médicament antiviral. Le patient a également repris son traitement anti-VIH avec l'association suivante :
3TC
ténofovir (Viread)
atazanavir (Reyataz)
ritonavir
Deux semaines après l'application de cette association, sa numération de CD4+ a passé à 294 cellules et sa charge
virale est tombée sous la barre des 75 copies. L'analyse de l'échantillon de liquide pulmonaire n'a pas permis de
déceler une cause infectieuse manifeste des problèmes dans ces organes. D'autre part, après la reprise du
traitement HAART, son affection pulmonaire s'est améliorée.
Toutefois, peu de temps après, le patient a développé des caillots dans le cerveau et dans le pied. Les facteurs de
risque de cette nouvelle complication incluaient le diabète, la fumée de tabac et l'infection par le virus de l'hépatite C,
tous trois fardeaux préexistants du patient. Les caillots dans son pied réduisaient la circulation sanguine, si bien que
les tissus ont commencé à mourir. Pour essayer d'éviter d'autres complications, les médecins ont décidé d'amputer
la jambe droite sous le genou. Au cours de cette intervention, le patient a eu une crise cardiaque et décédait, 25
jours après son entrée à l'hôpital.
Pourquoi les caillots?
Au cours de sa dernière visite à l'hôpital, le patient avait développé les complications suivantes :
augmentation substantielle de la charge virale
diminution importante de la numération de CD4+
fièvre intense
zona
détresse respiratoire
altérations sanguines entraînant une susceptibilité extrême aux caillots — une affection appelée état
hypercoagulable.
Sa famille n'a pas consenti à une autopsie; ainsi, au vu et au su des signes observés par les médecins, on a conclu
que ce cas était un exemple
extrême
de syndrome de rebond rétroviral sévère. Un tel syndrome se déclare
lorsqu'un PVVIH interrompt son traitement et que la réplication du VIH monte en flèche, l'immunité s'affaiblit et des
complications surgissent.
User de prudence
Les médecins d'Harvard estiment que les fournisseurs de soins de santé devraient familiariser leurs patients avec les
signes et symptômes du syndrome de rebond rétroviral. Toujours selon eux, les médecins devraient également
songer à rétablir le traitement HAART plus rapidement, dès l'apparition des symptômes.
En 2004, des médecins de Barcelone, en Espagne, ont signalé des complications sévères (insuffisance hépatique,
pulmonaire et cardiaque) chez l'une de leurs PVVIH 12 jours après l'interruption de son traitement. Fort
heureusement pour elle, les médecins ont pu intervenir à temps et ces complications ne lui ont pas coûté la vie.
—
Sean R. Hosein
RÉFÉRENCES :
1. Coco A et Kleinhaus E. Prevalence of primary HIV infection in symptomatic ambulatory patients.
Annals of Family
Medicine
2005;3(5):400-4.
2. Garlin AB et Sax PE. Retroviral rebound syndrome with fatal outcome after discontinuation of antiretroviral
therapy.
Journal of Infectious Diseases
2005;41(9):1164-70.
3. Crespo M, Paradineiro JC, Ribera E, et al. A case of multiorgan failure following interruption of antiretroviral
treatment.
Journal of Infectious Diseases
2004;23(1):63-65.