F – C.M.R.R. -SF Institut de Santé Publique, d'Épidémiologie et de Développement INSERM U593 Université Victor Segalen Bordeaux 2, France Fédération des Centres Mémoire de Ressources et de Recherche du Sud de la France Bibliodemences Bulletin bibliographique critique sur la maladie d’Alzheimer et les syndromes apparentés Volume 3, Numéro 12 (décembre 2006) Nombre de références retenues pour ce numéro : 9 + 6 La veille bibliographique est réalisée chaque semaine à partir des revues de sommaires des trois éditions des Current Contents, éditées par Thomson/ISI : Clinical Medicine (1188 périodiques), Life Sciences (1416 périodiques) et Social & Behavioral Sciences (1688 périodiques) qui répertorient la littérature scientifique internationale. L’équation de recherche utilisée est : Alzheimer's or dementia or mild cognitive impairment. Accès aux documents (réservé aux CMRR et à leurs réseaux de CMP et de spécialistes) : tous les textes des articles présentés sont disponibles en format pdf sur demande à : [email protected] Une base de données enrichie chaque mois des informations présentées dans les bulletins est disponible sur Internet à l’adresse suivante : http://www.isped.u-bordeaux2.fr/RIS/RISWEB.ISA, liste déroulante Search : Bibliodemences.enl. Les bulletins sont archivés sur internet : http://www.isped.u-bordeaux2.f , rubrique Bibliodemences Mots-clés. Chaque référence a été indexée, en particulier, avec ces descripteurs spécifiques : Démence, Comprendre la maladie, Diagnostiquer, Évaluer l’impact de la maladie en Santé Publique, Imagerie, Informer le patient et son entourage, Maladie d’Alzheimer, MCI, Neuropsychologie, Prévenir, Prescrire, Pronostiquer, Suivre et prendre en charge le patient. Format des références (liste présentée par ordre alphabétique d’auteur) Auteur(s). Titre. Source. Adresse de l'auteur référent (si disponible) Analyse critique (titre traduit, synthèse, commentaires) Analysé par (lecteur de l’article) Accès au texte intégral (si disponible) Mots-clés Bibliodemences 2006;3 (12) 116 1. Buerger K, Ewers M, Pirttila T, Zinkowski R, Alafuzoff I, Teipel SJ, DeBernardis J, Kerkman D, McCulloch C, Soininen H, Hampel H. CSF phosphorylated tau protein correlates with neocortical neurofibrillary pathology in Alzheimer's disease. Brain 2006;129 Part 11:3035-3041. Adresse de l'auteur référant: Buerger, K; Univ Munich; Dept Psychiat; Nussbaumstr 7; D-80336 Munich; Germany. [email protected] Analyse critique: La protéine tau phosphorylée du liquide céphalo-rachidien est corrélée à la pathologie neurofibrilllaire du néocortex dans la maladie d'Alzheimer. Synthèse La recherche de biomarqueurs dans la maladie d'Alzheimer (MA) reste un enjeu d'actualité. Dans le liquide céphalorachidien (LCR), plusieurs équipes ont montré que la concentration de la protéine tau hyperphosphorylée (P-Tau) était augmentée chez les sujets MA. Les auteurs ont en particulier montré que la P-tau phosphorylée sur la thréonine 231 (P-tau231) avait une sensibilité supérieure à la P-tau phosphorylée sur la sérine 199. Pourtant, aucune corrélation entre la concentration en P-tau du LCR et la pathologie neurofibrillaire n'a été publiée. Méthodes : 26 sujets atteints de MA ont eu un prélèvement de LCR, en moyenne 1,6 ans avant leur autopsie (MMS moyen de 2,2). A l'autopsie, 18 sujets avaient une probabilité élevée que la démence soit due à une MA, 5 une probabilité intermédiaire, et 3 une probabilité faible. La P-tau231 a été déterminée dans le LCR et dans le cerveau. La densité de dégénérescences neuro-fibrillaires (DNF) et de plaques séniles (PS) a été évaluée. La visualisation de la protéine tau hyperphosphorylée (HP tau) a été faite par immunohistochimie. Résultats : La P-tau231 du LCR est associée à la densité des DNF et à HP tau dans les régions du néocortex (frontal, temporal, pariétal) mais pas dans la région CA1 de l'hippocampe. La densité de PS est associée à P-tau231 dans le frontal uniquement. Parmi les autres facteurs, seules l'ApoE et la durée de la maladie sont associées aux indicateurs de neuropathologie. Il existe une corrélation entre la p-tau231 du LCR et du cerveau. Dans la partie frontale, la Ptau231 cérébrale est associée aux DNF et à HP tau. Discussion : C'est le premier travail qui permet de montrer la corrélation entre un marqueur accessible dans le LCR et la densité de DNF et Hp tau du cerveau. Par contre, la densité de PS est corrélée à la Ptau231 du LCR uniquement dans le cortex frontal. La P-tau231 pourrait servir de marqueur de la pathologie neurofibrillaire. Commentaires Cette équipe qui a beaucoup travaillé sur la protéine tau du LCR montre qu'il y a une corrélation entre la P-tau accessible dans le LCR et les altérations cérébrales. Cette analyse repose malheureusement sur un faible nombre de sujets, prélevés à un stade extrêmement avancé et dont la certitude de diagnostic de MA n'est pas totale. En outre, même si les corrélations sont significatives, les figures montrent une très grande dispersion des données avec des corrélations inférieures à 0,50. Il est probable qu'il faudra attendre l'arrivée de plusieurs biomarqueurs du LCR pour en faire des outils utilisables en routine. Analysé par Luc Letenneur, CMRR Aquitaine Mots-clés: Maladie d'Alzheimer, Protéine Tau Bibliodemences 2006;3 (12) 117 2. Busse A, Angermeyer MC, Riedel Heller SG. Progression of mild cognitive impairment to dementia: a challenge to current thinking. British Journal of Psychiatry 2006;189:399-404. Adresse de l'auteur référant: Riedel-Heller, SG; Univ Leipzig; Dept Psychiat; Johannisallee 20; Leipzig; Germany. [email protected] Analyse critique: Progression du MCI vers la démence : un challenge pour les idées actuelles. Synthèse A partir des données de la cohorte Leila 75+ constituée de 1045 sujets non déments de 75 ans et plus suivis tous les 18 mois pendant 6 ans à Leipzig, les auteurs ont étudié la progression vers la démence des sujets MCI en fonction du délai de suivi. Le MCI était défini avec quatre modalités différentes selon la présence d'une plainte mnésique ou non et selon le seuil des performances cognitives aux tests (1 ou 1,5 déviation standard au dessous de la moyenne pour l'âge). La batterie neuropsychologique comprenait le MMS, des tests de mémoire épisodique, d'abstraction, de jugement, de langage, de praxies, de calcul (batterie SIDAM). Selon les modalités de définition, 91 (9,3%) à 407 (41,5%) sujets ont été classés MCI. Quelle que soit la modalité de classement, les sujets MCI ont un taux de progression vers la démence plus important pendant les 18 premiers mois de suivi, de 14% (pour les MCI, 1SD de seuil avec ou sans plainte) à 23%, environ le double du taux de progression ultérieur (7 à 10%). Le taux de progression vers la démence au cours de la vie a été estimé à 60 à 65%. Commentaires Cette étude confirme la grande variabilité de prévalence du MCI et de taux de progression vers la démence (qui paraît un terme plus adapté que le taux de "conversion") selon la définition de l'entité. On retrouve également dans cette étude l'augmentation très surprenante du taux de progression au cours des premiers mois de suivi. Cette augmentation avait déjà été notée dans les séries cliniques où elle se comprend mieux en raison de la sélection des échantillons qui associe souvent des nouveaux cas de MCI et des cas anciens. Ici l'étude est réalisée en population générale par tirage au sort sur un registre de population. L'interprétation de ces résultats n'est pas claire et l'effet de primo-passation des tests, possiblement différent chez les futurs déments et les futurs non déments, est peut-être en cause. Une autre explication pourrait être liée à une survie différente selon le risque de progression vers la démence. Analysé par: Jean François Dartigues, CMRR Aquitaine Mots-clés: MCI, Démence Bibliodemences 2006;3 (12) 118 3. Davies RR, Kipps CM, Mitchell J, Kril JJ, Halliday GM, Hodges JR. Progression in frontotemporal dementia Identifying a benign Behavioral variant by magnetic resonance imaging. Archives of Neurology 2006;63(11):1627-1631. Adresse de l'auteur référant: Hodges, JR; MRC; Cognit & Brain Sci Unit; 15 Chaucer Rd; Cambridge CB2 2EF; England. [email protected] Analyse critique: Progression de la démence fronto-temporale. Mesure par IRM Synthèse Le taux de survie moyen dans la démence fronto-temporale (DFT) est de trois ans après émission du diagnostic. Les auteurs cherchent à déterminer si la nature de l'atrophie initiale mesurée par imagerie par résonance magnétique (IRM) et/ou si les caractéristiques démographiques permettent de prédire l'évolution de la variante comportementale de la DFT (DFTc). Méthodes. 31 patients DFTc ayant réalisé une IRM ont été suivis pendant au moins 3 ans. L'ampleur de l'atrophie frontotemporale initiale fut évaluée en double aveugle sur 2 coupes coronariennes : lobe temporal antérieur et noyau géniculé latéral. Le recueil des données comprenait par ailleurs une batterie d'évaluation comportementale et neuropsychiatrique. Résultats. Deux groupes de patients furent constitués : 16 patients constituent le groupe au pronostic favorable (niveau de dépendance faible à 3 ans) et 15 patients constituent le groupe au faible pronostic vital (mise en institution ou décès au cours des 3 ans). Tandis que les 2 groupes ne diffèrent pas quant aux mesures comportementales et neuropsychiatriques, le niveau d'atrophie initial (plus faible chez le groupe au faible pronostic) constitue la seule variable prédictrice du taux de survie ou de la mise en institution des patients. Conclusion. Les patients présentant une atrophie frontotemporale ont un taux de survie moyen de 3 à 4 ans tandis que les patients relativement indemnes de toute atrophie cérébrale ont une évolution plus favorable (taux de survie moyen de 5 à 6 ans). Commentaires Les patients DFTc n'ayant pas de signe d'atrophie du cortex frontotemporal auraient un taux de survie prolongé. La présence d'anomalies en imagerie ne constitue donc pas une prérogative au diagnostic. D'autre part, les symptômes de tels patients n'ayant pas d'atrophie cérébrale ne seraient pas la conséquence d'un processus neurodégénératif. Cette étude est remarquable car elle permet de dresser le profil d'évolution des patients DFTc à partir de l'étendu de l'atrophie cérébrale. Mais étant donné que la DFT est une maladie hétérogène, la nature de l'atrophie cérébrale semblerait varier en fonction des différentes variantes cliniques. C'est pourquoi, il serait également intéressant de comparer à ce groupe le profil d'évolution des autres variantes, notamment exécutive, de la DFT. Analysé par: Xavier Millet, CMRR Aquitaine Mots-clés: Démence fronto-temporale, IRM, Imagerie Bibliodemences 2006;3 (12) 119 4. Engel SE, Kiely DK, Mitchell SL. Satisfaction with end-of-life care for nursing home residents with advanced dementia. Journal of the American Geriatrics Society 2006;54(10):1567-1572. Adresse de l'auteur référant: Engel, SE; Emory Univ; Sch Med; 215 Highland Sq Dr NE; Atlanta; USA. [email protected] Analyse critique: Satisfaction par rapport aux soins palliatifs proposés en institutions aux personnes atteintes de démence à un stade avancé. Synthèse Objectif : Cette étude a pour objectif d'identifier les facteurs associés à la satisfaction des personnes ressources par rapport aux soins prodigués à leur proche atteint de démence à un stade avancé. En effet, il semble que les soins palliatifs dans la démence soient moins appropriés et moins structurés que dans le cadre de pathologies comme le cancer. Il n'y a pas de données claires actuellement sur les déterminants de cette satisfaction liée aux soins. Matériel et Méthodes : Il s'agit d'une étude transversale, issue de l'étude longitudinale CASCADE. Elle porte sur 148 patients âgés de 65 ans et plus (moyenne d'âge=85±8,1), atteints de démence à un stade avancé et vivant dans treize institutions différentes à Boston, ainsi que sur les personnes ressources de ces patients (moyenne d'âge=59,1±11,7). La satisfaction concernant les soins en fin de vie dans la démence a été mesurée avec l'échelle SWC-EOLD, et a été évaluée par les personnes ressources. Des analyses de régressions linéaires multivariées ont été utilisées pour identifier les variables indépendamment associées au niveau de satisfaction de soins. Parmi ces variables, ont été prises en compte : 1) des variables liées aux caractéristiques des patients : informations démographiques, état de santé cognitive et fonctionnelle, confort, fait d'avoir une intubation alimentaire, planification des soins en fin de vie (volonté de vivre, ne pas être hospitalisé…) 2) des variables relatives aux personnes ressources : informations démographiques, état de santé, humeur dépressive, planification des soins avancés (les personnes devant mentionner dans quelle mesure le confort est pour elles le principal objectif de la prise en charge, leur sentiment par rapport à l'espérance de vie de leur proche, le temps de discussion lors de l'admission, consacré aux futures directives médicales et palliatives à suivre, et le fait d'avoir eu ou non des informations par un soignant à propos du pronostic). Résultats et discussion. Les variables relatives à la personne ressource, associées en univarié au score de satisfaction, comprennent le nombre d'années de prise en charge comme personne ressource, le fait de considérer le confort comme l'objectif principal de la prise en charge, et le temps de discussion avec un soignant (supérieur à 15 minutes) sur les directives futures de soins. Les résultats des analyses multivariées montrent que les principaux facteurs associés à une plus grande satisfaction des soins, comprennent le fait d'avoir eu une discussion de plus de 15 minutes avec un soignant au moment de l'admission du résident, l'existence d'un certain confort du résident, l'absence d'intubation alimentaire, et les soins prodigués dans les unités spécialisées pour les patients déments. Cette étude démontre que la satisfaction des personnes ressources par rapport aux soins palliatifs dans la démence, est associée à des facteurs relatifs à la communication, aux services de santé, au confort du résident et aux interventions médicales. Les auteurs suggèrent que ces facteurs étant modifiables, les soins palliatifs dans la démence pourraient être améliorés. Commentaires Les résultats de cette étude sont essentiels, étant donné le manque de données actuelles sur l'organisation des soins palliatifs dans les structures accueillant des personnes atteintes de démence. Il me semble en effet que la problématique relative aux soins palliatifs est maintenant bien connue en cancérologie. Qu'en est-il des soins palliatifs dans les différentes institutions accueillant des personnes âgées atteintes de démence ? D'après le texte de loi n° 99-477 du 9 juin 1999, "les soins palliatifs sont des soins actifs et continus, pratiqués par une équipe interdisciplinaire, en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage". On peut se demander si toutes les institutions accueillant des personnes atteintes de démence ont réellement les moyens de proposer des soins palliatifs tels qu'ils sont définis, avec un accompagnement des patients mais aussi des familles. Il existe beaucoup d'études concernant le fardeau des aidants familiaux, le stress lié à la prise en charge de la démence à domicile… Différentes données montrent aussi qu'avec l'entrée en institution, ce fardeau et ce stress ne diminuent pas, bien au contraire, puisqu'il se rajoute un sentiment de culpabilité. Comme le souligne cette étude, il manque cruellement de données sur la satisfaction des familles vis-à-vis des soins en institution prodigués à leur proche en fin de vie. Se sentent-elles encore actrices de la prise en charge ? Il pourrait être utile de mieux connaître les déterminants du fardeau chez les aidants familiaux de personnes démentes en institution, de mieux connaître leur degré de satisfaction quant à la prise en charge proposée en institution, au moment de l'admission jusqu'à la fin de vie. Analysé par: Valérie Bergua, CMRR Aquitaine Mots-clés: Démence, Soins palliatifs Bibliodemences 2006;3 (12) 120 5. Herrmann N, Lanctot KL, Sambrook R, Lesnikova N, Hebert R, McCracken P, Robillard A, Nguyen E. The contribution of neuropsychiatric symptoms to the cost of dementia care. International Journal of Geriatric Psychiatry 2006;21(10):972-976. Adresse de l'auteur référant: Herrmann, N; Univ Toronto; Sunnybrook Hlth Sci Ctr; Toronto; ON; Canada Analyse critique: La contribution des symptômes neuropsychiatriques au coût de la démence Synthèse Objectif : Comparer les consommations de ressources pour la prise en charge des patients déments, présentant ou non des symptômes neuropsychiatriques (behavioral and psychological symptoms of dementia, BPSD), et déterminer l'impact économique des BPSD. Méthodes : Étude comparative de coût moyen mensuel de prise en charge de la démence (coût direct médical et non médical, coût indirect, et coût total), schéma prospectif sur un an, suivi mensuel des consommations à partir d'un questionnaire RU (Resource Use) renseigné par les aidants des patients déments, vivants dans la communauté sur 31 sites canadiens concernés par l'étude COSID (Canadian Outcomes Study of Dementia). L'évaluation de la présence ou non de BPSD est effectuée à partir du Neuropsychiatric Inventory (NPI), entretien avec les aidants pour mesurer la fréquence, la gravité et le retentissement de 12 BPSD. L'analyse des coûts repose sur la moyenne arithmétique (coût mensuel moyen de prise en charge), le test de Mann-Whitney (test de comparaison de moyenne), un modèle de régression linéaire sur le coût total moyen (co-variables = âge, sexe, lieu de résidence - domicile vs autre, statut matrimonial - couple ou autre, type de démence - Alzheimer vs autre, co-morbidité, région géographique, score MMS, score NPI), et une analyse de sensibilité. Résultats : La population étudiée est composée de 500 patients déments (et leurs aidants) inclus, sur un échantillon de 886. Age moyen : 76,3 ans. 53% de femmes. 82% diagnostiqués Alzheimer. Le score MMS moyen est de 22,4. Le score NPI moyen est de 11,1. Le nombre moyen de co-morbidité est de 3,4. Enfin, 87% des patients inclus présentent un ou plus BPSD. Le coût moyen mensuel total de prise en charge de la démence dans la population incluse s'élève à 1 298 $CAN, 615$CAN pour les patients sans BPSD et 1 398 $CAN pour les patients avec BPSD, indiquant une différence significative entre les deux groupes (p-value < 0.0001). Le coût total indirect (temps perdu par les patients et les aidants pour des activités de loisirs ou de travail) constitue le principal inducteur du coût (coût moyen mensuel indirect 948$CAN, 399$CAN sans BPSD, 948$CAN avec BPSD). La régression linéaire montre notamment une association significative entre les coûts et le score NPI. Le coût additionnel d'un point supplémentaire au score NPI est de 30$CAN par mois, démontrant ainsi la contribution économique des BPSD dans le coût de la démence. Commentaires Si d'autres études ont démontré que la présence de symptômes neuropsychiatriques contribue au stress des aidants, à l'augmentation du risque d'institutionnalisation de la personne démente, aucune étude aussi large, confortée par un schéma prospectif de suivi mensuel sur une année, n'avait encore montré le retentissement économique des BPSD, en termes de coût pour la société. Les principales faiblesses de l'étude tiennent au mode déclaratif (par les aidants) des ressources consommées et au non ajustement des coûts. De plus, l'intégration des coûts indirects, considérés comme des coûts d'opportunité, ie la valeur monétaire de la perte d'une chance du fait de la maladie (en l'espèce d'avoir des loisirs ou une activité productive rémunératrice) rend les comparaisons des résultats de cette étude délicate. Les critères de valorisation des coûts indirects sont rarement stables d'une étude à l'autre. Au final, cette étude apporte un argument financier supplémentaire à l'intérêt clinique d'un traitement des symptômes neuropsychiatriques chez la personne démente. Analysé par: Matthieu Sibé, CMRR Aquitaine Mots-clés: Démence, Coût Bibliodemences 2006;3 (12) 121 6. Mapstone M, Logan D, Duffy CJ. Cue integration for the perception and control of self-movement in ageing and Alzheimer's disease. Brain 2006;129 Part 11:2931-2944. Adresse de l'auteur référant: Duffy, CJ; Univ Rochester; Med Ctr; 601 Elmwood Ave; Rochester; NY 14642; USA. [email protected] Analyse critique: L'intégration d'indices visuels dans la perception et le contrôle des mouvements dans le vieillissement et la maladie d'Alzheimer. Synthèse La perception et le contrôle des mouvements passent par le traitement d'indices visuels dérivés de l'analyse des flux optiques et des objets qui constituent notre environnement. Les auteurs font l'hypothèse que l'analyse des mouvements optiques et des mouvements des objets serait altérée dans le vieillissement et la maladie d'Alzheimer ce qui aurait pour conséquence une difficulté de contrôle des mouvements. L'étude a consisté à analyser les capacités de perception et de contrôle des mouvements chez des sujets jeunes (n=18, âge moyen=25.6), des sujets d'âge intermédiaire (n=17 ; âge moyen=53.9), des sujets âgés (n=30 ; âge moyen=72.4) et des patients atteints de maladie d'Alzheimer (n=15 ; âge moyen=75.2 ; MMS > 18). Des mouvements étaient simulés en projetant sur un écran noir différents types de stimuli : flux optiques, objets en mouvement, ou la combinaison des deux indices à la fois. Les sujets réalisaient deux tâches successivement consistant dans un premier temps à pointer à l'aide d'un curseur en direction du mouvement simulé sur l'écran, et dans un deuxième temps à orienter à l'aide du curseur le mouvement simulé dans une direction fixe (centre de l'écran). Les résultats montrent que les sujets jeunes et d'âge intermédiaire ont des performances équivalentes : ils réalisent la tâche de pointage de flux optiques et d'objets en mouvement de manière identique, mais ont de meilleures performances à la tâche d'orientation lorsqu'il s'agit d'objets que lorsqu'il s'agit de flux optiques. Les sujets plus âgés présentent des performances plus basses à la tâche de pointage des objets qu'à la tâche de pointage des flux optiques, mais leurs performances sont améliorées lorsque les deux indices sont combinés aussi bien dans la tâche de pointage que d'orientation. Les patients Alzheimer présentent aux tâches de pointages et d'orientation pour les deux types de stimuli des performances plus basses que tous les autres groupes ; en outre ils ne tirent pas bénéfice de la présentation combinée des indices ni à la tâche de pointage ni à la tâche d'orientation. Les auteurs concluent que le vieillissement et la maladie d'Alzheimer sont associés à des profils d'atteinte des processus de traitement visuel distincts altérant de manière différentielle les capacités de perception et de contrôle des mouvements. Commentaires Cet article, qui s'adresse à un public spécialisé, illustre la complexité des processus de traitement visuel et montre que la maladie d'Alzheimer s'accompagne non seulement de déficits visuels de bas niveau mais également de haut niveau. Le vieillissement serait associé à une altération de la perception des mouvements limitée aux objets qui peut être compensée par la prise en compte d'autres indices visuels. En revanche, la maladie d'Alzheimer serait associée à un déficit de la perception des mouvements concernant à la fois les objets et les flux optiques, déficit qui n'est pas totalement compensé par la combinaison d'indices. Les processus visuels étant essentiels non seulement pour la perception mais aussi pour l'action, un déficit de ces processus contribue probablement à certaines difficultés des patients au quotidien comme la difficulté à éviter les obstacles, la difficulté à saisir des objets, voire au syndrome de Balint présent chez un sous-groupe de patients. Analysé par: Hélène Amieva, CMRR d'Aquitaine Mots-clés: Maladie d'Alzheimer, Cognition Bibliodemences 2006;3 (12) 122 7. Mittelman MS, Haley WE, Clay OJ, Roth DL. Improving caregiver well-being delays nursing home placement of patients with Alzheimer disease. Neurology 2006;67(9):1592-1599. Adresse de l'auteur référant: Mittelman, MS; NYU; Sch Med; 550 1St Ave; New York; NY 10016; USA. [email protected] Analyse critique: L'amélioration du bien-être de l'aidant retarde le placement en institution du patient atteint de la maladie d'Alzheimer. Synthèse Les résultats publiés en 1996 sur l'étude réalisée auprès des aidants de patients atteints de la maladie d'Alzheimer (MA), montrant le bénéfice d'une intervention structurée, sur la durée de la prise en charge du patient au domicile, sont à nouveau retestés avec un échantillon plus large. L'objectif secondaire de cette étude est d'identifier les mécanismes responsables de cet effet positif. Par rapport à l'étude initiale, 200 aidants-conjoints supplémentaires ont été inclus entre 1991 et 1997. L'échantillon total étudié est de 406 sujets, randomisé en 2 groupes : intervention vs suivi habituel. L'intervention de type soutien et conseils, adaptée à la situation spécifique de chaque aidant, comportait : - 2 entretiens conseils individuels, - 4 entretiens avec l'aidant principal et la famille élargie, puis ces sessions faites, - l'aidant s'engageait à participer à un groupe hebdomadaire de soutien aux familles. Enfin, un service d'écoute-conseils par téléphone était à la disposition des aidants pour notamment aider à gérer les situations de crise. Le groupe soin habituel était libre de bénéficier ou non d'un support de groupe, et d'utiliser le service conseils par téléphone. Des évaluations ont été effectuées auprès de l'aidant à l'entrée dans l'étude, à 4, 8, 12 mois, puis tous les 6 mois. La durée de suivi des aidants a pu s'étendre jusqu'à 17 ans. Le critère principal d'évaluation de l'effet de l'intervention, était le temps mesuré en jours entre la date d'inclusion du patient et la date de placement en institution. Les résultats ont montré une réduction, par rapport au groupe-soin habituel, du nombre de patients entrés en institution de 28,3% dans le groupe des aidants ayant bénéficié de l'intervention psycho-socio-éducative. Par ailleurs, le délai de placement du patient dans ce groupe était retardé de 557 jours, soit environ un an et demi, délai supérieur au résultat de la première étude (329j).L'amélioration chez l'aidant à la fois, de la satisfaction du support social, des réactions aux troubles de mémoire et de comportement du patient, et de la symptomatologie dépressive, ont rendu compte de 61,2% de l'effet positif de l'intervention. Les auteurs concluent que les interventions, en améliorant le bien-être des aidants, ont pour effet d'allonger significativement la durée de la prise en charge du patient MA au domicile. Par ailleurs, ils donnent une idée de l'impact de cette intervention sur le coût des soins. Se basant sur le coût moyen annuel de prise en charge du patient en institution en 2004 aux USA évalué à 60000 $ (environ 46000euros), ils font une estimation approximative de l'économie qui pourrait être réalisée pour 557 jours d'institution en moins, soit environ 90000 $/patient (environ 70000euros) moins le salaire des professionnels de l'intervention. Les auteurs suggèrent donc que la mise en oeuvre de cette prise en charge de l'aidant serait une politique de santé rentable dans la MA. Commentaires Étude importante dans le domaine, effectuée sur un large échantillon et avec une méthodologie rigoureuse, avec toutefois quelques améliorations possibles quant à la randomisation (limite citée par les auteurs, conseillent la stratification). Les résultats viennent confirmer l'idée du bénéfice d'une prise en charge de type psycho-éducative de l'aidant du patient MA, bénéfice à la fois pour l'aidant, le patient et la société. Une large mise en oeuvre de cette stratégie de santé est suggérée. La notion d'un accompagnement des aidants sur le long terme, pour l'obtention d'un bénéfice significatif sur le maintien du patient au domicile, ressort également de cette recherche. Analysé par: Nadine Raoux, CMRR Aquitaine Mots-clés: Aidant, Qualité de vie Bibliodemences 2006;3 (12) 123 8. Ng TP, Chiam PC, Lee T, Chua HC, Lim L, Kua EH. Curry consumption and cognitive function in the elderly. American Journal of Epidemiology 2006;164(9):898-906. Adresse de l'auteur référant: Ng, TP; Natl Univ Singapore; Dept Psychol Med; 5 Lowe Kent Ridge Rd; Singapore 119074; Singapore. [email protected] Analyse critique: Consommation de curry et fonctions cognitives chez les sujets âgés. Synthèse Les propriétés anti-inflammatoires, anti-oxydantes et anti-athérogéniques de l'extrait de Curcuma longa ou curry jaune sont connues depuis longtemps dans la pharmacopée traditionnelle asiatique. De plus, la curcuma à faible dose (mais pas à haute dose) a réduit la protéine beta-amyloïde et le fardeau des plaques chez des souris transgéniques. L'ensemble de ces propriétés permet d'espérer des effets protecteurs dans la prévention de la maladie d'Alzheimer, ce qu'aucune étude n'a cherché jusqu'à présent à vérifier. Cette étude transversale a porté sur 1010 personnes âgées non démentes, âgées de 60 ans et plus et vivant à Singapour, représentatives d'une population pluri-ethnique d'origine Chinoise, Malaise et Indienne. Les consommateurs fréquents de curry jaune (au moins une fois par mois soit 43% de l'échantillon) étaient plus souvent d'origine Indienne, de haut niveau d'études, impliqués dans des activités productives, utilisateurs occasionnels d'AINS, diabétiques et fumeurs. Après ajustement sur ces facteurs de confusion potentiels, la consommation occasionnelle ou fréquente de curry était associée à un score moyen significativement plus élevé au MMS. L'effet semblait plus prononcé chez les sujets d'origine Indienne (p du test d'interaction à la limite de la signification). Les consommateurs fréquents de curry avaient un risque divisé par deux (intervalle de confiance 0,21 à 0,90) d'avoir un score au MMS inférieur à 23. Commentaires Avant de se mettre à la "diète indienne", il faut bien prendre conscience des limites de cette étude purement transversale et qui ne permet donc pas d'inférer de causalité. De plus, aucun ajustement n'a été fait sur les autres composantes de l'alimentation qui, associées au curry, pourraient également avoir un effet protecteur comme le poisson ou les légumes. Comme les consommateurs de curry différaient des autres participants par plusieurs caractéristiques médicales et sociales, il est également possible que d'autres facteurs de confusion non contrôlés puissent expliquer ces différences. Ces résultats encourageants demandent donc à être confirmés dans d'autres populations et dans des études prospectives. Analysé par: Pascale Barberger-Gateau, CMRR Aquitaine Mots-clés: Nutrition, Cognition Bibliodemences 2006;3 (12) 124 9. Normann HK, Asplund K, Karlsson S, Sandman PO, Norberg A. People with severe dementia exhibit episodes of lucidity. A population-based study. Journal of Clinical Nursing 2006;15(11):1413-1417. Adresse de l'auteur référant: Normann, HK; Univ Tromso; Dept Nursing & Hlth Sci; N-9037 Tromso; Norway. [email protected] Analyse critique: Les personnes souffrant de démence sévère montrent des épisodes de lucidité : une étude de population Synthèse Justification : La littérature fait état d'épisodes durant lesquels les déments sévères institutionnalisés pourraient tout à coup parler et agir d'une manière qui surprendrait le soignant car le résident semblerait être beaucoup plus conscient de son état et se comporterait beaucoup plus adéquatement que d'habitude. Ces "épisodes de lucidité" (EL) surviendraient spontanément, pour la plupart, alors que le soignant se trouve près du résident, qu'il ne lui demande rien, mais qu'il considère ce dernier positivement, comme quelqu'un de valeur. Objectif : Comme il n'y a pas de descriptions précises des caractéristiques des déments montrant des EL, il est important d'entreprendre des études pour décrire la fréquence de ce phénomène et les caractéristiques des personnes chez qui on l'observe. Méthodes : Sur les 4297 personnes résidant dans un établissement gériatrique d'un comté suédois, 3804 furent évaluées par les soignants principaux, au moyen d'un outil validé basé sur les observations de l'état et du comportement des résidents durant la semaine précédente : l'échelle d'évaluation multi-dimensionnelle de la Démence (MDDAS), qui mesure la fonction motrice, la vision, l'audition, le discours, les fonctions ADL, les symptômes comportementaux, les symptômes psychiatriques, la prise de médicaments psychoactifs et la charge de travail physique et psychologique des soignants. Des questions sur les EL étaient ajoutées. 92 résidents furent diagnostiqués comme atteints d'une démence sévère et de difficultés de communication verbale. La compétence des soignants principaux dans l'évaluation de la démence sévère ne fut pas évaluée. Un comité d'éthique approuva l'étude. Principaux résultats : 52 résidents, sur 92, furent évalués comme montrant des EL. Ils avaient des scores d'orientation plus élevés et exprimaient plus d'émotions (joie, colère, déception) que ceux qui ne montraient pas d'EL. Par rapport aux résidents sans EL, ils hurlaient et criaient plus, refusaient plus d'être habillés ou déshabillés, se parlaient plus à eux-mêmes, se promenaient davantage avec leurs soignants. Conclusion : Pour les auteurs, les résultats sont difficiles à interpréter, en définitive, parce qu'il n'y a pas eu d'étude de fiabilité entre les soignants enquêteurs (54% d'infirmières auxiliaires (practical nurse), 42% d'aides-soignantes (nurse aides) et 4% d'infirmières (registered nurse)). Pour eux, les déments montrant des EL, seraient à un stade moins avancé de la démence, et l'apparition des EL (qui pourraient être plus fréquentes qu'on ne le pense) serait favorisée par le soutien durant la conversation et la promenade avec le soignant. Ceci impliquerait que le contact proche entre soignants et résidents déments graves pourrait modifier les attentes des soignants et améliorer la communication entre les deux parties. Commentaires On est un peu "échaudé", à la lecture de cet article, quand on apprend que la compétence des soignants à évaluer la démence, les capacités et les comportements des résidents, n'a pas été prise en compte. On peut penser, pourtant, que les niveaux de formation n'étant pas identiques, les compétences ne le sont pas non plus. A défaut, on aurait souhaité une comparaison des résultats obtenus par les "practical nurse" et les "nurse aides". On aurait bien aimé avoir aussi quelques précisions diagnostiques supplémentaires sur les "déments sévères" retenus pour l'étude, ne serait-ce que pour savoir si l'hypothèse retenue dans la discussion (les déments avec EL seraient à un stade moins avancé de démence) n'était pas à moduler, pour le moins, en fonction d'un type de démence plutôt que d'un stade (des démences fronto-temporales, p.ex., plus nombreuses que des DTA chez les déments avec EL). Il aurait été souhaitable, enfin, que l'on en sache plus sur la façon dont étaient identifiés les EL : comment les soignants jugeaient, par exemple, qu'un dément était, tout à coup, " beaucoup plus conscient de son état " et qu'il se comportait " beaucoup plus adéquatement que d'habitude " ? Sur la base de cette simple définition, on a du mal à penser que le choix du soignant de noter un EL ne risquait pas d'être empreint de subjectivité. Finalement, c'est dommage, parce qu'il faudra bien, un jour, que l'on s'intéresse de près à ce phénomène des EL. J'ai souvent entendu des soignants, dans des institutions de différents pays, en parler. En tant que psychologue clinicien, j'ai souvent été questionné sur ce point, parfois par des personnes ayant en arrière-pensée l'idée d'une cause psychogénétique de la démence. Pour éviter de laisser fleurir les fantasmes les plus incongrus, il serait utile de poser le problème des EL avec toute la rigueur scientifique qui s'impose. En fait, c'est toute la question de la vie affective des déments, des émotions et de tout ce qui relève de l'implicite, qu'il faudrait se décider à développer sérieusement, à mon avis. Analysé par: Jean Bouisson, CMRR Aquitaine Mots-clés: Démence, Cognition, Épisodes de lucidité Bibliodemences 2006;3 (12) 125 Les analyses critiques de six articles supplémentaires sont présentées dans la base Bibliodemences et non dans le bulletin en raison de leur intérêt trop spécialisé. La base est interrogeable à cette adresse : URL: http://www.isped.u-bordeaux2.fr/RIS/RISWEB.ISA, choisir dans la liste déroulante All Databases la base Bibiodemences.enl, taper les mots-clés ou le nom des auteurs. 1. de Leeuw FE, Korf E, Barkhof F, Scheltens P. White matter lesions are associated with progression of medial temporal lobe atrophy in Alzheimer disease. Stroke 2006;37(9):2248-2252. Analysé par Pascale Cowppli-Bony, CMMR Aquitaine Mots-clés: Maladie d'Alzheimer, Substance blanche 2. Hye A, Lynham S, Thambisetty M, Causevic M, Campbell J, Byers HL, Hooper C, Rijsdijk F, Tabrizi SJ, Banner S, Shaw CE, Foy C, Poppe M, Archer N, Hamilton G, Powell J, Brown RG, Sham P, Ward M, Lovestone S. Proteome-based plasma biomarkers for Alzheimer's disease. Brain 2006;129 Part 11:3042-3050. Analysé par Luc Letenneur, CMRR Aquitaine Mots-clés: Maladie d'Alzheimer, Biomarqueurs 3. Mahncke HW, Connor BB, Appelman J, Ahsanuddin ON, Hardy JL, Wood RA, Joyce NM, Boniske T, Atkins SM, Merzenich MM. Memory enhancement in healthy older adults using a brain plasticity-based training program: A randomized, controlled study. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 2006;103(33):12523-12528. Analysé par Hélène Amieva, CMRR Aquitaine Mots-clés: Cognition, Mémoire 4. Meuser TM, Carr DB, Berg Weger M, Niewoehner P, Morris JC. Driving and dementia in older adults: Implementation and evaluation of a continuing education project. Gerontologist 2006;46(5):680-687. Analysé par Mélanie Le Goff, CMRR Aquitaine Mots-clés: Démence, Cognition, Conduite automobile 5. Tarraga L, Boada M, Modinos G, Espinosa A, Diego S, Morera A, Guitart M, Balcells J, Lopez OL, Becker JT. A randomised pilot study to assess the efficacy of an interactive, multimedia tool of cognitive stimulation in Alzheimer's disease. Journal of Neurology Neurosurgery and Psychiatry 2006;77(10):1116-1121. Analysé par Hélène Amieva, CMRR Aquitaine Mots-clés: Cognition, Maladie d'Alzheimer 6. Zhu CW, Scarmeas N, Torgan R, Albert M, Brandt J, Blacker D, Sano M, Stern Y. Clinical characteristics and longitudinal changes of informal cost of Alzheimer's disease in the community. Journal of the American Geriatrics Society 2006;54(10):1596-1602. Analysé par Clément Pimouguet, CMRR Aquitaine Mots-clés: Maladie d'Alzheimer, Coût Bibliodemences 2006;3 (12) 126