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L’acide alpha-lipoïque, page 1 sur 4
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L’ACIDE ALPHA-
LIPOÏQUE
Qu’est-ce que l’acide
alpha-lipoïque?
L’acide alpha-lipoïque est un élément nutritif
qui est produit en très petite quantité par
l’organisme humain. Il intervient dans la
conversion du sucre en énergie, et c’est
également un antioxydant puissant.
De nombreuses fonctions organiques reposent
sur une suite de réactions qu’on nomme
oxydation. Les molécules appelées radicaux
libres sont un sous-produit naturel de
l’oxydation. Les radicaux libres peuvent
endommager l’organisme de la même façon
que la rouille sur une auto. Les antioxydants
comme les vitamines C et E interfèrent avec
l’action des radicaux libres et permettent de
prévenir les dommages qu’ils causent.
L’organisme se protège aussi en produisant
une substance appelée glutathion, qui est
présente dans les membranes cellulaires.
Selon les résultats de certaines études, la
teneur en glutathion serait plus basse chez
les personnes vivant avec le VIH que chez les
personnes séronégatives, et la teneur en
radicaux libres serait plus élevée.
L’acide alpha-lipoïque est une petite molécule
qui a des propriétés chimiques qui lui
permettent d’entrer facilement dans les cellules
et d’en sortir. Il capture directement les
radicaux libres ou les retirent des autres
antioxydants comme les vitamines C et E, ce
qui a pour effet de « recharger » ou de «
recycler » celles-ci. Certains travaux, dont une
étude de très petite envergure faite en
Allemagne et portant sur dix hommes
séropositifs, ont permis de montrer que l’acide
alpha-lipoïque recycle également le glutathion,
ce qui pourrait contribuer à renforcer l’action
des antioxydants de l’organisme.
À quelles fins utilise-t-on
ce supplément?
1. Pour protéger le foie
Les éléments nutritifs sont mis en réserve dans
le foie, qui les transforme en hormones, en
protéines et en sources d’énergie facilement
accessibles. Le foie modifie et dégrade la
majorité des médicaments et transforme les
déchets produits par les autres organes. Il
contient un grand nombre de radicaux libres
et, normalement, des réserves importantes de
glutathion. Si la quantité de radicaux libres
dépasse la capacité des mécanismes naturels
de protection de l’organisme, le foie peut être
endommagé.
On s’est servi de l’acide alpha-lipoïque pour
traiter les problèmes de foie liés à l’alcoolisme,
aux champignons et aux métaux lourds, mais
les résultats obtenus ne sont pas
convaincants. Cependant, comme des études
de laboratoire ont permis de démontrer le
pouvoir antioxydant de l’acide alpha-lipoïque
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ainsi que son rôle dans le recyclage du
glutathion, on l’emploie maintenant pour
protéger le foie. Selon Lark Lands,
nutritionniste, l’acide alpha-lipoïque aurait
permis d’améliorer le fonctionnement du foie
de certaines personnes vivant avec le VIH.
2. Pour traiter la neuropathie périphérique
Certaines personnes vivant avec le VIH souffrent
de neuropathie périphérique, une affection du
système nerveux qui se manifeste par des
démangeaisons ou une sensation de brûlure
dans les mains et les pieds. La neuropathie
périphérique est habituellement liée aux
médicaments anti-VIH (ddI, ddC et d4T). Le fait
que l’acide alpha-lipoïque a été approuvé en
Allemagne pour le traitement de la neuropathie
diabétique à poussé certaines personnes vivant
avec le VIH à l’employer aussi. Des essais
cliniques effectués chez des humains et des
animaux permettent de penser que l’acide alpha-
lipoïque constitue un bon traitement contre la
neuropathie diabétique, mais il n’est pas certain
qu’il soit plus efficace que d’autres antioxydants
moins coûteux. Dans une étude portant sur 80
personnes atteintes de neuropathie diabétique,
on a testé trois différents antioxydants : la
vitamine C, le sélénium et l’acide alpha-lipoïque.
Les trois traitements ont permis de réduire les
symptômes de neuropathie, mais aucun d’entre
eux ne s’est avéré nettement meilleur que les
autres. Aucune étude n’a porté sur l’emploi de
l’acide alpha-lipoïque dans le traitement de la
neuropathie liée au VIH.
3. Pour traiter la lipodystrophie
La lipodystrophie est un ensemble de
symptômes comprenant une perte de masse
musculaire, l’augmentation de la teneur en
graisses (triglycérides) dans le sang et une
distribution anormale des graisses. La
lipodystrophie semble être liée à la
consommation de médicaments antirétroviraux.
Chez de nombreuses personnes séropositives,
il y a également une diminution de la sensibilité
à l’insuline, de sorte que les cellules de
l’organisme utilisent moins bien celle-ci pour
convertir le sucre en énergie. Une étude portant
sur des hommes séropositifs a montré que la
baisse de sensibilité à l’insuline était liée à la
présence de plus grandes quantités de graisse
au niveau de l’abdomen et à une perte de masse
musculaire dans les bras et les jambes. Une
autre étude de petite envergure portant sur 74
diabétiques a montré que l’administration
quotidienne d’acide alpha-lipoïque pendant
quatre semaines permettait d’améliorer la
sensibilité à l’insuline. Toutes les doses
employées (de 600 à 1800 mg par jour) ont
donné les mêmes résultats. Aucun essai n’a porté
sur l’emploi de l’acide alpha-lipoïque pour traiter
la baisse de sensibilité à l’insuline chez les
personnes séropositives.
4. Pour prévenir et traiter la démence liée au
VIH
Les cellules du cerveau peuvent être
particulièrement sensibles à l’accroissement
du nombre de radicaux libres. On a
démontré que l’acide alpha-lipoïque passait
facilement du sang dans le système nerveux
central. Certains nutritionnistes dont Lark
Lands ont proposé d’employer l’acide alpha-
lipoïque pour traiter la démence et la
déficience cognitive (problèmes de mémoire,
de réflexion, de concentration, etc.) liés au
VIH. Cependant, lors d’une étude portant
sur 36 personnes vivant avec le VIH/sida et
souffrant de déficience cognitive légère,
l’acide alpha-lipoïque n’a apporté aucune
amélioration.
5. Pour ralentir la réplication du VIH
L’augmentation du nombre de radicaux libres
à l’intérieur des cellules du système
immunitaire peut déclencher la réplication du
VIH. Des résultats d’études de laboratoire
permettent de penser que l’acide alpha-
lipoïque réduit la production de VIH par la
cellule en faisant diminuer les quantités de
radicaux libres et peut-être en entravant
directement le mécanisme de réplication lui-
même. Malheureusement, aucun essai n’a été
effectué sur des humains ou des animaux.
Présentation et mode d’emploi
L’acide alpha-lipoïque est vendu en capsules
et en comprimés, surtout dans les magasins
d’aliments naturels. La dose habituellement
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recommandée pour les séropositifs et de 300
mg par jour, mais certaines personnes vivant
avec le VIH/sida en prennent jusqu’à 600
mg par jour. Il est possible que l’acide alpha-
lipoïque fasse diminuer la quantité de
minéraux présente dans l’organisme, y
compris le fer, par un mécanisme appelé
chélation. Par conséquent, de nombreux
nutritionnistes recommandent de prendre
l’acide alpha-lipoïque avec une multivitamine
qui contient des minéraux. On pourra aussi
prendre la multivitamine et l’acide alpha-
lipoïque simultanément.
Avertissements et précautions
L’acide alpha-lipoïque n’a pratiquement aucun
effet secondaire. Selon un rapport, il pourrait
faire diminuer le nombre de plaquettes
(cellules qui contribuent à la coagulation du
sang), mais cette conclusion n’a pas été
confirmée par d’autres études. On signale des
éruptions cutanées chez quelques personnes
qui prenaient plus de 600 mg d’acide lipoïque
par jour. Comme l’acide lipoïque agit sur le
comportement de l’insuline dans l’organisme,
les diabétiques insulino-dépendants pourraient
devoir ajuster leur dose d’insuline pour pouvoir
prendre ce type de supplément sans danger.
Crédits
Auteur : Lori Lyons
Traducteur : J. P. Artigau
Création : Mars 2000
Design : Renata Lipovitch
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