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Cette deterioration a été accentuée par les subventions octroyées par des
nations industrialisées afin d'écouler d'énormes stocks accumulés au titre
de politiques en matière de prix destinés à relever les revenus de leurs
producteurs agricoles.
Le rétrécissement des marchés causé par les systèmes de protection des
productions agricoles internes (au cours de la dernière décennie, cette
protection a augmenté de 40 milliards de dollars dans les pays développés)
a été aggravé par des politiques de subvention à l'exportation qui désor-
ganisent les échanges et faussent sérieusement les structures des prix
internationaux.
Vu ces circonstances, l'Uruguay appuie fermement l'initiative de la
création d'un comité de l'agriculture, qui devrait être essentiellement
chargé d'examiner de façon multilatérale l'incidence internationale de ces
politiques agricoles nationales en vue d'arriver à la liberté la plus large
possible du commerce grâce à la réduction des stocks, à la limitation des
subventions à l'exportation et à une plus large ouverture des marchés
consommateurs.
C'est
pratiquement une condition sine qua non pour que le
GATT puisse pleinement atteindre ses objectifs fondamentaux.
Dans le domaine des produits manufacturés, des mesures non tarifaires
consistant fréquemment en mécanismes restrictifs nouveaux qui se trouvent
en conflit avec les règles de l'Accord général ont proliféré. La principale
conséquence de leur application a été l'établissement
d'une
discrimination
contre les exportations des pays en voie de développement'. L'exemple des
produits textiles en est une démonstration concluante.
Devant une situation si grave, il est indispensable que cette réunion
parvienne aux accords nécessaires afin de rétablir un cadre approprié pour
le commerce international, fondé sur des principes et des règles équitables,
éliminant l'incertitude qui plane actuellement sur
l'accès
aux marchés.
C'est
pourquoi les travaux qui seront accomplis par le groupe chargé
d'examiner les restrictions quantitatives et autres mesures non tarifaires
auront un caractère fondamental.
L'Uruguay, comme d'autres pays ayant une capacité économique limitée,
a estimé que pour obtenir des taux de croissance économique socialement
acceptable, il est nécessaire de procéder à l'ouverture graduelle de son
économie.
En conséquence, il
s'est
efforcé depuis plusieurs années de
mener à bien une importante réforme de sa politique commerciale. Aban-
donnant la stratégie antérieure de substitution des importations, il a mis
en oeuvre un vaste programme de suppression des restrictions à l'impor-
tation et a conçu et exécuté une politique douanière réduisant substan-
tiellement les droits sur les produits importés. Il en est résulté, ce qui
était logique, une augmentation de la disponibilité de biens par habitant,
la réduction des niveaux des prix et une incitation à l'investissement
productif. Et
c'est
par une décision unilatérale que l'Uruguay a obtenu ce
résultat, sans que cela ait exigé des pays industrialisés l'octroi d'aucune
réciprocité. Cet effort, que nous considérons comme extrêmement positif,
s'est
heurté cependant aux difficultés découlant de l'attitude