PSI* — 2015/2016 — Corrigé du D.L. 2 Page 3
3) a) Je choisis une base de Eadaptée à F, plus précisément constituée d’une base B
F
de Fcomplétée
grâce au théorème de la base incomplète. Fétant stable par u, la matrice de udans cette base est
triangulaire par blocs, de la forme A B
0Coù Aest la matrice de vdans la base B
F
.
Il en résulte que : ∀t∈Kχ
u
(t) = χ
v
(t).det(C−t.I)et donc
χ
v
divise χ
u
.
b) F
u,x
est stable par uet, par construction, l’endomorphisme vinduit par usur F
u,x
est cyclique. En
effet F
u,x
=F
v,x
puisque : ∀p∈Nv
p
(x) = u
p
(x).
uinduit sur F
u,x
un endomorphisme cyclique v.
Alors, d’après 2)d), χ
v
(v)est l’endomorphisme nul de F
u,x
; en particulier, [χ
v
(v)] (x) = 0. Or v
est induit par u, donc [χ
v
(u)] (x) = [χ
v
(v)] (x) = 0. Et comme, d’après a),χ
v
divise χ
u
, j’en déduis
que χ
u
est de la forme Q×χ
v
, avec Q∈K[X]et donc que χ
u
(u) = Q(u)◦χ
v
(u). D’où :
[χ
u
(u)] (x) = 0.
c) D’après la question précédente, pour tout xnon nul de E,[χ
u
(u)] (x) = 0. Or χ
u
(u)est un endo-
morphisme de Eet donc s’annule aussi en 0 :
χ
u
(u) = 0.
Problème B : théorème de d’Alembert
1) Soit Eun R-espace vectoriel de dimension nimpaire et f∈ L (E); le polynôme caractéristique est un
polynôme de R[X]de degré impair, il admet donc au moins une racine dans R(cf. le théorème des
valeurs intermédiaires) qui est une valeur propre de f. En conclusion :
P(n, R)est vraie pour tout nimpair.
2) a) Si f=λ.I
E
, tout vecteur non nul de Eest vecteur propre de f. Or d’après P(n, R), je dispose d’un
vecteur propre de g, qui est donc commun à fet g.
Si f=λI
E
,fet gadmettent au moins un vecteur propre commun.
Supposons maintenant f=λ.I
E
. Comme fet gcommutent par hypothèse, gcommute également
avec f−λ.I
E
et donc Ker (f−λ.I
E
)et Im (f−λ.I
E
)sont stables par g. De plus, Ker (f−λ.I
E
)
n’est pas égal à E(puisque f=λ.I
E
), ni à {0}(puisque λest valeur propre de fpar hypothèse).
Donc Im (f−λ.I
E
)ne peut être égal à Een vertu du théorème du rang. Ainsi,
Si f=λI
E
,Ker (f−λI
E
)et Im (f−λI
E
)sont deux sous-espaces vectoriels stricts de E, stables par g.
b) Soit, pour p∈N,A(p)le prédicat : “Q(2q+ 1,R)est vraie pour tout q∈[[0, p]]”. Je montre par
récurrence sur pque A(p)est vraie pour tout p:
∗ A (0) est vraie, puisque Q(1,R)l’est : dans un R-espace vectoriel Ede dimension 1, tout vecteur
non nul est vecteur propre commun à tous les endomorphismes de E!
∗hypothèse de récurrence : supposons p≥1tel que A(p−1) soit vraie.
∗Pour montrer que A(p)est vraie, il s’agit de prouver Q(2p+ 1,R). Soient donc Eun R-espace
vectoriel de dimension 2p+ 1 et f, g deux endomorphismes de Equi commutent. D’après 1),
je dispose d’une valeur propre λde f. Si f=λ.I
E
, j’ai vu au a) que fet gadmettent un
vecteur propre commun. Sinon, toujours d’après a), je dispose d’un sous-espace strict Fde E,
stable par fet get de dimension impaire (en effet, l’un des deux sous-espaces Ker (f−λ.I
E
)et
Im (f−λ.I
E
)est nécessairement de dimension impaire, puisque la somme de leurs dimensions est
impaire : c’est dim Ed’après le théorème du rang !). Alors dim F= 2q+ 1 avec q∈[[0, p −1]] et
f, g induisent deux endomorphismes de Fqui commutent. L’hypothèse de récurrence me fournit
alors un vecteur de F, vecteur propre commun à ces deux endomorphismes induits, qui est a
fortiori un vecteur de E, vecteur propre commun à fet g. Ainsi Q(2p+ 1,R)est vraie, ce qui
achève la preuve par récurrence.
Q(n, R)est vraie pour tout nentier naturel impair.