Les antalgiques I) Généralités 1) Définition Les antalgiques ou analgésiques sont des médicaments capables de diminuer ou de prévenir la sensation douloureuse sans entraîner la perte de connaissance (= anesthésiant). 2) Les douleurs a) définition (donnée par l’association internationale pour l’étude de la douleur) La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle. Elle peut être aiguë (= douleur d’alarme) ou chronique : Douleur aiguë Douleur chronique Rôle Protection de l’organisme Pas de rôle positif Début Brusque ou lent Brusque ou lent Intensité Traitement De légère à l’extrême De légère à sévère Moins de 6 mois Cède à l’instauration du traitement antalgique ou tend à s’améliorer d’elle-même Admission à la demande Parentérale (action rapide, durée brève) Plus de 3 à 6 mois Durée Voie d’administration préférentielle Tend à s’aggraver, résiste au antalgiques courrant Admission régulière Orale (action prolongée) b) physiologie La douleur résulte de processus complexes déclenchés par la réaction de terminaisons nerveuses périphériques, appelés nocirécepteurs, à diverses agressions. Le message douloureux est ensuite véhiculé vers différents centres du cerveau au niveau desquels la douleur est analysée, intégrée et où s’élaborent diverses manifestations comportementales et émotionnelles. Adapter le comportement à la douleur. 3) Classification des antalgiques selon l’OMS Cf. tableau, feuille annexe 4) Evaluation de l’efficacité du traitement antalgique - Diminution voire abolition de la sensation douloureuse : Evaluer la douleur avec une échelle de douleur (EVA : échelle verbale analogique) Il faut la faire environ 30 minutes après avoir donné le traitement et au moins toutes les 4 heures + surveiller les attitudes du patient. - Prévenir la douleur - Supprimer la mémoire de la douleur - Maintenir une communication - Faciliter l’administration des autres médicaments ou la réalisation des soins prescrits Si le patient se plaint de douleur, malgré des soins de soutien, de confort et malgré une administration du traitement avant que la douleur n’ait retrouvé toute sont intensité, le médecin réévaluera le traitement et pourra, selon les cas, passer à un pallier supérieur. Le rôle de l’infirmière est de transmettre et de transcrire l’efficacité d’un traitement au médecin. II) Les antalgiques non morphiniques 1) Classification pharmacologie : mode d’action Cf. tableau, feuille annexe « les antalgiques non morphiniques » 2) Les principales indications Il s’agit du traitement symptomatique des affections douloureuses : céphalées, douleurs dentaires, douleurs de l’appareil locomoteur, dysménorrhées. Antalgiques purs non morphiniques : Traitement symptomatique des affections douloureuses. Antalgiques-antipyrétique : Le paracétamol est indiqué dans le traitement symptomatique des affections douloureuses et/ou fébriles. La noramidopyrine est indiquée dans les douleurs intenses et rebelles aux autres analgésiques…nombreuses contre-indications et effets secondaires : à utiliser qu’en dernier recours. Antalgiques-antipyrétique - anti-inflammatoires : Cf. cours sur les AINS (en janvier) 3) Les soins infirmiers avant le traitement - Interroger systématiquement le patient Commander l’antalgique (après vérification de la PM) Planifier le traitement 4) Les soins infirmier lors de l’administration - Respecter les horaires d’administration - Contrôler la PM (nom du médicament, dosage, voie d’administration, nom et signature du prescripteur, date) - Comprendre dans quel but est prescrit ce traitement - Contrôler le nom du médicament, son dosage, sa voie d’administration, contrôler la posologie, la date de péremption, la date d’ouverture, contrôler l’intégrité de l’emballage et l’aspect du produit. - Transmissions écrites et orales sur les documents en vigueur dans l’établissement. 5) Les effets indésirables…, contre-indications Cf. tableau, feuille annexe III) Les antalgiques morphiniques 1) Classification pharmacologie Cf. tableau, feuille annexe « Les antalgiques morphiniques » La morphine présente un mécanisme d’action identique au système naturel d’inhibition de transmission de la douleur. On différencie 3 types d’antalgiques morphiniques : - Les agonistes Ils reproduisent les effets de la morphine - Les antagonistes (ou antimorphine) Ils sont capables de lever l’action d’un agoniste. Ils s’opposent donc à tous les effets de la morphine. - Les agonistes/antagonistes Utilisés seuls, ils possèdent un effet antalgique, par contre en présence de morphine ou d’un autre agoniste, ils se comportent en antagoniste, entraînant ainsi une inefficacité du traitement voire un sevrage. Ils ont un effet plafond : si on augmente les doses, l’effet analgésique est identique, seuls les effets indésirables augmentent. 2) Les effets indésirables Cf. tableau, feuille annexe 3) Les principales indications Les morphiniques doivent être réservés aux douleurs de fortes intensités. Ils sont utilisés d’amblées ou après échec d’autres thérapeutiques analgésiques. 2 types d’indications peuvent être retenus : les douleurs chroniques et les douleurs lors de crise hyperalgique. 4) Les contre-indications - Hypersensibilité à un comportement Insuffisance respiratoire, hépato-cellulaire, rénale Grossesse, allaitement Intoxications Alcoolisme Syndrome abdominal aigu d’origine inconnue Hypertension intracrânienne, traumatisme crânien 5) Mode et modalités d’administration Mode : Il existe des ampoules injectables (en sous-cutané, en intraveineuse, intramusculaire, par voie spinale), des ampoules buvables, des sirops, des comprimés, des gélules, des patchs. Modalité : Augmentation progressive des doses Possibilité d’injections à heure fixe (sans attendre la demande antalgique) ou administration de façon continue en sous-cutané ou par IV par un pousse-seringue électrique ou par une PAC (technique d’analgésie contrôlée par le patient grâce à des bollus plus ou moins un débit continu). 6) Pharmacocinétique Résorption : Voie orale : en moyenne 30 à 50% de la dose ingérée est biodisponible. Diffusion : La morphine franchie la barrière hémato-encéphalique et la barrière placentaire (chez la femme proche de l’accouchement, possibilité d’observer un syndrome de sevrage chez le nouveau-né d’une mère toxicomane) Elimination : La destruction de la morphine se fait au niveau hépatique. Elle est éliminée par toutes les sécrétions : lait, salive, bile et urines. Conclusion Il n’y a pas une prise en charge de la douleur : - celle par traitement pharmaceutique - celle non médicamenteuse Carpénito : - Douleur aiguë - Douleur chronique - Non-observance du traitement