Nouvelles-CATIE
Des bulletins de nouvelles concis en matière de VIH et d’hépatite C de CATIE.
Des médecins d'Harvard sonnent l’alerte devant les complications
fatales d'une interruption de traitement
25 octobre 2005
En dépit du pouvoir de suppression de la production du VIH et d'augmentation du compte de CD4+ des
multithérapies antirétrovirales hautement actives (HAART), il arrive que les médecins doivent interrompre
temporairement le traitement des PVVIH (personnes vivant avec le VIH/sida), et ce, pour les raisons suivantes :
permettre à l'organisme de récupérer de la toxici des médicaments
laisser un répit aux PVVIH qui prennent desdicaments chaque jour depuis des années
permettre aux PVVIH de participer à des études cliniques sur les interruptions thérapeutiques
Dans la majorité des cas, une interruption de traitement n'entraîne pas uneapparition soudaine des symptômes.
Toutefois, une faible proportion des PVVIH développera des symptômes similaires à ceux obsers à l'installation de
l'infection par le VIH. Ceux-ci peuvent inclure :
èvre
frissons
maux de gorge
tuméfaction des ganglions lymphatiques
douleurs musculaires
douleurs articulaires et aux os
éruptions cutaes
maux dete
fatigue
nausées
vomissements
diarrhée
sueurs nocturnes
ulcères dans la bouche
Dans de rares cas, ces symptômes peuvent exiger l'hospitalisation du patient.
Les médecins de l'École dedecine Harvard ont rédi un rapport sommaire sur les conséquences fatales d'une
interruption thérapeutique contrôlée, lequel paraîtra dans le numéro électronique du 1er novembre 2005 de la revue
Clinical Infectious Diseases
.
Antécédents médicaux
En 1998, le patient étudié avait consul suite à une perte de poids involontaire. Les analyses sanguines faites dans
le cadre des examens visant àterminer la cause de cet amaigrissement ont rélé la séropositivi du patient. Le
patient était alors â de 44 ans et sa numération de CD4+ était de 20 cellules. Lesdecins lui ont alors prescrit
l'association suivante dedicaments anti-VIH :
AZT (zidovudine, Retrovir)
3TC (lamivudine, Epivir)
indinavir (Crixivan)
Selon les médecins, le patient suivait le traitement avec dicul et son alcoolisme compromettait son observance
encore davantage, empêchant son sysme immunitaire de lutter contre l'infection par le VIH.
Retour à l'hôpital
Comme il fallait s'y attendre, un an après la consultation, le patient retournait à l'hôpital pour des complications
létères aux poumons dues à une PCP (pneumonie à
Pneumocystis jiroveci
). Sa numération de CD4+ était alors de
95 cellules et sa charge viralepassait les 100 000 copies.
Nouvelle association
Une fois sorti de l'pital, le patient a repris son traitement HAART. Plus tard, en raison d'une toxici au niveau de la
moelle osseuse, les médecins ont remplacé l'AZT par deux nouveauxdicaments, donnant la nouvelle association
suivante :
ddI (didanosine, Videx)
d4T (stavudine, Zerit)
3TC (lamivudine, Epivir)
indinavir (Crixivan)
Sa numération de CD4+ est alors montée à plus de 300 cellules. Toutefois, sa charge virale était encore bien au-
dessus du point limite pour le test utilisé par l'pital, à 75 copies. Ainsi, en août 2003, lesdecins ont ajouté le
ritonavir (Norvir) à son scma de traitement et sa charge virale est tombée sous la barre des 75 copies.
Complications
En septembre 2004, le patient est retour en consultation avec les graves complications suivantes :
fatigue intense
douleurs musculaires
bouche sèche
diarrhée
perte involontaire de 23 kg (51 lb)
Les tests sanguins alors eectués ont rélé une numération de CD4+ de 318 cellules et une charge virale sous la
barre des 75 copies. Toutefois, d'autres tests sanguins ont permis deceler des taux plus éles que la normale de
ce qui suit :
enzymes du foie
lactate
lacticoshydronase
Compte tenu de ces valeurs anormales et des symptômes du patient, soupçonnant une toxicité thérapeutique, les
médecins ont ordonné une interruption du traitement et une visite à l'hôpital deux semaines plus tard pour passer
d'autres tests.
Traitement interrompu et repris
Une semaine après l'arrêt de son traitement, le patient, dont l'état s'était encore dérioré, est retour à l'hôpital
avec les symptômes suivants :
intensication de la fatigue et des douleurs musculaires
veloppement deèvre
apparition de lésions de zona
En outre, après juste une semaine d'interruption de traitement, son compte de CD4+ avait chuté à 26 cellules et sa
charge virale avait grimpé à plus de 500 000 copies. Une nouvelle complication était apparue : une inflammation au
niveau des poumons. Cette aection réduisait l'habili de ses poumons à extraire l'oxygène de l'air, entraînant une
chute du taux d'oxygène sanguin et une respiration dicile.
Pour traiter ces symptômes, lesdecins ont prescrit un antibiotique à large spectre et du valacyclovir (Valtrex), un
médicament antiviral. Le patient a également repris son traitement anti-VIH avec l'association suivante :
3TC
nofovir (Viread)
atazanavir (Reyataz)
ritonavir
Deux semaines après l'application de cette association, sa numération de CD4+ a passé à 294 cellules et sa charge
virale est tombée sous la barre des 75 copies. L'analyse de l'échantillon de liquide pulmonaire n'a pas permis de
celer une cause infectieuse manifeste des problèmes dans ces organes. D'autre part, après la reprise du
traitement HAART, son aection pulmonaire s'est aliorée.
Toutefois, peu de temps après, le patient aveloppé des caillots dans le cerveau et dans le pied. Les facteurs de
risque de cette nouvelle complication incluaient le diate, la fumée de tabac et l'infection par le virus de l'patite C,
tous trois fardeaux préexistants du patient. Les caillots dans son pied réduisaient la circulation sanguine, si bien que
les tissus ont commencé à mourir. Pour essayer d'éviter d'autres complications, lesdecins ont déci d'amputer
la jambe droite sous le genou. Au cours de cette intervention, le patient a eu une crise cardiaque et décédait, 25
jours après son entrée à l'hôpital.
Pourquoi les caillots?
Au cours de sa dernière visite à l'hôpital, le patient avait développé les complications suivantes :
augmentation substantielle de la charge virale
diminution importante de la numération de CD4+
èvre intense
zona
tresse respiratoire
alrations sanguines entraînant une susceptibili extrême aux caillots une aection appelée état
hypercoagulable.
Sa famille n'a pas consenti à une autopsie; ainsi, au vu et au su des signes observés par lesdecins, on a conclu
que ce cas était un exemple
extrême
de syndrome de rebond rétroviral sére. Un tel syndrome seclare
lorsqu'un PVVIH interrompt son traitement et que la réplication du VIH monte en flèche, l'immuni s'aaiblit et des
complications surgissent.
User de prudence
Les médecins d'Harvard estiment que les fournisseurs de soins de san devraient familiariser leurs patients avec les
signes et symptômes du syndrome de rebond rétroviral. Toujours selon eux, lesdecins devraient également
songer à rétablir le traitement HAART plus rapidement, dès l'apparition des symptômes.
En 2004, desdecins de Barcelone, en Espagne, ont signalé des complications séres (insuffisancepatique,
pulmonaire et cardiaque) chez l'une de leurs PVVIH 12 jours après l'interruption de son traitement. Fort
heureusement pour elle, les médecins ont pu intervenir à temps et ces complications ne lui ont pas coûté la vie.
Sean R. Hosein
RÉFÉRENCES :
1. Coco A et Kleinhaus E. Prevalence of primary HIV infection in symptomatic ambulatory patients.
Annals of Family
Medicine
2005;3(5):400-4.
2. Garlin AB et Sax PE. Retroviral rebound syndrome with fatal outcome after discontinuation of antiretroviral
therapy.
Journal of Infectious Diseases
2005;41(9):1164-70.
3. Crespo M, Paradineiro JC, Ribera E, et al. A case of multiorgan failure following interruption of antiretroviral
treatment.
Journal of Infectious Diseases
2004;23(1):63-65.
Produit par:
555, rue Richmond Ouest, Bureau 505, boîte 1104
Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada
léphone : 416.203.7122
sans frais : 1.800.263.1638
lécopieur : 416.203.8284
site Web : www.catie.ca
numéro d’organisme de bienfaisance : 13225 8740 RR
ni de responsabili
Toutecision concernant un traitement médical particulier devrait toujours se prendre en consultation avec un
professionnel ou une professionnelle de la santé qualié(e) qui a une exrience des maladies liées au VIH et à
l’hépatite C et des traitements en question.
CATIE fournit des ressources d’information aux personnes vivant avec le VIH et/ou l’hépatite C qui, en collaboration
avec leurs prestataires de soins, désirent prendre en mains leurs soins de san. Les renseignements produits ou
diusés par CATIE ou auxquels CATIE permet l’accès ne doivent toutefois pas être consirés comme des conseils
médicaux. Nous ne recommandons ni n’appuyons aucun traitement en particulier et nous encourageons nos
utilisateurs à consulter autant de ressources que possible. Nous encourageons vivement nos utilisateurs à consulter
un professionnel ou une professionnelle de la santé qualié(e) avant de prendre toutecision d’ordredical ou
d’utiliser un traitement, quel qu’il soit.
CATIE s’efforce d’offrir l’information la plus à jour et la plus précise au moment de mettre sous presse. Cependant,
l’information change et nous encourageons les utilisateurs à s’assurer qu’ils ont l’information la pluscente. Toute
personne mettant en application seulement ces renseignements le fait à ses propres risques. Ni CATIE ni aucun de
ses partenaires ou bailleurs de fonds, ni leurs personnels, directeurs, agents ou bévoles n’assument aucune
responsabili des dommages susceptibles de résulter de l’usage de ces renseignements. Les opinions expries
dans le présent document ou dans tout document publié ou diusé par CATIE ou auquel CATIE permet l’accès ne
reètent pascessairement les politiques ou les opinions de CATIE ni de ses partenaires ou bailleurs de fonds.
L’information sur l’usage plus sécuritaire de drogues est offerte comme service de santé publique pour aider les
personnes à prendre de meilleurescisions de santé et ainsi réduire la propagation du VIH, de l’hépatite virale et de
toute autre infection. Cette information n’a pas pour but d’encourager ni de promouvoir l’utilisation ou la possession
de drogues illégales.
La permission de reproduire
Ce document est proté par le droit d’auteur. Il peut être réimprimé et distribué dans son intégrali à desns non
commerciales sans permission, mais toute modication de son contenu doit être autorisée. Le message suivant doit
appartre sur toute réimpression de ce document :
Ces renseignements ont é fournis par CATIE (le Réseau
canadien d’info-traitements sida). Pour plus d’information, veuillez communiquer avec CATIE parléphone au
1.800.263.1638 ou par courriel à info@catie.ca.
© CATIE
La production de cette revue a é rendue possible grâce à une contribution financière de l’Agence de la santé
publique du Canada.
Disponible en ligne à
http://www.catie.ca/fr/nouvellescatie/2005-10-25/medecins-dharvard-sonnent-alerte-devant-les-complications-
fatales-dune-int
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !