[I. Les causes de la décolonisation]
Efforcez vous de résumer en une phrase courte l’idée générale que vous allez développer dans chaque §.
Trois causes importantes sont à l’origine de la décolonisation.
La Seconde Guerre mondiale a affaibli les métropoles et accéléré les processus à l’œuvre depuis le début du siècle.
Les puissances coloniales ont subi de cuisants revers militaires, en Europe comme dans le Pacifique. France, Pays Bas
et Belgique ont été défaits et occupés en 1940. Guerre a provoqué un épuisement économique et ruiné leur prestige…
Etats-Unis et URSS, grands vainqueurs de la guerre, sont hostiles à la colonisation. Dés 1941, dans la charte de
l’Atlantique, le président Roosevelt affirmait le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, conformément à une
politique constante chez une ancienne colonie. L’Union soviétique, pour sa part, a toujours dénoncé l’impérialisme
capitaliste. + ONU nouvellement créée offre une tribune à tous ceux qui réclament le droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes.
Dans les colonies, la conscience politique a fait émerger des mouvements indépendantistes depuis le début du
siècle, s’appuyant sur des élites locales, formées en métropole (Gandhi en Angleterre ; Hô Chi Minh en France…).
Leurs revendications nationales, mises en veilleuse pendant la guerre, resurgissent une fois celle-ci terminée. C’est au
nom des principes fondamentaux des droits de l’homme que le mouvement nationaliste vietnamien, par exemple,
justifie son action. A l’oppression des français, Hô Chi Minh oppose la nécessaire liberté, l’égalité, le droit à la vie et
au bonheur pour son peuple. Partout le colonialisme est dénoncé comme la source d’oppression des peuples soumis.
[II. Les modalités de la décolonisation]
Les modalités de la décolonisation ont été différentes, essentiellement du fait que les métropoles n’ont pas
réagi de la même façon à la volonté d’émancipation des peuples colonisés.
Les voies pacifiques et négociées ont été les plus nombreuses. Les Britanniques, conscients du caractère
inéluctable de la décolonisation, font preuve de pragmatisme et de souplesse. Ils veulent conserver des liens étroits
avec leurs anciennes colonies grâce au Commonwealth. Aussi le gouvernement britannique a souvent mis en place
(d’abord en Inde dés les années 30) un processus de self governement qui permet un transfert progressif des pouvoirs
aux autorités locales. C’est dans ce cadre que les colonies anglaises d’Asie et d’Afrique obtiennent, à quelques
exceptions prés, pacifiquement leur indépendance.
Les Français sont d’abord très réticents à l’émancipation des colonies. L’empire colonial est considéré comme un
facteur essentiel de la puissance nationale. Toutefois, dés 1954, pour calmer l’agitation nationaliste des deux
protectorats d’Afrique du Nord, le gouvernement accorde une large autonomie au Maroc et à la Tunisie. En 1956, la
loi-cadre Defferre octroie une forme d’autonomie aux colonies d’Afrique noire et c’est ici aussi pacifiquement que
s’opère l’indépendance.
L’indépendance a parfois été arrachée par les armes. La France s’engage successivement dans deux guerres. En
Indochine (1946-1954), la colonie est perdue après la défaite de Diên Biên Phû en 1954 et le Vietnam obtient son
indépendance avec les accords de Genève. Mais du fait de l’appui de la Chine communiste au Viêt-minh, la guerre
s’est radicalisée et transformée en un conflit de la guerre froide, les Etats-Unis apportant leur soutien à la France. En
novembre 1954 commence la guerre d’Algérie. Il s’agit d’une colonie de peuplement dans laquelle vivent un million
d’européens, majoritairement français. Cette communauté de pieds noirs, très attachée à « l’Algérie française », a
poussé à une politique sans concession avec le FLN. Après huit années de combat qui ont provoqué la mort de 25 000
soldats français et d’environ 250 000 algériens, le général de Gaulle engage des négociations avec le FLN qui
aboutissent aux accords d’Evian et à l’indépendance de l’Algérie en 1962.
[III. Les phases de la décolonisation]
Le processus de décolonisation connaît deux phases importantes.
C’est en Asie que le mouvement est d’abord lancé. L’Empire britannique des Indes accède le premier à
l’indépendance en 1947 (mais au prix d’une partition du pays entre une Union indienne hindoue et un Pakistan
musulman). Les autres colonies anglaises d’Asie deviennent indépendantes dans les années suivantes. Les Indes
néerlandaises, après quelques années d’affrontement, deviennent indépendantes sous le nom d’Indonésie en 1949.
L’Indochine, on l’a vu, obtient l’indépendance en 1954 et est partagée en 4 Etats (les deux Vietnam, le Cambodge et
le Laos).
La conférence de Bandung, en 1955, confirme cette première vague de décolonisation et annonce la naissance du
Tiers monde.
L’exemple asiatique encourage les nationalistes africains. La décolonisation des protectorats français du Maroc et de
Tunisie se produisit en 1956, celle du Ghana Britannique en 1957. L’essentiel de la décolonisation – française, belge
et britannique intervient au début des années 1960. Durant la seule année 1960, l’Afrique occidentale et équatoriale
française, mais aussi Madagascar, le Congo belge ou le Nigeria, soit dix sept colonies, obtiennent leur indépendance.
On a vu que la décolonisation de l’Algérie n’intervint qu’après huit ans de guerre…
Conclusion Décolonisation a donc été un processus long et complexe, inachevé à la fin des années 1960. Les
nouveaux pays indépendants doivent faire face à de nombreux problèmes, le plus important étant celui du
développement. Ils ont tenté d’y répondre dans le cadre des luttes menées par le Tiers monde…