6Introduction aux probabilités – B. Mariou – Automne 2016 version du 22 septembre 2016
1.16 –Événement impossible et événement certain.
– L’ensemble vide et l’ensemble Ωsont des sous-ensembles de Ω, donc ce sont des événements.
∅est l’événement impossible : il est impossible que le résultat de l’expérience soit dans ∅.
Ωest l’événement certain : il est certain que les résultat de l’expérience est dans Ω.
D’après la définition 1.14, leurs probabilités respectives sont :
p(∅) = P
ω∈∅
p(ω)=0(somme de 0 élément) et p(Ω) = P
ω∈Ω
p(ω)=1(car pest une loi de probabilité, voir 1.6)
Attention. D’autres événements peuvent avoir une probabilité égale à 0 ou à 1. Considérons par exemple
un ensemble Ω = {ω0;ω1}et l’application p: Ω →[0; 1] définie par p(ω0) = 0 et p(ω1) = 1. Cette
application est une loi de probabilité sur Ω. Et p({ω0}) = 0 et p({ω1}) = 1 et pourtant ces deux événements
ne sont ni ∅, ni Ωtout entier.
1.17 –Probabilité d’un événement en situation d’équiprobabilité. – Tout ω∈Ωa la même proba-
bilité a∈[0; 1] que tous les autres. On a vu, en 1.9, que a=1
noù n=|Ω|.
Soit E⊂Ωun événement. D’après 1.14, on a
p(E) = P
ω∈E
p(ω) = P
ω∈E
a=a+··· +a
| {z }
|E|fois
=a× |E|=1
n× |E|=|E|
|Ω|
où |E|=nombre de résultats favorables et |Ω|=nombre de résultats possibles.
1.18 – Théorème –Formule de Laplace.
En situation d’équiprobabilité (finie) p(E) = nombre de cas favorables à E
nombre total de cas .
1.19 –Remarques. – La formule de Laplace correspond à une conception dite classique des pro-
babilités, à la fois conforme à l’intuition et répandue, du moins dans le domaine des jeux. La
probabilité est ici une estimation calculée du favorable par rapport au général.
– Selon une autre approche, dite orthodoxe, la probabilité est la fréquence de réussite lorsqu’on
répète l’expérience un grand nombre de fois.
Exemple. On regarde un registre d’état civil et on constate la fréquence de naissance des garçons. On interprète
ensuite cette statistique comme la probabilité que la prochaine naissance soit un garçon.
– Une autre approche, dite subjectiviste, la probabilité est assimilée au degré de croyance d’un
observateur.
Exemple. La cote des chevaux avant une course.
1.20 –Exemple. – Lancer de deux équilibrés.
?Ensemble fondamental ? On peut considérer que les deux dés sont de couleurs différentes. L’ordre n’est donc pas
à négliger : obtenir 1 sur le premier dé et 3 sur le second est un résultat différent d’obtenir 3 et 1. Il est donc
naturel de considérer Ω = {(a, b)|a, b entiers entre 1 et 6}.
?Loi de probabilité ? Les dés sont équilibrés : pour chaque dé, les 6 résultats ont la même probabilité (quel que
soit le résultat de l’autre dé) et donc tous les couples de résultats ont la même probabilité. La loi est donc
l’équiprobabilité.
?Soit l’événement E=“obtenir un double”={(1,1); (2,2); ... (6,6)}={(a, a)|aentier entre 1 et 6}. Grâce à
l’équiprobabilité, on a p(E) = |E|
|Ω|=6
36 =1
6.
?Quelles sont les sommes possibles ?
somme tirages favorables proba somme tirages favorables proba
2 (1,1) 1/36 8 (2,6) (3,5) (4,4) (5,3) (6,2) 5/36
3 (1,2) (2,1) 2/36 9 (3,6) (4,5) (5,4) (6,3) 4/36
4 (1,3) (2,2) (3,1) 3/36 10 (4,6) (5,5) (6,4) 3/36
5 (1,4) (2,3) (3,2) (4,1) 4/36 11 (5,6) (6,5) 2/36
6 (1,5) (2,4) (3,3) (4,2) (5,1) 5/36 12 (6,6) 1/36
7 (1,6) (2,5) (3,4) (4,3) (5,2) (6,1) 6/36
?On aurait pu choisir Ω0={2; 3; 4; ...; 11; 12}, l’ensemble des sommes possibles et comme loi p0:
2,12 7→ 1/36 3,11 7→ 2/36 4,10 7→ 3/36 5,97→ 4/36 6,87→ 5/36 7 7→ 6/36
Mais : - la loi n’est plus l’équiprobabilité (calculs moins simples),
- pour connaître p0on a utilisé p,
- on perd des informations sur le résultat du tirage si on choisit Ω0.