HEALTHCARE EXECUTIVE - N°87 ■ [38] ■
sessment). Enfin, lors de la dernière
étape, l’équipe tire les conclusions
du plan d’éducation et prépare la
sortie effective du patient.
En pratique, le plan d’éducation
conduit par l’infirmière avec le pa-
tient et/ou ses proches s’appuie sur
une grille des compétences atten-
dues qui structure l’apprentissage.
L’infirmière explique les étapes
et les outils au patient, supervise
ce qu’il fait, fait connaître les mé-
dicaments, remplit chaque jour le
document d’éducation et fait appel
à un ergothérapeute. Sous la super-
vision de l’infirmière, le patient suit
la feuille de traitement, prépare ses
médicaments et les range dans le pi-
lulier quotidien, prend ses médica-
ments aux heures prévues et connaît
les indications de ses médicaments.
Quant au médecin, il adapte le trai-
tement en vue de la sortie.
Le parcours d’éducation, qui dure
en général 8 jours, comprend de
nombreux points d’attention pour le
patient comme la compréhension et
l’acceptation de la maladie, le choix
libre et conscient du traitement, le
pilulier, l’implication de la famille
et l’évaluation de l’efficacité. Mais il
comporte aussi des points d’atten-
tion au niveau du traitement, afin
d’éviter tout ce qui peut nuire à l’ob-
servance. Les prestataires s’efforcent
ainsi de simplifier le traitement via
les monoprises ou la suppression
des doublons et de respecter les
préférences des patients en termes
de forme galénique, de tolérance
mais aussi de prix/remboursement
(Figure 1).
Quelques résultats
chiffrés
Entre juin 2014 et fin 2015, sur les
627 patients admis, 377 ont été ju-
gés «éducables» à l’issue du premier
screening, soit 60%. Au terme du
plan d’éducation, 271 patients, soit
72%, géraient leur médication de
manière autonome. Un découpage
plus fin, réalisé sur un échantillon de
38 patients, a montré que 92% pre-
naient correctement leurs médica-
ments, 97% les prenaient au moment
correct et 87% en connaissaient le
dosage. Le seul résultat améliorable
du plan d’éducation réside dans la
connaissance de l’indication des mé-
dicaments, qui plafonnait à 71%.
En revanche, l’enquête menée au-
près de 31 médecins généralistes a
révélé des lacunes puisqu’un quart
d’entre eux disait ne pas voir reçu
de rapport de sortie et près des 3/4
(23/31) affirmaient ne pas être au
courant du programme d’éducation.
Plusieurs actions ont été prévues
pour pallier ces problèmes, telles
que la vérification des coordonnées
du médecin généraliste durant l’hos-
pitalisation, la révision de la struc-
ture du rapport de sortie afin de
mettre en évidence le document de
conclusion et des séances de sensi-
bilisation via les GLEMS, l’info news
et l’intranet.
Le succès de ce projet d’autonomi-
sation des patients, tant auprès des
patients eux-mêmes que du per-
sonnel qui se fédère autour de lui
et voit son rôle valorisé, devrait lui
valoir son extension prochaine dans
d’autres services. ■
Note
Source: «L’éducation des patients à la gestion
de leurs médicaments – Entre autonomie et
sécurité», exposé de Véronique Hélin, Lutgard
Vandenbosch et Agnieszka Gierasimowicz,
lors du symposium «Patient partenaire, une
plus-value pour votre hôpital», organisé par le
SPF Santé publique le 24/02/16
Processus mis en place
Description du Qui fait quoi…
Anamnèse
médicamenteuse
1er screening
mise en sécurité
médicements
perso
Tour MD
Décision de
date de sortie
HT
Plan d’éducation
+ 2e screening
Si nécessaire
Conclusions
de l’éducation
et préparation
de la sortie
Figure 1: Le processus d’éducation à la médication
mis au point au CHU Brugmann, Site Reine Astrid.