise enfin qu’il
est aussi le père de ce jeune homme étrange, étranger, injustement traité, et que jaillisse ce à quoi plus aucun
des deux ne croyait : l’Amour, celui qui nous fait parfois pleurer tant il est bête et simple, celui qui ne s’explique
pas et dont nous manquons tant.
Francis Azéma
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Intentions de mise en scène
L’approche scénographique se voudra réaliste pour donner plus de vie, de simplicité et de justesse au récit. Une
stylisation trop marquée des décors ou du jeu des acteurs rendrait le propos confus et décalé, mais surtout inutile.
Il s’agit de s’immerger le plus tôt possible dans le quotidien de François Lepic, ses travaux à la ferme, ses habits
élimés, etc. pour se débarrasser de toutes questions d’ordre conventionnel, cérébral, et rentrer dans le sensible,
dans l’histoire comme on entre dans cette famille au début de la pièce. Une cour de ferme donc avec surtout une
maison.
Cette maison est aussi celle de la souffrance, le lieu où sévit Madame Lepic, où François vit ses cauchemars,
endormi ou éveillé. Elle reste cependant, même dans les pires épreuves, le foyer familial que Poil de Carotte ne
demanderait qu’à aimer.
Cette maison ressemblera à Madame Lepic, austère, sévère, sombre, aigre, trompeuse. Les murs auront des
oreilles, les volets-paupières entrouverts espionneront tout ce qui se passe au dehors et la porte-prison contrôlera toute entrée et sortie avec une rigidité implacable. Tout autour pourtant, la vie, le goût du bonheur, la liberté.
Un immense ciel bleu, des arbres d’automne riches de couleurs, une nature chaude et accueillante, un
refuge pour François, une évasion.
Des parents bourgeois richement habillés qui feront des nippes déchirés de
François le signifiant notable soit d’un abandon affectif (pour le père) soit d’une volonté d’humiliation (pour la
mère).
Peu de coupes dans le texte hormis la cigarette tendue par son père à son fils aujourd’hui inutile.
Beaucoup de disponibilités des acteurs pour des échanges avec les spectateurs notamment les plus jeunes.
Mises en places de nombreuses matinées scolaires. (collèges, lycées, centres de loisirs…)
Un casting plutôt courageux avec, sur la scène, un enfant de treize ans et ses propres parents tous deux comédiens confirmés. Le rôle titre a presque toujours été tenu par une comédienne déguisée en garçon, il n’existe
pratiquement pas à notre connaissance de versions avec un très jeune garçon ayant à peu près l’âge du rôle.
Reprise prévue pour la saison 2013-2014. Tournée en région.
Francis Azéma
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Contact
Théâtre du Pavé
Tel: 05 62 26 43 66
[email protected]
www.theatredupave.org
34, rue Maran – 31400 Toulouse
(Métro Ligne B Saint-Agne SNCF)
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