socio-économiques à venir.
- Des échecs en ce qui concerne le bien-être des animaux : malgré la forte demande des citoyens de
l’Union Européenne, le bien-être animal n’est pas abordé de manière adéquate au sein de la PAC. Lors de
la précédente programmation, seulement 0,1% du budget a été consacré à la protection des animaux. Au
fil des ans, la PAC a soutenu la transition vers un modèle industrialisé de l’élevage, ce qui affecte
négativement le bien-être animal.
- De sérieux effets sur la santé publique : la mauvaise alimentation, avec le tabagisme et la
consommation d’alcool, est la principale cause de maladies chroniques responsables de 86% de la
mortalité en Europe. La dégradation de l’environnement, la résistance aux antibiotiques et le changement
climatique mettent en danger les gains importants en matière de santé humaine réalisés au cours du
siècle dernier. Un récent projet LIFE + intitulé LiveWell for LIFE a montré que de petits changements de
nos habitudes alimentaires pourraient améliorer notre santé et réduire l’impact de l’alimentation sur le
climat par une réduction de 25% des émissions de gaz à effet de serre. En outre, la pollution
atmosphérique [2], due dans une large mesure aux pratiques agricoles, est responsable de plus de
400.000 décès prématurés dans l’UE chaque année.
- Des impacts sévères au-delà des frontières européennes : l’Union Européenne est le premier
importateur et exportateur de produits agricoles et alimentaires au monde. La viande et les produits
laitiers européens sont largement dépendants des importations d’aliments protéinés pour animaux qui
provoquent de graves problèmes dans leurs domaines de production : expulsions forcées, déplacements
des petits agriculteurs et des populations autochtones, pertes d’emploi, pertes de la biodiversité et
insécurité alimentaire. Depuis 2009, la valeur des exportations du secteur agro-alimentaire de l’UE a
augmenté rapidement, ce qui entrave le développement du secteur agro-alimentaire en Afrique
sub-saharienne, dont les exportations ont considérablement diminué. Ce constat est en opposition avec les
politiques de l’UE pour les engagements de développement, qui visent à assurer que les politiques
commerciales de l’UE ne nuisent pas, ni n’entravent le développement des secteurs agro-alimentaires
dans les pays tiers.
La PAC a non seulement échoué dans la prévention de ces différents problèmes mais dans de nombreux
cas, elle les a aussi exacerbés.
Dans le contexte du programme REFIT (pour une réglementation affûtée et plus performante), la
Commission a, ces dernières années, effectué des Fitness Check pour de nombreuses politiques, y compris
dans plusieurs domaines de la législation environnementale telles que celles concernant l’eau douce, les
déchets, les directives oiseaux et habitats. Par contre, la PAC, qui coûte environ 40% du budget européen,
n’a pas encore été soumise à une telle évaluation. Les associations considèrent qu’il s’agit d’une
opportunité manquée surtout à la lumière des problèmes cités qui suggèrent clairement l’incapacité de la
PAC à assumer les préoccupations sociétales clés.
Compte tenu qu’un nombre croissant de gouvernements sont confrontés à des contraintes budgétaires
sévères, le temps est venu de remettre en question la PAC et de vérifier si elle a un bon « rapport
qualité-prix » et si elle remplit ses objectifs. Cette évaluation ne peut pas se faire de façon limitée (comme
la réforme précédente) ni avec des changements marginaux sur sa composante « écologisation » ; seul un
Fitness Check pourra apporter une réponse ces questions fondamentales.
Pour décider si maintenir la PAC dans sa forme actuelle a du sens et lancer un débat impartial au sujet de
sa réforme, il est essentiel de répondre aux cinq questions du « Fitness Check » suivantes :
- Est-ce que la PAC est efficace dans la réalisation de ses objectifs de production alimentaire, de gestion
durable des ressources naturelles, d’action climatique et de développement territorial équilibré ?
- Est-ce que la PAC est efficace ? Est-ce que les résultats et les attentes sont proportionnels à la quantité
d’argent dépensée ? Quels sont les coûts et les avantages ?
- Est-ce que la PAC est cohérente avec d’autres objectifs convenus dans l’Union Européenne (santé,
atténuation du changement climatique,…) ? Est-elle cohérente avec les engagements internationaux et