équianalgésique, ils ne diffèrent entre eux que par leur pharmacocinétique. L’action sélective
sur la COX2 des nouveaux AINS comme célécoxib, parecoxib, faisait espérer une diminution
du risque de survenue d’effets indésirables gastro-intestinaux. Cependant le suivi national de
pharmacovigilance de Celecoxib et Rofecoxib a fait apparaître nombre de notifications de
perforations, ulcères et saignements digestifs. Ces complications digestives graves sont
observées le plus souvent chez des patients d’âge supérieur à 70 ans, avec antécédents
digestifs, et en cas d’associations à l’aspirine ou autre anti-agrégant ou un anticoagulant.
Les Coxibs ont fait l’actualité en 2005 suite à la publication de 3 essais cliniques démontrant
la majoration du risque cardiovasculaire chez les patients traités au long cours.(cf cours de
Thérapeutique module 11 ,en D4)
Les AINS possèdent 4 propriétés pharmacologiques dont l’expression dépend des doses
utilisées et des produits :
- anti-inflammatoire
- antalgique
- antipyrétique
- antiagrégant plaquettaire (plus marqué avec l’aspirine)
L’aspirine, au contraire des autres AINS, est un inhibiteur irréversible des isoformes 1 et 2 de
la cyclo-oxygénase, ce qui lui confère une durée d’inhibition plus prolongée et participe au
fait qu’elle soit plus anti-agrégante plaquettaire que les autres AINS.
La pharmacocinétique peut avoir des spécificités individuelles, mais certaines généralités
peuvent être retenues :
- absorption digestive compatible avec une administration orale
- métabolisme hépatique
- liaison protéique importante d’où le risque d’interactions médicamenteuses
- excrétion rénale
Les effets indésirables sont communs à tous les AINS. Il peut s’agir d’effets considérés
comme mineurs (dyspepsie, palpitations, nausées et vomissements, anorexie, constipation,
épigastralgies, etc…) ou d’effets sévères (perforation, ulcère, saignement, syndrome de
Lyell, etc). Les pyrazolés (BUTAZOLIDINE®) sont contre-indiqués en cancérologie en raison
de leur toxicité médullaire potentielle. Hépatopathie et insuffisance rénale peuvent apparaître
à tout moment et surtout lors de traitements prolongés. La prudence s’impose chez les
personnes à risques et notamment chez les personnes âgées et/ou polymédicamentées.
Des règles de prescriptions simples sont à respecter :
- limiter les durées des prescriptions
- ne pas associer les AINS entre eux
- récuser les associations dangereuses (antiagrégants, anticoagulants)
- respecter les précautions d’emploi en particulier chez les personnes âgées.
AINS commercialisés comme antalgiques
Plusieurs AINS sont commercialisés comme antalgique et antipyrétique : des spécialités
d’aspirine, l’ibuprofène 200 mg (ADVIL®, NUROFEN®, …), le kétoprofene 25 mg
(TOPREC®), le fénoprofène (NALGESIC®), le naproxène sodique 220mg (ALEVE®).
Leur caractéristique commune est une restriction des doses unitaires et quotidiennes qui en
principe les rend peu actif sur la composante oedémateuse de l’inflammation alors qu’ils
sont efficaces sur la douleur (et la fièvre).
L’utilisation des AINS est recommandée dans le traitement des douleurs inflammatoires,
notamment les douleurs osseuses (SOR 2002).
3- LES ANTALGIQUES OPIOIDERGIQUES
3.1 classification des opioïdes
L’organisme dispose de différents mécanismes de contrôle des messages douloureux. Un
de ces mécanismes fait appel aux opioïdes endogènes qui sont les ligands naturels des