
– des éjaculations douloureuses ;
– des troubles de l’érection. Ces symptômes peuvent être causés par d’autres maladies de la prostate
comme une hypertrophie bénigne de la prostate, c’est pourquoi il est toujours important de signaler les
signes cliniques perçus à son médecin traitant. Plus la tumeur évolue sans être diagnostiquée, plus le
risque de signes cliniques est important et il sera corrélé à l’atteinte extra-prostatique métastatique (figure
: on peut ainsi retrouver une douleur osseuse (en particulier au dos, à la hanche, aux cuisses ou au cou),
une perte de poids ou de la fatigue.
Le dépistage
Le dépistage permet le diagnostic à un stade localisé, accessible à un traitement curateur. Les deux
groupes, familial et ethnique, sont à risque. Pour ceux-
ci, un dépistage par dosage de PSA (Prostate
specific antigen /antigène prostatique spécifique) doit être effectué dès 45 ans. L’Association française
d’urologie (AFU) recommande le dépistage du cancer de la prost
ate par dosage annuel du PSA total et
toucher rectal entre 50 et 75 ans. L’impact attendu du dépistage sur la réduction de la mortalité et
l’amélioration de la qualité de vie a pu être approché par les résultats des études randomisées
internationales multicentriques. L’essai de dépistage du cancer de la prostate aux Etats-
Prostate, lung, colon, ovarian ) a inclus 76 693 hommes de 55-
74 ans de 1993 à 2001 avec des biopsies
pour le groupe dépisté avec un PSA > 4 ng/mL. Avec un suivi fixé à 13 ans
initialement, les résultats ont été
publiés à 7 ans avec une absence de différence en termes de mortalité des patients dépistés versus les
patients surveillés. L’essai européen (ERSPC : European Randomized study of Screening for Prostate
Cancer ) a inclus 180 000 hommes de 55-
74 ans entre 1993 et 2003. Deux bras « dépistés » vs « contrôle
» étaient représentés et les biopsies étaient réalisées pour des PSA > 3 ng/mL. Le dosage du PSA
s’effectuait tous les 4 ans. Avec un suivi médian de 9 ans, il est publié
par les auteurs de l’essai une
réduction significative (20 % à 9 ans) du risque de décès par cancer de prostate dans le groupe dépistage
versus groupe contrôle non soumis au dépistage organisé (hommes 55-
69 ans). À l’échelle de l’individu,
cela revient à
dire qu’il faut dépister 1 400 hommes et en traiter 48 pour prévenir un décès par cancer de la
prostate. La critique majeure de ces essais discordants repose sur l’induction d’un taux élevé de
surdiagnostic : 30 % cancers potentiellement insignifiants ==>
risque de surtraitement. Il n’y a donc pas à ce
jour de preuve d’une quelconque amélioration de la qualité de vie. D’autres études s’avèrent nécessaires.
Anatomie pathologique
Diagnostic histologique sur biopsie
Au plan macroscopique, la prostate se car
actérise par une architecture en zones qu’il faut connaître car la
proportion de glandes dans l’organe varie en fonction des zones. On peut ainsi distinguer 4 à 5 zones
glandulaires prostatiques (figure 3) :
– la zone périphérique ZP ;
– la zone centrale ZC ;
– la zone transitionnelle ZT ;
– la zone des angles périurétrales ;
– le stroma fibreux antérieur. L’adénocarcinome prostatique apparaît dans 75 % des cas dans la ZP, puis
par ordre décroissant, dans la ZT et ZC. La majorité des tumeurs malignes de la prostate sont des
adénocarcinomes qui proviennent soit des glandes de la zone périphérique soit de la zone de transition.
en plus de cancers se développent dans la zone antérieure. Les biopsies
prostatiques sont l’examen standard qui permet d’établir le diagnostic de cancer de la prostate et d’apporter
des critères histo-pronostiques. Les prélèvements tissulaires doivent être adressés dans des pots étiquetés
et accompagnés d’un bon de demande d’examen (papier ou informatique) comportant les renseignements
administratifs et cliniques indispensables. En l’absence d’anomalie au toucher rectal (TR), une cartographie
prostatique en sextant avec 12 biopsies est suffisante, à raison d’une à deux biopsies par flacon et par
sextant dûment étiqueté. En cas de prélèvement dirigé sur un nodule, les prélèvements sont placés dans un
flacon à part. Pour chaque flacon transmis, une série de 3 à 6 niveaux de coupes de 3 microns d’épaisseur
sera confectionnée, puis étalée sur une lame en vérifiant que les 2 ou 3 carottes biopsiques sont bien
présentes en totalité. Les lames seront colorées par l’hématéine éosine safran (HES) et confiées au
pathologiste pour interprétation. Le diagnostic d’adénocarcinome prostatique (Tumeur maligne développée
aux dépens d’un épithélium glandulaire) s’effectue dans la majorité des cas sur des colorations standard et
repose sur un ensemble d’arguments architecturaux et cytologiques (standard). La présence isolée de
néoplasies intra-épithéliales prostatiques (PIN) de haut grade ou de lésions limites impose au pathologiste
l’examen en coupe sériée de tout le matériel à la recherche d’un foyer microscopique de carcinome
(standard). L’utilisation des anticorps anti PSA et anti PAP n’a d’intérêt que dans les tumeurs indifférenciées
pour lesquelles une origine urotéliale ou prostatique est discutée et dans les localisations métastatiques.
L’immuno-histochimie avec l’anticorps anti -
cytokératine 903 est un outil complémentaire dans la démarche
diagnostique dont l’interprétation doit être réalisée en tenant compte des aspects histologiques en
technique standard.