VII/ Topologie de M
K
(n)
1°/ Le déterminant d'une matrice est un polynôme en les coefficients de la matrice donc l'application
M
dét(M) est continue. Si M est inversible on a M
–1
= (detM)
–1
.
t
(ComM) et les coefficients le la
comatrice ComM de M sont des polynôme en les coefficients de la matrice M donc M
ComM est
continues
donc M
M
–1
aussi.
2°/ L'application qui à une matrice associe son polynôme caractéristique est continue car les
coefficients du polynôme
dét(M – XI) sont des polynômes en les coefficients de la matrice.
La matrice D
k
diagonale dont le ième coefficient de la diagonale vaut i/k a n valeurs propres distinctes,
donc son polynôme minimal
µ
k
est
1=
−
∏
n
i
X
. Or Dk tend vers 0n dont le polynôme minimal est X
qui ne peut être limite de
µ
k
pour n ≥ 2 (car le terme dominant de
µ
k
est X
n
). Par conséquent
l'application qui à une matrice associe son polynôme minimal n'est pas continue dans M
K
(n).
3°/ a/ Soient A et B deux éléments de GL
C
(n). L'application z
dét(zB + (1 – z)A) de
c
dans
c
est
une fonction polynôme n'admettant pas 0 ou 1 pour racine. Soient a
1
, ... , a
p
ses racine complexes.
L'ensemble
c
† – {a
1
, ... , a
p
} étant connexe par arcs il existe un chemine
γ
de
c
† – {a
1
, ... , a
p
} joignant
0 à 1. Alors t
γ
(t)B + (1 –
γ
(t))A est un chemin de GL
C
(n) joignant A à B donc GL
C
(n) est connexe
par arcs (donc connexe).
GL
R
(n) n'est pas connexe : en effet les ensembles G
+
= {A
GLR(n) / dét(A) > 0} et G–
= {A
GLR(n) / dét(A) < 0} sont deux ouverts de GLR(n) (comme images réciproques de
r
++=++*
et de
r
++=+–
*
respectivement par l'application déterminant), non vides, disjoints dont la réunion est GL
R
(n).
Montrons que l'ensemble R des matrices de rang r est connexe par arcs dans M
C
(n). Une matrice A est
de rang r ssi elle est équivalente à la matrice J
r
=
r
I
où Ir est la matrice identité d'ordre r. Il
existe donc P et Q appartenant à GLC(n) telles que A = PJrQ. D'après la connexité de GLC(n) il existe
deux chemins t
Pt et t
Qt joignant P à In et Q à In respectivement. Alors t
PtJrQt est un
chemin de R joignant A à Jr. Il s'ensuit que l'on peut connecter deux matrices quelconques de rang r
dans R.
b/ Soit A
MK(n). L'application x
dét(A – xIn) est une fonction
polynôme : si 0 en est une racine
celle-ci est isolée donc pour k ∈
n
assez grand dét(A –
In) est non nul donc (A –
In) est une suite
de GLK(n) qui converge vers A et donc GLK(n) est dense dans MK(n).
Applications : a/ Supposons A inversible. On écrit : AB – XI = A(BA – XI)A–1 d'où
χ
AB
(X) = dét(AB –
XI) = dét(A(BA – XI)A
–1
) = dét(BA – XI) =
χ
BA
(X). Dans le cas général soit (A
k
) une suite de GL
C
(n)
convergeant vers A et pour tout entier k on a dét(BA
k
– XI) = dét(A
k
B – XI) soit, par passage à la limite,
χ
AB
(X) =
χ
BA
(X) compte tenu de la continuité du déterminant et la multiplication matricielle.
b/ Soit A appartenant au centre Z(M
K
(n)) de M
K
(n) : pour tout M ∈ M
K
(n) on a donc AM = MA. Soit
X ∈ K
n
et P
X
la matrice d'une projection sur X. On a AP
X
X = P
X
AX soit AX = P
X
AX, donc AX est
vecteur invariant de P
X
donc AX est colinéaire X : ∃
λ
X
∈ K / AX =
λ
X
.X. Si Y ∈ K
n
est non colinéaire
avec X on a : A(X + Y) =
λ
X+Y
.(X + Y) d'une part et AX + AY =
λ
X
X +
λ
Y
Y d'autre part, donc
λ
X
=
λ
Y
=
λ
X+Y
. Si X et Y sont non nuls et colinéaires il existe par exemple
α
∈ K tel que Y =
α
X on a :
AY =
λ
Y
.Y et d'autre part et AY =
α
AX =
αλ
X
.X =
λ
X
.
α
X =
λ
X
.Y donc
λ
X
=
λ
Y
. Il existe donc un
constante
λ
telle que pour tout Y
K
n
– {0} on a AY =
λ
Y, relation valable aussi si Y = 0. Finalement
Z(M
K
(n) ⊂ {
λ
I
n
/
λ
∈ K} et l'inclusion inverse est triviale.
Soit maintenant A appartenant au centre Z(GL
K
(n)) de GL
K
(n) et M ∈ M
K
(n). Il existe une suite (M
k
) de
GL
K
(n) convergeant vers M et pour tout k on a : AM
k
= M
k
A, et en passant à la limite on obtient
AM = MA. A appartient donc au centre de M
K
(n) : il existe donc une constant
λ
telle que A =
λ
I
n
et
comme A est inversible on a
λ
≠
0. D'où Z(GL
K
(n) ⊂ {
λ
I
n
/
λ
∈ K*} et l'inclusion inverse est triviale.