IMAGERIE RADIOLOGIQUE (O. ERNST)
IMAGERIE RADIOLOGIQUE DU CANCER DU PANCREAS
Olivier ERNST
Radiologie, hôpital Huriez, CHRU de Lille, 59037 LILLE Cedex
Ces dernières années, les techniques d'imagerie radiologique ont nettement évolué. Dans un premier temps, les différentes
techniques d'imagerie radiologique applicables au pancréas seront présentées, puis un arbre décisionnel concernant
l'emploi de ces différentes techniques dans le diagnostic du cancer du pancréas et dans le bilan de résequabilité sera
proposé.
I - TECHNIQUES D'IMAGERIE
1- Echographie
L'échographie est une technique ayant maintenant plus de 20 ans. Lorsque le pancréas est bien visualisé, elle est capable
d'étudier le parenchyme pancréatique et de visualiser le Wirsung normal non dilaté. L'échographie peut donc parfois
détecter des tumeurs du pancréas d'un centimètre de diamètre. Toutefois, les résultats sont extrêmement inconstants. En
effet, le pancréas ne peut être étudié correctement que par voie antérieure, le rachis empêchant une étude postérieure. De
ce fait, les structures digestives (estomac, anses grêles, colon transverse) s'interposent souvent entre la sonde et le
pancréas. L'air contenu dans ces structures digestives reflète les ultra-sons et empêche l'étude du pancréas. La zone la plus
difficile à étudier par échographie correspond au corps et à la queue du pancréas.
Au total l'échographie est une technique simple permettant parfois de visualiser finement des petites lésions, mais dont le
caractère peu reproductible rend les résultats très inconstants.
2- Scanner
Actuellement, la totalité du parc scanographique avancé est constituée d'appareils à acquisition hélicoïdale ou spiralée. Avec
ce type d'appareils, le tube tourne en permanence autour du patient durant un déplacement de table continu. Le volume
comprenant la partie haute de l'abdomen supérieur peut ainsi être étudié en moins de 20 secondes. De ce fait, il est
parfaitement possible d'obtenir d'une étude de la totalité de la glande et du foie durant le même bolus vasculaire.
Avant injection, l'adénocarcinome du pancréas présente le plus souvent une densité identique à celle de la glande normale,
et ne peut donc être visualisé que par ces signes indirects (dilatation des voies biliaires, dilatation du Wirsung, déformation
des contours du pancréas). Par contre, après injection, la tumeur se rehausse nettement moins durant la phase vasculaire
que le parenchyme sain, l'adénocarcinome du pancréas étant une tumeur hypovasculaire. Le scanner spiralé (hélicoïdal) est
donc nettement plus sensible que les scanners de génération antérieure (séquentiels) pour visualiser les petites tumeurs du
pancréas. Un scanner pancréatique doit donc être obligatoirement injecté avec un produit de contraste iodé.
Depuis 1999, sont apparus les scanners multi-barrettes, multi-coupes. Ce type d'appareil permet de réaliser plusieurs
coupes simultanément. Par rapport à un scanner spiralé conventionnel, le temps d'acquisition du volume sera donc divisé
par le nombre de coupes réalisées simultanément. La totalité du foie et du pancréas peut donc être étudiée en moins de 10
secondes. Après injection d'un produit de contraste au pli du coude, il est ainsi possible de réaliser une acquisition durant la
phase artérielle du bolus, puis durant la phase veineuse. De ce fait, outre l'étude parenchymateuse, ces appareils
permettent d'obtenir une excellente étude vasculaire, artérielle et veineuse.
Quelle que soit la technique employée, le scanner réalisé pour une tumeur du pancréas, doit systématiquement comporter
une étude de la totalité du foie.
Le scanner est donc un examen relativement disponible, qui permet avec une reproductibilité correcte une étude du
parenchyme pancréatique, des axes vasculaires, et du parenchyme hépatique. Le scanner est moins performant pour
l'étude des adénopathies et des carcinoses péritonéales.
3-
IRM
L'IRM est un examen qui peut être extrêmement performant, associant l'étude du parenchyme pancréatique en pondération
T1 et en T2, une étude canalaire par la cholangio-Wirsungographie par IRM, et une étude de la vascularisation par une
injection d'un produit de contraste de Gadolinium.
A l'état normal le pancréas présente un signal similaire à celui du foie en T1 comme en T2. Toute baisse du signal
pancréatique en T1 est pathologique. La richesse en contraste de l'IRM permet donc de dépister les tumeurs du pancréas
avant l'injection de Gadolinium, à la différence du scanner. A noter que cette baisse du signal pancréatique n'est pas
spécifique d'une anomalie tumorale mais peut aussi correspondre à une anomalie inflammatoire. La cholangiographie par
IRM permet de voir le retentissement sur les voies biliaires et le canal de Wirsung ; après injection il est possible d'obtenir