* Absence totale de granulocytes immatures et matures : il faudra alors au moins 10-15 jours
pour que la granulopoïèse reprenne normalement ;
* Excès de granulocytes immatures (myéloblastes et promyélocytes) correspondant soit à une
destruction des formes plus matures soit à un début de reprise de la granulopoïèse ; ceci est
appelé parfois « aspect de blocage de maturation » ; la reconstitution granuleuse est alors
souvent plus rapide (5-8 jours)
La biopsie ostéomédullaire est inutile (en plus du risque chez les patients septiques)
V. Les examens biologiques pour aider au diagnostic et comprendre le mécanisme
Hémocultures : à réaliser mais pas toujours informatives ; n’aident pas pour le
diagnostic étiologique.
Pour préciser le mécanisme de survenue de l’agranulocytose médicamenteuse, deux
mécanismes sont possibles :
Mécanisme immunoallergique : le plus fréquemment trouvé (prouvé pour les
antithyroïdiens de synthèse, amidopyrine, pénicillines, antipaludéens, chlorpropamide,
lévamizole). Toxicité indépendante de la dose administrée mais qui nécessite un contact
préalable avec le médicament (même lointain, de plusieurs années) : la réintroduction du
médicament provoque la baisse des PNN en quelques heures. Trois phénomènes peuvent
conduire à la production d’Ac :
- l’haptène médicament se combine à une protéine de membrane et le complexe formé
induit la formation d’Ac ;
- l’haptène médicament se combine à une protéine plasmatique : induction d’Ac et les
complexes haptène / protéine plasmatique / Ac s’adsorbent à la surface des PNN, ce qui
entraine l’activation du complément et la lyse cellulaire ;
- plus rare : le médicament altère la membrane ce qui induit la formation d’auto-Ac
(procaïnamide, hydralazine).
Mécanisme toxique : (phénothiazines, phénylbutazone, carbamazépine, sels d’or,
cimétidine, quinine, chimiothérapies cytotoxiques). Toxicité dose dépendante qui apparaît en
cours de traitement ; des doses plus faibles sont parfois bien tolérées. Forte notion de
susceptibilité individuelle (idiosyncrasie) liée au polymorphisme des systèmes de
détoxification; les autres lignées peuvent être atteintes. Ici l’action directe sur les progéniteurs
myéloïdes est responsable de l’agranulocytose (souvent c’est une neutropénie sévère)
VI. Les tests biologiques permettant de préciser l’étiologie ne sont que très rarement
réalisés.
- recherche d’Ac sériques antigranulocytes par immunofluorescence
- techniques immunoenzymatiques : MAIGA = monoclonal antibody immobilisation of
granulocytic antigen (proche du test MAIPA pour les plaquettes dans le PTAI)
- leucoagglutination ou leucotoxicité
- culture de progéniteurs granuleux in vitro : CFU-GM du patient en contact du sérum
du patient (à la phase aiguë) et du ou des divers médicaments incriminés, mais également