ACTUALITES BIBLIOGRAPHIQUES EN ALLERGOLOGIE

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ACTUALITES BIBLIOGRAPHIQUES EN ALLERGOLOGIE
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Mars 2014
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Claude MOLINA* et Jacques GAYRAUD**
1)
2)
3)
4)
5)
Filtre nasal et rhinite allergique
Asthme professionnel : nouveaux aspects
Une nouvelle vie pour le Tiotropium
Réduction des doses de corticoïdes inhalés et risque d’exacerbation de l’asthme
Déficit Immunitaire Commun à expression variable
1. Filtres nasaux dans le traitement de la rhinite pollinique
Item : Allergie ORL
Mots clé : Rhinite pollinique – Filtre nasal
Dans un essai randomisé portant sur 24 sujets atteints de pollinose P. Kenney d’Aarhus
Danemark (JACI Mars 2014 in press) montre l’intérêt du Rhinix® nouveau filtre
membranaire introduit dans le vestibule nasal, pour la prévention et le traitement de la
rhinite. L’exposition, hors saison, à de fortes concentrations de pollen chez les sujets
testés a révélé, par rapport aux témoins, une nette diminution des éternuements, de la
rhinorrhée et du prurit nasal. La tolérance, l’innocuité et le confort de ces filtres ont été
très satisfaisants. Leur utilisation tout au long d’une saison, et leur coût nécessitent
néanmoins des études plus poussées.
2. Asthme professionnel : nouveaux aspects
Item : Asthme professionnel
Mots clé : Asthme – Produits irritants
S.M Tarlo and C.Lemierre (NEJM 2014 370 Fev 640-649) dans une excellente revue
générale rappellent les 2 grands types d’agents sensibilisants susceptibles de causer ou
aggraver un asthme préexistant (ou de l’enfance) : les substances de haut poids
moléculaire (poils d’animaux par ex.) et de bas poids moléculaire (di-isocyanates,
platine, latex). L’attention est aussi attirée sur de nouveaux agents chimiques
(manufacture de médicaments cyto-toxiques) mais surtout sur les produits irritants,
entrainant un dysfonctionnement des voies aériennes (rhinite, symptômes
asthmatiformes) telles les poussières alcalines chez les sujets victimes du dramatique
effondrement du World Trade Center de New-York, chez lesquels après une surveillance
de 9 ans, seuls 36,4% sont considérés comme guéris.
Néanmoins l’asthme professionnel peut être évité (prévention primaire). Il faut certes un
diagnostic précoce, mais chez 70% des sujets atteints, symptômes ou hyperréactivité des
voies aériennes persistent pendant plusieurs années, même après l’éviction.
3. Une nouvelle vie pour le Tiotropium
Item : Allergie respiratoire
Mots clé : Tiotropium – Toux - Capsaïcine
Dans une étude pharmacodynamique minutieuse, des chercheurs londoniens
M.A.Birrell et al (JACI 2014 3 133 679-687) ont montré que ce bronchodilatateur
longue action, utilisé avec succès dans les broncho pneumopathies chroniques et
l’asthme, avait un effet anti-tussif sans rapport avec son activité anti-cholinergique.
Ils démontrent pour la 1ère fois chez le cobaye, que le Tiotropium inhalé, bloque la toux
en inhibant les effets du récepteur transitoire TRVI, agoniste de la capsaïcine, sur les
fibres sensorielles afférentes aux voies respiratoires. Ce mécanisme, indépendant de
l’effet bronchodilatateur confèrerait au Tiotropium d’autres propriétés, en particulier le
contrôle thermique du corps et des effets analgésiques, comme le montrent les
antagonistes du récepteur TRV1, actuellement en cours d’expérimentation.
4. Réduction des doses de corticoïdes inhalés et risque d’exacerbation
de l’asthme
Item : Asthme
Mots clé : Asthme stable – Corticoïdes inhalés
Les recommandations internationales préconisent de diminuer de 50% les CI chez
l’asthmatique stable, après une période de 4 semaines au moins. J.B Hagan et al, Mayo
Clinic Rochester (Allergy 2014 69 4 510-516) ont consulté 2253 articles et retenu 206
essais randomisés et répondant à 6 critères d’inclusion.
Sur la base de la symptomatologie, du VEMS et du Peak-Flow meter, les auteurs ont
comparé les sujets qui ont réduit les doses à ceux qui les ont maintenues. Après
surveillance de 22 semaines, il n’y a pas de différence significative entre les 2 groupes
et le risque d’exacerbation n’est pratiquement pas modifié, ce qui conforte les avis
officiels aussi bien Américains qu’Européens.
5. Déficit Immunitaire Commun (DIC) à expression variable
Item : Immunologie clinique
Mots clé : Déficit Immunitaire commun variable – Hypogamma globulinémie
J.B.Gathman et al JACI (Fevrier 2104 in press)
Encore appelé Hypogamma globulinémie, le DIC est un ensemble de manifestations
cliniques variées dont le dénominateur commun est le déficit important en
Immunoglobulines dû à une incapacité des lymphocytes B phénotypiquement normaux,
à synthétiser les anticorps, associée parfois à un défaut de stimulation des Lymphocytes
T.
Les données de 28 centres européens (dont Necker et Saint-Louis en France)
comportant 2212 patients ont été analysées rétrospectivement : début précoce (avant 10
ans), prédominance d’infections respiratoires (qui, isolées, ont un relatif bon pronostic),
fréquence accrue chez les garçons, association à des maladies auto-immunes (Addison,
lupus, thrombopénie), splénomégalie, malabsorption (entéropathie), granulomes.
Le diagnostic comporte la mesure des IG sériques et des titres d’anticorps (cytométrie
de flux, électrophorèse), une étude génétique chez les garçons pour éliminer une
affection liée à l’X.
Les taux d’IG inférieurs à 4g/L ont un mauvais pronostic, des taux relativement plus
élevés réduisent la fréquence des infections respiratoires bactériennes.
Le traitement repose sur l’administration intraveineuse d’IG (de 130 à 750mg/Kg en
moyenne 400mg, une fois par mois) ce qui ne permet pas toujours la régression des
complications.
Enfin la diversité des symptômes et des protocoles de diagnostic et de traitement,
nécessite la constitution d’un registre européen coordonné.
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