La décolonisation de l`Afrique

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I- La colonisation de l’Afrique.
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A- Les causes de la colonisation au XIX siècle.
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Les Européens se lancent dans l’exploration de l’Afrique et découvrent les richesses
inconnues du continent. Des missionnaires et des explorateurs ont la volonté de christianiser
et de lutter contre la traite des esclaves à l’intérieur de l’Afrique.
La conquête européenne aboutit à l’abolition officielle de l’esclavage dans tous les pays
colonisés.
La recherche de matières premières est une autre cause de la colonisation.
Sûre de sa puissance et de sa force, l’ Europe se croit investie d’une mission majeure :
civiliser le monde en lui apportant ses valeurs et sa culture.
B- L’ordre colonial.
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La conférence de Berlin constitue un tournant. A partir de 1885, l’Europe accélère le partage
de l’Afrique et se constitue de vastes empires coloniaux ; la France et le Royaume-Uni sont
les deux grandes puissances coloniales. Les pays européens définissent à Berlin les principes
de l’occupation coloniale en Afrique. Pour qu’un territoire soit considéré comme une
colonie, le pays colonisateur doit y entretenir des troupes et y assurer une administration.
• Les anglais préfèrent l’administration indirecte : maintenir le pouvoir local, laissant une
certaine autonomie aux indigènes.
• Les français l’administration directe : gouverneur sur place qui applique les décisions de
la métropole. Volonté d’assimilation : transformer les indigènes en citoyens en imposant la
langue et les valeurs de la métropole.
II- LA CHRONOLOGIE DE LA DÉCOLONISATION DU CONTINENT AFRICAIN
La fin de la seconde guerre mondiale, entraîne le réveil des nationalismes. Les deux
grands vainqueurs, les États-Unis, l'URSS, et notamment l'ONU encouragent la
décolonisation.
Des causes multiples qui s'additionnent en 1945. La guerre a joué un rôle d'accélérateur
déterminant.
. La colonisation a été brutale et a fonctionné surtout au profit des métropoles.
. Les puissances coloniales sont affaiblies et déconsidérées. En 1945 les puissances coloniales sont
surtout des pays vaincus qui ne semblent pas avoir les moyens de reprendre le contrôle de leurs
colonies.
. Des principes nouveaux qui s’opposent au colonialisme ont été posés :
- la charte de l’Atlantique (août 1941) a posé comme principe fondamental le droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes.
- La charte de San Francisco (juin 1945) crée l’ONU. L‘ONU devient une tribune pour les
campagnes anticoloniales. Les peuples colonisés s’y font entendre.
. Les deux Grands, EU et URSS, soutiennent la décolonisation.
. La radicalisation des nationalismes. Des mouvements nationalistes existent depuis longtemps
(Inde, Parti du Congrès, 1886), mais ils ne se durcissent qu’après 1945 :
- Dans le monde arabe, en mars 1945 se constitue une ligue arabe.
- Au Maroc, un parti indépendantiste se forme : “l’Istiqlal”. En Tunisie, c’est le néo-Destour dirigé
par Bourguiba.
Des indépendances négociées en Afrique
*Au Ghana, l’Indépendance est négociée entre Nkrumah, le leader indépendantiste et
le gouvernement britannique. Dans ce discours prononcé devant le parlement de la Côte
d’Or, Nkrumah, le premier ministre, rappelles les étapes et le contenu de la négociation avec
Londres. En 1951, un parlement est élu et Nkrumah est nommé premier ministre. Le
transfert de l’autorité se fait petit à petit : en 1954, la Côte d’Or obtient la gestion des
affaires politiques intérieures (ce que les Britannique appelle le self gouvernement) avant
que l’indépendance ne soit officiellement accordé en 1957.
*Les autres colonies britanniques d’Afrique noire sont décolonisées entre 1960 et
1965 : Nigéria, Sierra Leone, Tanganyika (actuelle Tanzanie) et Ouganda. Ces
indépendances ont toute été négociées, sur le modèle Ghanéen mais certain ont été ralenties
et compliquées par des tensions, entre communautés pour le partage du pouvoir (c’est le cas
du Nigeria entre les Yorubas, les Ibos et les Haoussas)
Dans les colonies françaises d’Afrique noire, le processus de décolonisation s’étale
de 1947 à 1960. En 1947, la France abolit le travail forcé et attribue la citoyenneté à tous les
habitants (les colonisés ont le droit d’élire des députés qui siègent à la Chambre à Paris :
Senghor est député du Sénégal). Puis les choses
s’accélèrent dans lea seconde moitié des années 1950. En
1956, la loi-Cadre Deffere accorde une autonomie interne
aux colonies qui peuvent élire un parlement local
disposant du pouvoir législatif. En 1958, De Gaulle
donne choix aux colonies entre l’indépendance
immédiate ( choisie par la Guinée) et une autonomie en
association avec la France ( choisie par 14 autre colonies).
Ces colonies obtiennent toute l’indépendance en 1960
(Mali, Tchad, Niger…) ; La France ayant préféré
négocier pour éviter une guerre comme en Algérie.
La décolonisation du Mali, le 22 septembre 1960 :
Kwame Nkrumah est un homme
politique indépendantiste et
panafricaniste ghanéen qui dirigea
ce pays indépendant en tant que
Premier ministre de 1957 à 1960,
puis en tant que président de 1960 à
1966.
La conquête française de la région est organisée par
Joseph Gallieni, qui à partir de 1880, mène des combats
meurtriers contre les troupes de Samory Touré, chef de
guerre malinké et fondateur d’un empire dans le HautNiger, et contre les Toucouleur, qui résistent au nord
(siège de Médine contre les Français). En 1898, la
conquête est achevée. Le Mali, une partie de la
Mauritanie, du Burkina et du Niger actuels sont intégrés à l’Afrique-Occidentale française.
En 1904, ces territoires forment la colonie du Haut-Sénégal-Niger, dont la capitale est
Bamako. Elle devient, en 1920, le Soudan français après que la Haute-Volta (aujourd’hui
Burkina) en eut été détachée l’année suivante. La colonie
fait l’objet d’une politique de valorisation économique, qui
s’accompagne du recours au travail et à la conscription
forcée. Toute activité politique est, en revanche, interdite
aux colonisés jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale.
Le protectorat est un régime
politique constituant l'une des
formes de sujétion coloniale. Il
diffère de la colonisation pure et
simple en ce que les institutions
existantes, y compris la nationalité,
sont maintenues sur un plan formel,
la puissance protectrice assumant la
gestion de la diplomatie, du
commerce extérieur et
éventuellement de l'armée de l'État
protégé.
En 1946, à Bamako, est constitué le Rassemblement
démocratique africain (RDA), qui mène la lutte pour
l’indépendance de l’Afrique occidentale. Sa section
malienne, l’Union soudanaise, est dirigée par Modibo Keita.
En 1956, le Soudan français accède à l’autonomie interne et devient, deux ans plus tard,
une république au sein de la Communauté française. Le 17 janvier 1959, il se joint au
Sénégal pour former la fédération du Mali, qui se proclame indépendante le 20 juin 1960.
Cette fédération éclate en septembre, en partie à cause de la rivalité entre Léopold Sédar
Senghor et Modibo Keita, deux figures du nationalisme africain. L’ancien Soudan français
conserve le nom prestigieux de Mali et Modibo Keita demeure président de la nouvelle
république du Mali, proclamée le 22 septembre 1960. Le même mois, le nouvel État devient
membre de l’Organisation des Nations unies (ONU).
*Dans quelque colonie pourtant, l’indépendance pose problème. Dans l’empire
britannique, les colons s’opposent à la décolonisation au Kenya, au Malawi, en Rhodésie
(actuel Zimbabwe et Zambie) qui deviennent indépendants entre 1963 et 1965. Au Congo
belge, des émeutes éclatent face aux maigres concessions (alors qu’au même moment toute
l’Afrique noire est en passe d’être décolonisée). La Belgique accorde précipitamment
l’indépendance en 1960, laissant un pays en guerre civile.
*En Afrique du Nord, l’Indépendance des protectorats français de Tunisie et du
Maroc passe par la négociation. Le part marocain de l’Istiqlal et la partie tunisienne
NeoDestour exigent l’indépendance de leur Etat. La France répond d’abord par la force en
réprimant les manifestations et en faisant arrêter les deux leaders. Face à la pression
internationale et voulant éviter la multiplication de guerres, les gouvernements de MendèsFrance puis de Faure négocient : Bourguiba rentre en Tunisie et l’indépendance est reconnu
en Mars 1956 ; Mohamed Ben Youssef rentre au Maroc, l’indépendance est aussi proclamée
en Mars 1956, et il devient roi sous le nom de Mohamed V.
Si le statut des protectorats leurs a permis de conserver un gouvernement et donc un
semblant de vie politique permettant l’émergence d’interlocuteurs au moment de la marche
vers l’indépendance, la situation est plus complexe dans les colonies de peuplement et
particulièrement en Algérie considéré alors comme partie intégrante de la France puisque
constitué de départements français.
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