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INTRODUCTION
Après vingt-cinq ans d'expérience dans les politiques de réforme menées au cours de la
transition des pays émergents d'Europe (PEE), la nécessité d'un examen plus détaillé des modèles
de croissance économique appliqués dans ces pays apparait. Bien qu’elles fassent à nouveau partie
de l’économie globale, le chemin de leur développement n’a pas été facile, unifié non plus et pas
du tout sans reculs ni échecs. En outre, la croissance future de la région n’est pas certaine et on
n’est pas en mesure même aujourd’hui de négliger l’héritage socialiste dans la création des
nouvelles stratégies de croissance dans l’avenir. Les performances réalisées lors de cette période
n’ont pas répondu aux attentes présentées au début du processus de transition. La première
décennie de la transition a été marquée par une sorte de négligence du développement
institutionnel dans la formulation des stratégies de croissance, tandis que dans la deuxième
décennie de transition, suite à l'expansion de la crise économique mondiale, on s’est rendu compte
que la stratégie de croissance économique n’avait pas suffisamment tenu compte des risques
macroéconomiques et des vulnérabilités que contenaient les économies de ces pays. Dans cette
étude, nous chercherons à identifier les problèmes fondamentaux liés au concept de réformes de
transition et de modèle de croissance économique au cours de vingt-cinq ans d’expérience et d'en
tirer des implications de mise en œuvre des politiques économiques.
Peu de temps après que la sagesse populaire fut unanime à propos de l’idée que la recette
de la reprise économique repose sur l’ensemble des mesures classiques (orthodoxes) de la politique
économique, symboliquement décrites dans les postulats du Consensus de Washington, la crise
économique apparut sur le marché financier américain en remettant en question la mise en œuvre
optimale de ces politiques économiques avec un accent particulier mis sur l’approche prudentielle
et durable dans la création des réformes économiques. Mise au défi, la théorie économique doit
expliquer l’apparition des vulnérabilités macro-financières suite aux afflux volumineux des
capitaux étrangers et cela notamment dans les pays ayant poursuivi des politiques orthodoxes,
moins interventionnistes et orientées exclusivement vers le marché libre.
Présenté pour la première fois après la première décennie de la transition par les institutions
financières internationales, spécialisées dans ce domaine, le portrait économique des pays
européens ex-socialistes diffère considérablement de leur image actuelle. Les taux de croissance