tion peropératoire, était plutôt influencée par la gravité
des troubles du rythme et des poussées hypertensives
que par le retentissement cardiaque préopératoire du
phéochromocytomes (observations n°2 et n°3).
Ces observations permettent de souligner d'une part
l'importance du dépistage du phéochromocytome dans
les tumeurs rétropéritoniales même en l'absence de
signes cliniques évocateurs d'HTA, et ceci par la réali-
sation d'une démarche diagnostique rigoureuse et
d'autre part la prudence dans la manipulation de ces
tumeurs tant que le diagnostic de phéochromocytome
n'est pas éliminé.
La gravité du phéochromocytome méconnu incite à un
diagnostic préopératoire orienté par la clinique qui n'est
pas toujours parlante [6] : l'HTA paroxystique ou perma-
nente, les céphalées, les palpitations, les crises sudorales
et les troubles vasomoteurs. Le diagnostic positif repose
sur les dosages urinaires et plasmatiques, ainsi le dosage
urinaire des dérivés méthoxylés représente actuellement
le dosage de choix [16], il dépasse largement le dosage de
l'acide vanylmandilique et les catécholamines urinaires.
Le dosage des catécholamines plasmatiques trouve son
indication surtout lors des accidents paroxystiques par
des tests dynamiques chez l'enfant [13].
Le diagnostic topographique ne doit être entamé qu'après
confirmation biologique du phéochromocytome.
L'échographie abdominale explore la surrénale avec une
sensibilité de 84% [14]. La tomodensitométrie constitue
l'examen de référence pour la détection des phéochromo-
cytomes alors que la scintigraphie à la MIBG (métha-
iodobenzyl-guanidine) représente un double intérêt : dia-
gnostique par les localisations extra-surrénalienne échap-
pant à la TDM et le suivi des patients opérés en recher-
chant des métastases ou des récidives [11 ] .
L'imagerie par résonance magnétique, par sa sensibilité
proche de 100% [5] est surtout prescrite chez la femme
enceinte. Elle permet une exploration plus complète de
la cavité abdominale, voir du thorax et du pelvis. La
localisation surrénalienne est la plus fréquente (85% des
cas). Cependant, 15% de phéochromocytomes sont
extra-surrénaliens et moins de 1% sont vésicaux [7], il
est souvent bilatéral (4%) et la forme néoplasique repré-
sente 13% [2]. Enfin, le cathétérisme veineux étagé et
l'artériographie sont des méthodes invasifs et leurs indi-
cations doit se limiter aux rares cas où le diagnostic n'a
pu être affirmé par les autres méthodes.
CONCLUSION
La gravité du phéochromcytome est liée à l'incidence
des complications cardiaques. leur pronostic ne peut
être amélioré que par le diagnostic pré-opératoire de
leur forme méconnue et le traitement urgent et adapté
des anomalies cardio-vasculaires per-opératoires.
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