Anniversaires historiques en 2009
Angleterre, une expédition d’une centaine de bâti-
ments sous les ordres du commodore Peter Warren,
responsable de la otte de surveillance de la côte
Atlantique. « Environ 8 500 hommes furent ainsi
conscrits pour ce premier siège de Louisbourg... Aux
4 000 marins et matelots des navires et des transports
s’ajoutèrent des troupes de terre comprenant 4 400
volontaires... » Ces renseignements sont tirés de
Gustave Lanctot, Histoire du Canada. Du Traité
d’Utrecht au Traité de Paris, 1713-1763, tome III, Mont-
réal, Beauchemin, 1964, chapitre septième, p. 85 et
suivantes.
9. Il est à noter qu’en vertu du traité d’Aix-la-Cha-
pelle, conclu à l’automne 1748 et qui mettait n à la
guerre de Succession d’Autriche, la France était alors
en mesure de réclamer et d’obtenir la restitution de
Louisbourg et de l’île Royale dont la population colo-
niale s’élevait, d’après le recensement de 1752, à près
de 6 000 âmes sans compter une garnison de 1 500
soldats.
10. L’ensemble des Treize colonies comptait alors
près de 1 200 000 âmes, ayant plus que quadruplé
depuis 1700. Pour leur part, les provinces de la Nou-
velle-Angleterre, le Massachusetts en tête, représen-
taient environ 30 % de cette population totale. La
Virginie, qui s’étendait à l’ouest jusqu’à la rivière
Ohio, était la plus populeuse des provinces avec
230 000 âmes, dont une forte proportion d’esclaves
noirs. La Pennsylvanie était sufsamment peuplée
pour que sa population frontalière exerce une pres-
sion de plus en plus menaçante sur l’empire de traite
du bassin des Grands Lacs. Enn, la province de New
York, dont les frontières longeaient celles du Canada
jusqu’au lac Ontario, disposait à elle seule d’un peu-
plement qui dépassait celui de toutes les colonies de
la Nouvelle-France, depuis l’Acadie française jusqu’en
Louisiane.
11. Plaidoyer du colonel Samuel Vetch, futur gouver-
neur de la Nouvelle-Écosse, dans un mémoire soumis
à la reine Anne durant la guerre de Succession d’Es-
pagne. Citation tirée d’un article de l’historien Guy
Frégault, « L’empire britannique et la conquête du
Canada (1700-1713) », Revue d’histoire de l’Amérique
française, vol. X, no 2, septembre 1956, p. 153-182.
L’instigateur même de la capture de Louisbourg, le
gouverneur du Massachusetts William Shirley t
valoir auprès des dirigeants métropolitains que les
colons anglo-américains seraient prêts à se laisser
enrôler pour conquérir le Canada. Voir Gustave
Lanctot, op. cit., chapitre septième, p. 90-91.
12. Marcel Trudel a fort justement caractérisé la
démesure de cette expansion coloniale à l’échelle
continentale en la qualiant d’« illusoire puissance
territoriale ». Il vaut de lire, à ce sujet, sa saisissante
description de « l’œuvre de dispersion » de la coloni-
sation française (op. cit., p. 138-141).
13. Ce fut précisément dans la région de l’Ohio où
se produisirent les premiers affrontements qui dégé-
nérèrent en hostilités ouvertes dès 1754, soit deux ans
avant la déclaration ofcielle de la guerre dite de Sept
Ans (1756-1763). La volonté afrmée du gouverneur
Duquesne de Menneville de freiner l’envahissement
de la région par le renforcement du système défensif
l’entraîna jusqu’à la fourche de l’Ohio – dite « Belle-
Rivière » –, au conuent des rivières Alléghany et
Monongahéla, pour y entreprendre la construction
d’une « véritable forteresse » du nom de Duquesne
(mais demeurée inachevée), à l’emplacement même
de la future ville de Pittsburgh. Il n’en fallait pas
davantage pour déclencher ce que l’historiographie
américaine dénomme French and Indian War. L’étude
de synthèse la plus récente et la plus fouillée à ce sujet
provient de l’historien Fred Anderson, Crucible of
War. The Seven Years’ War and the Fate of Empire in British
North America, 1754-1766, New York, Alfred A. Knopf,
2000.
14. Notons à ce propos que, du point de vue des
partisans du mercantilisme triomphant de l’époque,
la valeur économique du Canada résidait presque
exclusivement dans son seul commerce des fourrures
dont le produit constituait plus des deux tiers du
marché des exportations. Et comme cette activité
commerciale représentait, pour la métropole, une
source d’enrichissement bien inférieure à celle qu’of-
fraient les pêcheries du golfe Saint-Laurent, on peut
comprendre le peu d’attrait économique de la colonie
canadienne. « Le Canada n’enrichit pas la France ;
c’est une plainte aussi ancienne que la colonie elle-
même », n’hésitait pas à écrire le jésuite François-
Xavier de Charlevoix (1682-1761) dans son Histoire
et description générale de la Nouvelle-France, publiée à Paris
en 1744.
15. De 1710 à 1740, les dépenses annuelles pour le
maintien du Canada se chiffraient à moins de 500 000
livres ; de 1741 à 1750, elles s’élevaient, en moyenne,
à près de 2 000 000 de livres ; en 1754, elles passaient