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TraitementSida 180
Les antioxydants à la rescousse
L’infection au VIH et de nombreux médicaments, y compris des agents anti-VIH, peuvent nuire aux mitochondries,
soit les parties des cellules responsables de la production d’énergie. Les mitochondries endommagées produisent
moins d’énergie, et les cellules atteintes ne fonctionnent pas correctement. Au plan des tissus et des organes, cela
peut provoquer des dysfonctions organiques en plus de nuire potentiellement au système immunitaire.
Des chercheurs à l’Université de Miami et ailleurs aux États-Unis ont collaboré à une étude pilote pour évaluer
l’impact des antioxydants et des nutriments servant à la production d’antioxydants sur le fonctionnement des
mitochondries. Les résultats préliminaires laissent croire qu’un mélange de nutriments est utile pour améliorer la
fonction mitochondriale, du moins à court terme. Les chercheurs ont également relevé des indices de changements
favorables dans le système immunitaire.
Détails de l’étude
Les chercheurs ont recruté 25 adultes séropositifs qui suivaient une trithérapie stable et dont la charge virale était
inférieure à 50 copies/ml. Ils les ont été affectés au hasard à l’un des groupes suivants pour subir l’intervention
mentionnée pendant huit semaines consécutives :
nutriments : vitamines du complexe B, vitamines C et E, sélénium, zinc, N-acétyl- cystéine (NAC) et acide alpha-
lipoïque, tous sous forme d’une seule pilule
placebo
Pour détecter des dommages dans les mitochondries, les chercheurs ont analysé le sang des participants à l’aide
d’une épreuve appelée Oxphos Activity, un produit de la MitoSciences Corporation de la ville d’Eugene, dans l’état de
l’Oregon.
Le profil moyen des participants au début de l’étude était le suivant :
44 % de femmes, 56 % d’hommes
âge – 50 ans
compte de CD4+ – 506 cellules
100 % des participants avaient une charge virale de moins de 50 copies/ml
Résultats
Au cours des huit semaines de cette étude pilote, on a observé dans les mesures suivantes des tendances qui
approchaient de la signification statistique mais sans l’atteindre :
compte de CD4+ absolu
rapport CD4/CD8
baisse de l’insulinorésistance
Il faut noter qu’il s’agit ici d’une étude de petite envergure. Rappelons aussi que les nouvelles cellules CD4+ mettent
souvent plusieurs mois à apparaître et à compléter leur cycle de maturation avant de devenir entièrement
fonctionnelles. Ainsi, il est probable que toute augmentation du nombre de cellules qui se produit avant que ce
processus se termine est attribuable soit à la redistribution dans le sang de cellules situées antérieurement dans les
ganglions ou tissus lymphatiques (où résident 98 % des lymphocytes du corps), soit à des cellules dont la vie a été
sauvée par des antioxydants. Si cette étude avait recruté beaucoup plus de participants et si elle s’était déroulée
pendant au moins deux ans, elle aurait peut-être permis de constater des changements significatifs sur le plan
statistique.