Surveillance active du cancer de la prostate
Le principe de la Surveillance Active du cancer de la prostate consiste à ne pas traiter
immédiatement un cancer nouvellement diagnostiqué, à condition que le patient en soit
demandeur et que sa tumeur soit cliniquement localisée et à faible risque de progression. Une
surveillance régulière est alors mise en place associant examen clinique régulier, dosage du
PSA et contrôle histologique par biopsies prostatiques. Un traitement curatif classique du
cancer (prostatectomie totale, curiethérapie interstitielle ou radiothérapie externe) est proposé
en cas de progression tumorale ou si le patient le demande. L’objectif est donc de différer (voire
d’éviter) le traitement et les complications qui lui sont liées.
Pourquoi une surveillance active?
Parce que le cancer de prostate latent ou non significatif existe
et représenterait 15 à 20% des cancers de prostate diagnostiqués actuellement. Ces formes ne
seraient pas évolutives, c'est-à-dire qu’elles seraient associées à un risque minime voire nul de
progression clinique de la maladie et de décès. Il existe plusieurs définitions du cancer non
significatif à partir des biopsies, dont les plus couramment utilisées sont: (a) moins de 3
biopsies envahies, sans grade 4 ou 5 et moins de 50% d’envahissement par biopsie; (b) un
foyer unique de cancer ≤ 1 mm ou < 5% du volume des biopsies prostatiques;(c) un foyer
unique de cancer ≤ 3 mm sur une seule biopsie. Si vous êtes dans cette situation, la
surveillance active peut vous concerner.
Parce que le dépistage entraîne une détection de cancer à bas
risque de progression en augmentation significative.
Ainsi, le groupe des tumeurs à faible risque représente actuellement environ 50% des cancers
de la prostate nouvellement diagnostiqués. Un effet collatéral du dépistage du CaP est donc le
diagnostic (et souvent le traitement) de patients qui ne seraient pas morts de ce cancer, que
l’on peut donc considérer comme «sur-traités» avec les éventuelles conséquences urinaires,
sexuelles et psychologiques pouvant retentir sur la qualité de vie.
Qui peut bénéficier d’une surveillance active ?
Elle concerne les patients atteints d’un cancer de prostate à très faible risque de progression.
15 à 20% des cancers diagnostiqués entre dans cette catégorie et pourtant selon les données
de la base américaine CAPSURE seulement 9% d’entre eux en bénéficient.
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