Les conséquences de la crise mondiale des années 1970 sur l’économie française.
La France a toujours été dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement en énergie. Le
faible coût du pétrole, avant le premier choc pétrolier de 1973, avait eu deux conséquences : un
accroissement exceptionnellement rapide de la consommation d’énergie qui a doublé entre 1960 et
1973 ; et une tendance irrésistible à l’accroissement de la part du pétrole dans le total de l’énergie
primaire consommée. En outre, les exportations françaises, avec un taux de croissance record de
13,3% par an (en volume) de 1969 à 1973, jouent plus nettement que jamais un rôle moteur dans la
croissance française. Dès lors, dans un contexte d’internationalisation de la production et
d’interdépendance croissante entre les économies nationales, on peut penser que les conséquences
du quadruplement du prix du pétrole après le premier choc pétrolier de 1973 sur l’économie
française, très dépendante, furent catastrophiques.
La « contrainte extérieure » devient pour la France, à partir de 1974, un des principaux facteurs
limitatifs de la croissance. Le problème n’est pas propre à l’économie française, mais il se pose de
façon plus intense, ne serait-ce qu’en raison de son taux de dépendance énergétique
particulièrement élevé.
Le rétablissement de l’équilibre extérieur a été facilité par une hausse rapide du prix des
exportations de biens industriels, notamment pour les biens d’équipement, d’où un redressement
très sensible des termes de l’échange entre 1975 et le second choc pétrolier de 1979. Mais en 1980,
le coût des importations d’énergie enregistre un nouveau record (5 % du PIB).
L’émergence des « nouveaux pays industriels », exportateurs de biens de consommation
manufacturés, constitue un autre fait marquant des années 1970. En termes globaux, il s’agit d’une
progression encore modeste puisque la part de l’ensemble des PVD dans les importations françaises
s’élève seulement de 6,3 % en 1973 à 8,3 % en 1979. Mais l’impact sur les branches directement
concernées (textile-habillement, chaussures) est loin d’être négligeable, puisque leur solde
commercial devient déficitaire.
Face à ces conditions nouvelles, les différentes économies ont fait preuve d’une capacité
d’adaptation inégale, la France occupant une position intermédiaire. Moins avantageusement
spécialisée que l’économie allemande par rapport à l’évolution de la demande mondiale –Lafay :
rôle des pôles de compétitivité, M de produits progressifs ou régressifs montrent l’adaptation à la D
mondiale- , l’économie française réalise néanmoins une performance honorable : les exportations
continuent à croître plus vite que les importations. La part de la France dans le total des exportations
industrielles évolue favorablement (7,9 % en 1973, 8,6 % en 1978). Le secteur agroalimentaire, les
services, contribuent également à l’amélioration du solde extérieur. Le taux de pénétration du
marché intérieur progresse de façon quasiment parallèle à l’essor des exportations. Le taux de
croissance du PIB (3 % par an en moyenne entre 1973 et 1979) est supérieur d’un point à la
moyenne des pays de l’OCDE.
La poursuite de l’intégration européenne.
Après la mort du général de Gaulle, qui s’est toujours montré hostile à l’entrée du Royaume-
Uni dans la CEE, la France devient favorable, dès la présidence de G.Pompidou, à l’élargissement
de la Communauté. Le 1er janvier 1973, le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark deviennent
membres. La Grèce adhère en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986, la Suède, la Finlande et
l’Autriche en 1995. Le couple franco-allemand devient le moteur de la construction européenne :
V.Giscard d’Estaing et H. Schmidt, F. Mitterrand et H. Kohl, puis J. Chirac et G. Schröder œuvrent
en ce sens.
En mars 1979, le SME (Système Monétaire Européen), destiné à stabiliser les taux de
change des monnaies des Etats membres est mis en place, première étape dans la voie de
l’établissement d’une Union monétaire européenne. Les premiers projets visant à créer cette union
en 1980 se révèlent démesurément optimistes ; les monnaies des Etats membres fluctuent les unes
par rapport aux autres, et la dévaluation de certaines d’entre elles limite la croissance économique et
engendre une inflation élevée. Le SME est alors proposé pour stabiliser les taux de change et
maîtriser l’inflation en limitant la marge de fluctuation de chaque monnaie des pays membres à un