Les marchés
obligataires en bref
Avril 2015
In Brief
Les obligations d’entreprises
des pays émergents tiennent
le cap
C’est une vraie mise à l’épreuve pour les entreprises des
pays émergents. Un dollar fort associé à une hausse des
taux d’intérêt américains pourrait se traduire par une charge
d’emprunt supérieure. Mais cela ne doit pas décourager les
investisseurs, car cette classe d’actifs continue à offrir des
perspectives attractives.
Quand la société chinoise de commerce électronique Alibaba a fait son entrée sur
les marchés des capitaux en novembre 2014, la demande était telle qu’elle aurait
pu vendre sept fois le montant de son émission d’obligations libellées en dollars,
qui s’élevait à USD 8 milliards. Pour certains, ce succès exceptionnel constitue une
preuve supplémentaire des avancées du marché des obligations d’entreprises des
pays émergents. D’autres y voient le signe d’un début de bulle spéculative, mais
bien que leurs voix s’élèvent, leurs arguments n’en sont pas renforcés.
Les pessimistes s’appuient sur l’accumulation de facteurs. La hausse du dollar, les
relèvements aendus des taux d’intérêt américains et le scandale qui entache le
géant pétrolier Petrobras sont autant de menaces qui pèsent sur les emprunteurs
émergents. Le rythme auquel les entreprises sud-américaines et asiatiques se
sont endeées en dollars est une source d’inquiétude supplémentaire. Depuis
l’an 2000, le montant des dees en dollars dans les pays émergents a doublé pour
aeindre USD 4,5 milliards, ce qui s’explique en partie par l’accélération des
émissions d’emprunts d’entreprise dans ces régions.
Toutefois, à y regarder de plus près, ce contexte est moins alarmant qu’il n’y paraît.
Tout d’abord, l’hypothèse selon laquelle les entreprises des pays émergents vont
acher un bilan déséquilibré par l’écart entre des dees libellées en dollars et des
actifs essentiellement libellés en devise locale correspond à une simplication
excessive.
Des devises locales faibles ne reètent en eet pas nécessairement une plus grande
fragilité de la situation nancière des entreprises. D’ailleurs, certaines sociétés des
marchés émergents bénécient de la hausse du dollar. Les entreprises asiatiques,
qui occupent une place importante sur les marchés obligataires émergents, sont
particulièrement bien positionnées. Des études récentes montrent que si 22% de
leurs emprunts sont libellés en dollars, leurs bénéces le sont également à hauteur
de 21%.1
1 Source: Morgan Stanley, cité dans un article de “The Economist” daté du 20 mars 2015.
Les inquiétudes quant
à l’augmentation du coût du
financement en dollars US
augmentent chez les investisseurs.
Mais le marché de la dette
émergente d’entreprise ne semble
pas pour autant surévalué.
De nombreux secteurs et sociétés
sont à l’abri des effets de
l’appréciation du dollar; de plus,
il semble peu probable que les taux
d’intérêt américains augmentent
rapidement.
Pictet Asset Management I Destiné aux investisseurs professionnels
Alain-Nsiona Defise, responsable
Emerging Corporate Bonds
Plus largement, les sociétés présentes sur les marchés de
l’exploitation minière, du sucre, de la viande de bœuf, de
la pâte et du papier génèrent des recees en USD pour
des coûts essentiellement libellés en devise locale. Pour
ces sociétés, une hausse du dollar peut se traduire par des
marges bénéciaires supérieures.
Quant aux sociétés dont les recees sont essentiellement
libellées en devise locale, elles ne vont pas nécessairement
avoir du mal à rembourser leurs dees.
La plupart des emprunteurs émergents endeés en USD
sont en eet notés Investment Grade. Ce qui signie que
nombre de ces entreprises meent en œuvre des politiques
conservatrices et transparentes de couverture du risque de
change. En outre, la majorité des entreprises en portefeuille
sont en mesure de répercuter une hausse de la charge
d’emprunt sur leurs clients sans que cela n’engendre une
baisse de leur chire d’aaires.
Les pessimistes soulignent également l’explosion récente
des défauts de paiement et des dégradations des notes des
entreprises. Là encore, la situation apparaît plus mitigée.
Si les défauts et les baisses de notation ont augmenté, ces
dernières sont restées cantonnées aux pays et aux secteurs
exposés à la faiblesse des cours des matières premières (le
Brésil, la Russie et le secteur de l’énergie).
Par ailleurs, la plupart des baisses de notation font suite à
une dégradation de la notation des émeeurs souverains
ou quasi-souverains. En d’autres termes, de nombreuses
entreprises russes ont été déclassées du simple fait de
l’abaissement de la note de crédit de la Russie en catégorie
spéculative (pour en savoir plus, consultez le rapport In
Wintry Russia, signs of a thaw de mars 2015, sur le site
www.pictet.com). La même tendance a été observée au
Brésil, où certaines entreprises subissent les répercussions
des dicultés du géant pétrolier Petrobras. Si l’on isole les
eets de la dégradation des notes souveraines, les révisions
à la hausse ont été supérieures aux déclassements avec un
ratio de 1,6 pour 1.2 Cee tendance à l’amélioration des
notations est également soutenue par les ratios de crédit.
Comme le montre le graphique 1, le ratio d’endeement
brut3 des entreprises émergentes est inférieur à celui
de leurs homologues américains sur la quasi-totalité de
l’échelle de notes. C’est notamment pour ces raisons que le
taux de défaut des entreprises des pays émergents devrait
se maintenir à 3,9% cee année.
GRAPHIQUE 1 - COMPARAISON DES TAUX D’ENDETTEMENT DES ENTREPRISES
DES MARCHÉS ÉMERGENTS ET DÉVELOPPÉS PAR NOTATION
ABBB BB BCCC
Entreprises des marchés émergents 2.1x 2.4x 3.0x 4.6x 2.0x
Entreprises américaines 2.1x 2.8x 3.1x 4.1x 8.1x
Source: JP Morgan
2 Sur 12 mois. source: JPMorgan, Moody’s, Standard & Poor’s, Fitch Ratings au 31/01/2015
3 Ratio dette nette/capitaux propres
Le relèvement des taux d’intérêt par la Réserve fédérale
américaine pourrait bien s’avérer une mise à l’épreuve
majeure pour cee classe d’actifs. Il se traduira par des
coûts d’emprunt supérieurs pour les entreprises du monde
entier, et en particulier des pays émergents.
Toutefois, d’après les dernières déclarations de sa
présidente, la Fed ne semble pas pressée de relever ses taux.
La courbe des prévisions des taux de la banque centrale
indique ainsi un resserrement de la politique monétaire
plus progressif que ce qui était envisagé il y a seulement
quelques mois. Les taux d’intérêt vont certes augmenter,
mais dans un avenir plus lointain.
La stabilité de la base d’investisseurs dans cee classe
d’actifs constitue un autre facteur positif. A la diérence des
autres obligations à haut rendement, la dee des entreprises
émergentes n’est pas à la merci du comportement plus
imprévisible des particuliers qui y investissent.
Les institutionnels locaux tels que les fonds souverains, les
compagnies d’assurance ou les fonds de pension, représentent
actuellement les deux tiers des investisseurs, ce qui a contribué
à la stabilité importante du marché pendant les périodes de
turbulences, notamment au cours du printemps et de l’été
2013 lorsque la Fed a signalé son intention de réduire son
programme d’assouplissement quantitatif.
GRAPHIQUE 2 - LES OBLIGATIONS D’ENTREPRISES DES MARCHÉS ÉMERGENTS:
DES RENDEMENTS EN NETTE HAUSSE
0 —
100 —
200 —
300 —
400 —
500 —
600 —
700
800 —
JP Morgan CEMBI
Indice JP Morgan US Liquid ex EM
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Spread, points de base, par rapport aux bons du Trésor américain
Source: JP Morgan
Malgré tous ces éléments, les investisseurs doivent rester
prudents. Les conditions économiques ne sont plus aussi
favorables qu’au cours des dernières années, ce qui signie
que certaines entreprises risquent de voir leur prol de crédit
s’aaiblir. Les obligations des entreprises des pays émergents
se négocient toutefois à des écarts de rendement plus de
deux fois supérieurs à ceux de leurs homologues américains
de la même catégorie (voir graphique n°2), reétant une
compensation plus que susante de ces risques.
2 |LES OBLIGATIONS D’ENTREPRISES DES PAYS ÉMERGENTS TIENNENT LE CAP | AVRIL 2015
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© Copyright 2015 Pictet – Publié en avril 2015.
LES OBLIGATIONS D’ENTREPRISES DES PAYS ÉMERGENTS TIENNENT LE CAP | AVRIL 2015 | 3
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120 London Wall
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Alain Nsiona Defise, responsable Emerging Corporate Bonds
Alain Nsiona Dese a rejoint Pictet Asset Management en
2012. Il y dirige l’unité Emerging Corporate Bonds. Il était
auparavant responsable chez J.P. Morgan, à Londres, du
segment de la dee émergente d’entreprise, qui représentait
plus de deux milliards de dollars d’actifs sous gestion.
Précédemment, il avait travaillé neuf ans chez Fortis
Investments où, après avoir occupé un poste d’analyste
crédit senior spécialisé dans le segment du haut rendement,
il s’était consacré en tant que gérant de portefeuille senior
aux investissements dans les obligations d’entreprises de
pays émergents.
Titulaire d’un master en ingénierie de gestion de la
Solvay Business School (Bruxelles), Alain Nsiona Dese
a également obtenu un diplôme en analyse nancière de
la Fédération européenne des associations d’analystes
nanciers.
POURQUOI CHOISIR PICTET ASSET MANAGEMENT
POUR LA DETTE ÉMERGENTE PRIVÉE?
Un processus d’investissement rigoureux: la réussite d’une
stratégie obligataire axée sur les entreprises des marchés
émergents repose sur une compréhension approfondie des
forces micro- et macroéconomiques qui dirigent les marchés.
Notre processus d’investissement met en œuvre une analyse
détaillée de ces facteurs.
Une équipe expérimentée: l’équipe en charge de la dette
émergente possède en moyenne 15 ans d’expérience dans la
recherche crédit et la dette émergente.
Une connaissance précise des conditions de marché
locales: au sein de l’équipe, les analystes crédit en charge
des marchés émergents s’appuient sur la recherche
fondamentale afin d’identifier les meilleures opportunités
d’investissement. Ils disposent d’une excellente connaissance
des caractéristiques de chaque pays et d’une parfaite
compréhension des risques opérationnels et de la
gouvernance d’entreprise sur les marchés couverts.
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