AXA Investment Managers – 06/02/2015 | 5
négatif du secteur énergétique. En conséquence, nous
réduisons à 5% notre prévision de croissance des
bénéfices mondiaux pour cette année.
Malgré la dynamique un peu plus faible des bénéfices, nous
conseillons d'accroître l'exposition aux actions à court
terme. Les principales raisons sont la faiblesse des prix
des matières premières, des conditions financières en
amélioration, et des coûts unitaires du travail encore
modérés, même si les multiples de valorisation sont un peu
élevés en termes absolus mais sûrement pas
comparativement aux obligations.
Obligations
Nous pensons que le programme d'achats d'obligations
de la BCE change la donne, en favorisant une baisse de
taux et une compression des spreads. La demande
additionnelle d'environ 440 Mds € en 2015 est tout sauf
négligeable, au vu d'une émission nette attendue d'environ
270 Mds € pour la même période (Figure 1). En s'appuyant
sur des comparaisons historiques, notre clef de calcul est
que chaque achat de 100 Mds € peut faire baisser le taux
obligataire 10-ans moyen de la zone euro de 10pdb, ceteris
paribus. Le programme d'achats annoncé devrait s'élever au
moins à 800 Mds € et peut donc potentiellement faire
baisser le taux moyen à 10-ans de 80pdb. Cependant, deux
mises en garde s’imposent : d'abord les marchés ont en
partie anticipé ces achats d'obligations souveraines peu
après l'annonce faite par la BCE début septembre 2014 sur
sa « politique de bilan ». Une partie importante de l'impact
du QE a donc déjà été intégrée par les marchés. Ensuite,
notre méthodologie suppose une transmission linéaire du
QE sur les taux, ce qui est discutable.
L'arbitrage est le principal canal de transmission par lequel
le QE de la BCE va probablement impacter à la baisse les
taux des Treasuries américaines et les Gilts britanniques, du
moins durant les prochains mois, avant que le resserrement
monétaire à venir ne domine à nouveau les débats. A court
terme, nous anticipons un recul des taux jusqu'à 0,1%
pour les Bunds, 1,5% pour les Treasuries et 1% pour les
Gilts, ce qui plaide en faveur d’une surpondération sur
les trois pays pour les trois à six mois à venir, mais une
attitude plus prudente, au moins pour les dettes
souveraines américaine et britannique.
En outre, des considérations de flux de portefeuille plaident
pour un resserrement des taux obligataires périphériques
d'environ 50pdb. Mais, le risque lié aux négociations Grèce-
zone euro suggère de rester vigilant. Malgré cela, nous
suggérons de rester surpondéré sur les spreads
périphériques.
Nous conseillons de conserver une pondération neutre
sur le crédit, la raison principale étant la politique des
banques centrales. Ceci étant dit, les spreads de crédit étant
très resserrés, le profil risque/rendement reste peu
favorable. Le segment énergie HY américain en constitue
une bonne illustration.
L'exclusion des obligations d'entreprises du QE de la
BCE ne devrait pas diminuer l’impact positif sur les
marchés de crédit euro et mondial. La compression des
spreads et des taux des marchés en euro devrait pousser
les investisseurs en quête de rendement vers les marchés
en dollar et sterling, diffusant ainsi la dynamique du
resserrement.
Le crédit à beta élevé devrait particulièrement en bénéficier
en raison : (i) d’une taille de marché qui diminue à mesure
que se réduit la qualité du crédit ; (ii) d’un effet positif de
l’amélioration des perspectives de croissance et des
bénéfices sur le crédit à fort effet de levier ; et (iii) de
l'amélioration de la qualité du portage résultant d'une
moindre volatilité des spreads. Sur le marché du crédit euro,
nous restons positifs sur la dette subordonnée des banques
et des assureurs, les dettes hybrides et le HY.
Actions
L'annonce de la BCE est positive pour les actions de la zone
euro et confirme donc notre position surpondérée. Le taux
de dividende excède de beaucoup celui des obligations
d'entreprises (Figure 6). En même temps, les
caractéristiques du QE envoient un signal clair que la BCE
est prête à tout pour combattre les pressions déflationnistes,
ce qui devrait réduire la prime de risque sur les actions et
soutenir les valorisations. En outre, notre prévision d'un €/$
baissant jusqu'à 1,05 devrait ajouter 4pp aux BPA.
L'agitation politique en provenance de Grèce devrait faire
remonter la volatilité, même si cela ne change pas la donne.
Figure 6
Le taux de dividende excède le rendement des obligations
d'entreprises
Source : BofA Merryll Lynch, MSCI, Bloomberg et Recherche AXA IM
Aux Etats-Unis, les nuages s'accumulent. La chute
dramatique des prix du pétrole met les compagnies
pétrolières sous forte pression. Nous anticipons un recul de
leurs bénéfices de 50% cette année, ce qui pèsera d'autant
plus sur la confiance. Parallèlement, l'appréciation du dollar
a déjà fait ses premières victimes (Caterpillar, Procter &
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1988 1993 1998 2003 2008 2013
Rendement des obligations d'entreprises
américaines IG (BofA Merrill Lynch) moins
rendement du dividende du MSCI US (en %)
Rendement des obligations d'entreprises zone
euro IG (BofA Merrill Lynch) moins rendement
du dividende du MSCI EMU (en %)
Taux de rendement : dividendes contre obligations d'entreprises