
2- Réponse et commentaires 
Il s’agit d’un phéochromocytome, confirmé  histologiquement.  
En  effet,  on  pouvait  noter  une  élévation  des  normétanéphrines  urinaires.  Ces  normétanéphrines 
urinaires sont modérément élevées, même si rapportées à la créatininurie afin de s’affranchir d’un 
recueil incomplet des  urines.  
Le  dosage  des  métanéphrines  et  normétanéphrines  plasmatiques  semble  plus  sensible  que  les 
dosages urinaires, de spécificité identique si fait en position allongée avec pro supination. A noter 
que les dosages plasmatiques sont actuellement hors nomenclature et donc facturables au patient. 
La patiente ne se représente à la consultation que 1 an plus tard. Elle est toujours asymptomatique et 
normotendue. Par contre, les dosages plasmatiques sont hautement pathologiques : normétanéphrine 
38 000 pg/ml, métanéphrine plasmatique 2200 pg/ml, tout comme la chromogranine A (800 µg/l, 
N< 94), retrouvée, entre autres, au sein des granules de sécrétion de  la médullosurrénale.  
La tumeur mesure désormais 5 cm de grand axe. La lésion fixe isolément  sur la scintigraphie au 
MIBG pré opératoire, et également sur le PET scan. Une surrénalectomie droite est réalisée. 
La  particularité  chez    cette  patiente  était  l’absence  de  tout  symptôme,  en  particulier  l’absence 
d’hypertension  artérielle.  Cela  concerne  actuellement  jusqu’à  environ  47  %  des  cas 
diagnostiqués(1).Ce pourcentage de patients normotendus   s’élève dans les dernières études, du fait 
de l’augmentation du  nombre  de  diagnostics  puis  d’explorations d’incidentalomes surrénaliens, et 
de cas dépistés dans un cadre familial. 
En effet, 35 à 40% des phéochromocytomes sont associés à une mutation germinale, et la recherche 
d’une mutation du gène VHL (maladie de Von Hippel Lindau),  RET (néoplasie endocrinienne de 
type 2) étaient négatives chez notre patiente lors de sa prise en charge, tout comme la recherche de 
mutation des gènes  SDH B et D. Les phéochromocytomes sont également plus fréquents chez les 
patients atteints de neurofibromatose de type 1, à un moindre degré. 
L’analyse  génétique  a  été  complétée  par  la  suite,  du  fait  d’avancées  dans  la  connaissance  de  la  
génétique  du  phéochromocytome.  Les  gènes  SDHA,  SDHB,  SDHC,  SDHD  and  SDHAF2 
TMEM127, MAX, EGLN1, HIF2A, and KIF1B… peuvent être impliqués. Une mutation, germinale 
ou somatique, pourrait être désormais découverte jusque dans 40 % des cas (mutation germinale) ou 
70% des cas (mutation germinale ou somatique) des   phéochromocytomes  et  paragangliomes,  (2) 
(3) (4).  
Environ  10%  à  25  %  (3)  des  phéochromocytomes  ont  un  potentiel  de  malignité,  et  une  récidive 
métastatique  peut  survenir  des  années  après  le  diagnostic.  La  connaissance  d’une  éventuelle 
mutation  peut  guider  le  clinicien  dans  la  surveillance  et  éventuellement  ultérieurement  dans  la 
thérapeutique (5). 
Chez notre patiente, le dernier suivi à 6 ans montrait l’absence de récidive du phéochromocytome 
(scanner,  scintigraphie  MIBG,  méta  et  normétanéphrines  plasmatiques,  chromogranine  A),  mais 
l’apparition d’une hypertension ! 
Les seules récidives documentées étaient….lithiasiques.