OBJECTIF NUTRITION
SEPTEMBRE
2002
-65-
Effets
des probiotiques
sur l’immunité
intestinale
Lenfant face à son alimentation :
une journée de conférences-débats
OBJECTIF NUTRITION
les nouvelles de l’Institut Danone
Créé en 1991, l’Institut Danone rassemble des scientifiques, des médecins et des
personnalités du monde de la nutrition.
Il a pour mission :
- d’encourager la recherche dans le domaine de la Nutrition ;
- d’informer et de former les professionnels de santé sur tous les sujets liés
à l’alimentation ;
- de participer, par des actions d’éducation et d’information, à l’amélioration
de l’alimentation de l’ensemble de la population.
L’Institut Danone est une association régie par la loi de juillet 1901.
Ses publications ne contiennent aucune information à caractère commercial.
Nous espérons tous qu’une bonne alimentation durant la petite enfance mettra
plus tard nos enfants à l’abri de problèmes de santé. Cette pensée altruiste ne
s'est pas toujours accompagnée d'une démarche scientifique rigoureuse, mais
les choses changent. Nombre de travaux suggèrent que l'on peut aujourd'hui
prévenir certains risques en modifiant l'alimentation des enfants. De
nombreuses questions se posent alors : pour quelles maladies, dans quelles
conditions et pour combien de temps ? À ceci s'ajoute une autre interrogation :
si l'on doit modifier durablement l'alimentation des enfants, comment s'y
prendre et que leur apprendre ?
Autant de questions qui seront abordées le 14 novembre 2002 à Paris, lors
de la journée de conférences-débats organisée par l'Institut Danone sur le
thème : “L’enfant face à son alimentation”, animée par quatre orateurs prestigieux :
le Pr. J. Ghisolfi (pédiatre, hôpital d’enfants, Toulouse), le Pr. J. Schmitz (pédiatre,
hôpital Necker-enfants malades, Paris), le Pr. J.P. Poulain (sociologue, CETIA,
Toulouse) et le Pr. D. Brasseur (pédiatre, hôpital de la reine Fabiola, Bruxelles).
Cette journée sera, par ailleurs, l’occasion de soutenir les jeunes chercheurs,
avec la remise des prix “Alimentation et Santé” 2002 et la présentation des travaux
des lauréats 2001.
Programme détaillé et inscription : www.institutdanone.org
126, rue Jules Guesde - 92302 Levallois-Perret - Tél. : 01 40 8722 00 - Fax. : 01 40 87 23 61
e-mail : institut@danonefr.danone.com
www.institutdanone.org
Marie-Christiane MOREAU
INRA, Jouy-en-Josas
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OBJECTIF NUTRITION
tribune
Les statisticiens nous ont convaincus,
ces trente dernières années, que la
démonstration de l'efficacité d'un
produit ou d'un traitement, même
nutritionnel, passe par des essais
randomisés double aveugle sur des
échantillons représentatifs de la popu-
lation ciblée : c’est la “médecine
fondée sur les preuves”. Quand un
essai randomisé double aveugle est
positif, le scientifique peut encore
douter. Il est alors souhaitable de
disposer d'essais de confirmation,
menés dans l'idéal par des équipes de
chercheurs indépendants. Une fois la
démonstration faite, il convient encore
de ne pas l’extrapoler abusivement.
L'effet positif de certains probiotiques
dans le traitement de gastro-entérites,
diarrhées aux antibiotiques, pochites
réfractaires après anastomose iléo-
anale, ou encore d'intolérance au
lactose, a été démontré avec un
niveau de preuve très élevé. Pourquoi
donc encore en douter ? Deux raisons
peuvent y concourir et constituent
une menace au développement
scientifique. La première est l'extrapo-
lation abusive de résultats (communi-
cation mensongère) et la seconde
l'imperméabilité injustifiée à des résul-
tats (étroitesse d'esprit ou parti pris).
L'extrapolation est tentante… Elle peut
consister à attribuer à certaines
souches les bénéfices observés avec
d'autres, économisant le coût d'études,
mais exposant à la tromperie. Elle peut
aussi porter sur les effets attendus et
attribuer à une souche efficace sur une
fonction des effets bénéfiques sur des
fonctions différentes. Enfin, la nécessité
de simplifier le message publicitaire
pour le rendre compréhensible à tous
majore ce risque.
Cependant, le danger vient aussi de
blocages, parfois sévères chez certains,
dans la réception de l'information. Une
génération entière de chercheurs a
pensé que les probiotiques ne pou-
vaient pas être efficaces et a construit
des barrières qui les conduisent
aujourd'hui à refuser l'évidence : “les
probiotiques sont détruits dans l'esto-
mac…”, ils ne peuvent pas coloniser
l'intestin”…
Si vous vous reconnaissez dans l'un
de ces mouvements de pensée :
stop… Aujourd'hui, il semblerait absur-
de de poser la question : “les antibio-
tiques, une efficacité démontrée ?”
Il en est déjà de même pour les pro-
biotiques pour lesquels la question
d’actualité est maintenant : “quels
effets ont été démontrés avec un bon
niveau de preuve et avec quel
probiotique ?”
Pr. Philippe MARTEAU
Hôpital Européen Georges Pompidou
AP/HP, Paris
Les probiotiques :
une efficacité démontrée ?
2
Parmi les multiples fonctions de
l’intestin, celles qui concernent
l’immunité sont très importantes
pour notre santé. Elles ont comme
objet de supprimer les réponses immunes
envers les protéines alimentaires permettant
une alimentation sans risque d’allergie ni
d’hypersensibilités aux aliments, et d’élaborer
des réponses immunes protectrices contre
les micro-organismes pathogènes.
Ces fonctions sont fortement influencées
par les bactéries intestinales, appartenant
à la flore résidente ou fournies par certains
aliments très riches en micro-organismes,
les "probiotiques".
Effets des probiotiques
sur l’immunité intestinale
OBJECTIF NUTRITION
dossier
3
Marie-Christiane MOREAU
INRA, Jouy-en-Josas
DA/330 - ON n° 65 6/09/02 10:31 Page 3
(Salmonella, Listeria, Clostridium…)et
parasites (toxoplasme) dont
beaucoup sont responsables de
diarrhées. Pour cela, il développe
des réponses immunes protec-
trices, dont la synthèse d’anti-
corps portés par une classe
d’immunoglobulines particulière,
les IgA sécrétoires, adaptées à
l’intestin et dont les rôles sont
d’empêcher la translocation bac-
térienne, de neutraliser les
toxines, d’inhiber la multiplication
virale dans l’entérocyte, de blo-
quer l’adhésion des bactéries à la
muqueuse...
Micro-organismes et
immunité intestinale
Des études comparatives entre
des souris sans germes, élevées
dans des bulles stériles à l’abri de
toute contamination bactérienne,
et leurs homologues élevés
classiquement en animalerie, ont
montré l’influence qu’exerce la
flore intestinale résidente sur la
maturation et le développement
du système immunitaire intestinal,
donc sur ses fonctions.
Lorsque la flore résidente est
perturbée (prise d’antibiotiques,
maladie, alimentation, stress, laxa-
tifs…), le fonctionnement du système
immunitaire ne sera pas optimal.
Ainsi chez l'enfant, entre 0 et 2 ans,
la flore intestinale, peu diversifiée,
donc fragile, (une dizaine de
souches bactériennes contre 300
à 400 chez l’adulte) est très facile-
ment perturbée et déséquilibrée.
Or l’enfant doit acquérir, le plus
rapidement possible, un système
immunitaire intestinal fonctionnel
afin de ne pas développer d’aller-
gies alimentaires et de se
défendre contre certains germes
On sait depuis des siècles que
les laits fermentés ont une
action favorable sur la diarrhée.
Au début des années 1900,
Metchnikoff, prix Nobel, attri-
bua la longévité et la santé
exceptionnelle des Bulgares à la
présence, en grand nombre, de
bactéries lactiques dans le
yaourt.
Ces micro-organismes, qui
pourraient agir favorablement
sur notre santé, sont appelés
"probiotiques" : "Micro-orga-
nismes vivants qui,
ingérés en quantité
convenable, ont des
effets bénéfiques sur la
santé de l'hôte en amé-
liorant son équilibre
microbien intestinal."
Actuellement, divers pro-
duits contenant des bacté-
ries lactiques probio-
tiques ont été développés,
notamment le yaourt et
d’autres laits fermentés
possédant une souche
particulière de probiotique soit
seule, soit associée avec les
ferments lactiques du yaourt (enca-
dré 1). Cette démarche ne concerne
encore que les laits fermentés, les
micro-organismes contenus dans
les fromages n’ayant pas encore
faits l’objet de tels développe-
ments.
L’intestin, cet inconnu
L’intestin est le premier organe
immunitaire de notre organisme :
environ 60 % des cellules immunes
de l’organisme sont présentes dans
la muqueuse intestinale (figure 1).
L’intestin abrite également une
microflore imposante, 100 000
milliards de bactéries, située essen-
tiellement dans le colon, et répartie
en groupes dominants (actifs) et
sous-dominants selon un équilibre
microbien globalement spécifique
de chaque espèce animale et de
chaque période de la vie.
Le système immunitaire associé à
l’intestin a la particularité d’être
en contact permanent avec les
protéines alimentaires et celles
des bactéries de notre flore intes-
tinale sans déclencher de
réponses immunes contre elles,
empêchant ainsi les hypersensi-
bilités alimentaires dont l’allergie
et les réactions inflammatoires
chroniques de l’intestin. Cette
fonction importante, la "tolérance
orale", permet de se nourrir et de
tolérer la flore intestinale résidente.
Le système immunitaire associé à
l’intestin doit également protéger
l’hôte de la pénétration des bacté-
ries résidentes dans le comparti-
ment systémique (translocation)
et de l’envahissement par des
micro-organismes pathogènes,
virus (rotavirus, poliovirus), bactéries
dossier Effets des probiotiques sur l’immunité intestinale
OBJECTIF NUTRITION
54
Certains aliments sont très
riches en micro-organismes
vivants, bactéries et levures :
produits laitiers (yaourts, laits
fermentés, fromages) mais
aussi bières et vins. L’ingestion
de ces bactéries vivantes ne
présente pas de danger.
Certaines études suggèrent
qu’elle serait plutôt associée à
des effets positifs sur l’immunité.
Focus
FERMENTS LACTIQUES UTILISÉS POUR LA FABRICATION
DES LAITS FERMENTÉS COMMERCIALISÉS
Ferments du yaourt :
- Lactobacillus bulgaricus + Streptococcus thermophilus.
Autres ferments utilisés pour les laits fermentés :
-Lactobacillus casei Defensis
-Lactobacillus casei Shirota
-Lactobacillus rhamnosus GG
-Lactobacillus johnsonii
- Diverses souches de Bifidobacterium
Encadré 1
DA/330 - ON n° 65 6/09/02 10:31 Page 5
entéropathogènes auquel il est
très sensible, comme les rotavirus.
L’ingestion de micro-organismes
vivants présents dans l’aliment
pourrait ainsi avoir des effets
bénéfiques en palliant les insuffi-
sances d’une flore intestinale rési-
dente déséquilibrée. Contrairement
aux bactéries résidentes, les
probiotiques ne colonisent pas
durablement le tube digestif, ils
transitent seulement. Cependant,
il a été démontré qu’ils peuvent
exercer des effets sur l’hôte durant
ce temps de transit, à certaines
conditions : présence en grand
nombre dans l’aliment (ingestion
d’au moins 109), résistance à l’aci-
dité gastrique et aux sels biliaires
afin de survivre en nombre conve-
nable dans le tube digestif,
propriétés immunomodulatrices
équivalentes à celles des bactéries
intestinales résidentes…
Données cliniques chez
l’homme
Les études cliniques les plus
probantes concernent l’enfant chez
qui des effets curatifs et préventifs
des probiotiques ont été démontrés
envers les diarrhées à rotavirus,
avec mise en évidence d’une
corrélation entre la diminution du
temps de diarrhée et la stimulation
de la synthèse des anticorps IgA
antirotavirus (encadré 2). Quant à
l’allergie alimentaire, une étude
finlandaise récente a montré, pour
la première fois, un effet préventif
de l’ingestion de la souche L. rham-
nosus GG sur l’eczéma atopique de
nourrissons issus de familles à
risque. Dans un groupe de 134
mères allaitantes, la moitié a reçu
1010 L. rhamnosus par jour, un mois
avant l’accouchement puis 6 mois
après (mère ou bébé), et l’autre
moitié un placebo. À deux ans, la
76
dossier Effets des probiotiques sur l’immunité intestinale
OBJECTIF NUTRITION
fréquence de l’eczéma atopique
était de 23 % chez les enfants
traités contre 46 % dans le groupe
placebo. Les mécanismes de cette
protection ne sont pas encore
connus.
Aux environs de deux ans, la
composition de la flore intestinale
de l’enfant est proche de celle de
l’adulte. En même temps, les patho-
logies décrites ci-dessus disparaissent
dans la majorité des cas.
Chez l'adulte, la démonstration des
effets bénéfiques des probiotiques
est beaucoup plus difficile à faire. On
parle plus de "pistes à suivre" que de
certitudes. Les études difficiles,
onéreuses, utilisant des probiotiques
différents, réalisées sur des
cohortes d’individus souvent non
comparables, aboutissent à des
résultats parfois contradictoires.
Plusieurs études montrent un effet
préventif notable de l’ingestion de
différents probiotiques envers les
diarrhées associées à la prise
d’antibiotiques. L’intervention de
l’immunité n’est pas certaine,
cette protection pouvant aussi
s’expliquer par les effets antago-
nistes des probiotiques envers les
germes pathogènes opportunistes.
Pour la diarrhée du voyageur, dont
l’origine est multiple, les tentatives
de prévention par les probiotiques
donnent des résultats contradic-
toires.
Dans le traitement des candidoses
vaginales, un effet bénéfique des
probiotiques semble exister, sans
que l’on en connaisse les méca-
nismes. Des études chez l’animal
montrent des effets préventif et
curatif de diverses souches de
bifidobactéries envers le cancer du
colon mais la démonstration est
encore floue chez l’homme.
Cependant, un effet protecteur
envers la récidive du cancer superfi-
ciel de la vessie a été montré avec la
souche L. casei Shirota. Les méca-
nismes impliqueraient un rôle inhibi-
teur des probiotiques sur la synthèse
de métabolites carcinogènes par la
flore intestinale résidente, l’interven-
tion d’une stimulation de cellules
immunes NK (à activité antitumorale)
restant encore hypothétique. Enfin,
dans le traitement de certaines mala-
dies inflammatoires du tube digestif
l’on observe une réponse immu-
ne anormalement dirigée contre les
bactéries de la flore intestinale, l’in-
gestion de probiotiques a donné des
résultats contradictoires. Une récente
étude encourageante, utilisant une
association de huit souches de bac-
téries lactiques, a conduit à observer,
dans le groupe traité, une augmenta-
tion de la durée de rémission de la
poussée inflammatoire.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’action
directe sur le système immunitaire
intestinal, plusieurs études rapportent
un effet de différentes souches de
100 000 milliards
de bactéries
100 millions
de neurones
Superficie d'environ
300 m
2
60 à 70% de nos
cellules immunitaires
LINTESTIN, CET INCONNU !
Figure 1
DA/330 - ON n° 65 6/09/02 10:31 Page 7
aux mécanismes en cause. Ainsi, la
stimulation de la phagocytose, de
la synthèse de cytokines, des IgA
sécrétoires, de l’activité cytotoxique
des cellules NK…, sont autant
d’éléments permettant de com-
prendre comment les probio-
tiques peuvent exercer leurs
pouvoirs immunomodulateurs.
Les études ne font que commencer
chez les personnes âgées chez qui
l’on constate souvent une modifi-
cation de l’équilibre de la flore
intestinale en même temps qu'un
déclin des fonctions immunes.
Conclusion
Beaucoup de travaux sont encore
nécessaires pour mieux com-
prendre comment et dans quelles
conditions les probiotiques peuvent
agir, en particulier pour le main-
tien de la santé chez l’homme
sain. Leurs effets seront d'autant
plus efficaces que la microflore
intestinale, fragile ou perturbée,
n'est pas, ou plus, capable d'exercer
pleinement son action stimulante
sur le système immunitaire. D’un
point de vue fondamental, la
connaissance du rôle immunomo-
dulateur des bactéries de la flore
intestinale résidente et des méca-
nismes impliqués est indispen-
sable pour mieux comprendre l’ef-
fet des probiotiques. Elle va de pair
avec celle des propriétés immuno-
modulatrices propres à
chaque souche probiotique.
En effet, toutes les souches
appartenant à un même genre
bactérien n’ont pas le même
pouvoir immunomodulateur. Il
n’est guère probable qu’une
seule souche puisse stimuler
tous les aspects de la réponse
immune ! Des applications
plus ciblées pourraient être
alors envisagées, en fonction
de l’âge, du traitement d'une
pathologie ou de sa préven-
tion à long terme.
Marie-Christiane Moreau
INRA, Jouy-en-Josas
98
dossier Effets des probiotiques sur l’immunité intestinale
OBJECTIF NUTRITION
- Fuller R. 1989. A review :
Probiotics in man and
animals. J Appl. Bacteriol.,
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- Moreau M.C and
Gaboriau-Routhiau V.
Influence of resident
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the development and
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Probiotics, eds Fuller and
Perdigon, Kluwer academic
publishers; vol 3, 69-114 and
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Dis. 2001. 13, 65-86.
- Kalliomaki M., Salminen S.,
Arvilommi H., Kero P.,
Koskinen P. and Isolauri E.
2001. Probiotics in primary
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a randomised placebo-
controlled trial. Lancet, 357,
1076-1079.
- Marteau P.R. De Vrese M.,
Cellier C.J., and Schrezenmeir J.
2001. Protection from
gastrointestinal diseases with
the use of probiotics. Am. J.
Clin. Nutr., 73 (Suppl) 430S-436S.
Bibliographie
probiotiques sur la stimulation de
l’activité phagocytaire de popula-
tions de cellules immunes circu-
lantes qui participent à l’immunité
dite "innée". Cette forme d’immu-
nité permet à l’organisme de se
débarrasser très rapidement des
germes opportunistes avant l’inter-
vention plus tardive des réponses
immunes spécifiques de l’immunité
"acquise" (anticorps, réponses cel-
lulaires). De plus, les cellules pha-
gocytaires jouent un rôle primor-
dial dans l’immunité acquise :
présentation de l’antigène, synthè-
se de molécules régulatrices des
réponses immunes, les cytokines.
Leur activité est donc très impor-
tante pour un bon fonctionne-
ment du système immunitaire.
Des effets à long terme ?
Le rôle des probiotiques dans la
prévention à long terme de patho-
logies chez l’homme n’est pas
connu. De même chez le sujet
sain, peu d'études ont été
publiées. Elles sont pourtant
intéressantes. D’une part elles ne
décrivent parfois aucun effet, ce
qui conforte l’idée que l’action des
probiotiques ne serait que
d’optimiser les fonctions immunes
lorsque cela n’a pas été réalisé par
la flore bactérienne résidente, et
non de les "surstimuler" inutile-
ment. D’autre part, elles ne
s’intéressent pas à des pathologies
mais aux cellules immunes
concernées par les effets probio-
tiques, permettant d’avoir accès
PROBIOTIQUES ET IMMUNITÉ :
ÉTUDES CLINIQUES CHEZ LENFANT
Diarrhées à rotavirus : études indépendantes avec plusieurs
probiotiques
- Effet curatif : diminution du temps de diarrhée et de leur
sévérité (L. rhamnosus GG, L. casei Shirota, L. casei Defensis,
L. bulgaricus + S. thermophilus…)
- Effet préventif : diminution de la fréquence de diarrhée
dans les populations à risques (S. thermophilus + B. bifidum,
S. thermophilus + B. breve)
- Stimulation des IgA antirotavirus (L. rhamnosus GG)
Allergies alimentaires : études sur un seul probiotique :
L. rhamnosus GG
- Effets curatif et préventif sur l’eczéma atopique du nourrisson.
Encadré 2
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