COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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INSTITUT DE RECHERCHE EN ÉCONOMIE CONTEMPORAINE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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POUR PUBLICATION IMMÉDIATE
Malgré le potentiel fabuleux de la biomasse
Le gouvernement du Québec tarde à
faire des choix stratégiques structurants
Montréal, 14 juin 2011. L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) lance
une septième note d’intervention portant sur la biomasse. Les auteurs posent des questions
cruciales sur la stratégie québécoise de reconversion verte. « Le Québec a intérêt à se doter
d’une stratégie fine consacrant une place névralgique à la biomasse dans une politique d’indépendance énergétique grâce aux énergies renouvelables. Il dispose de ressources forestières fabuleuses et d’un immense territoire susceptible d’être consacré, sans concurrence à la production alimentaire, au développement de ces énergies. Pourtant, le gouvernement ne s’intéresse
qu’à la biomasse résiduelle agricole ou forestière et laisse en rade le développement des plantations énergétiques et prive des collectivités d’un instrument de revitalisation économique »,
déplorent l’économiste Gilles L. Bourque et le directeur général de l’IRÉC Robert Laplante.
De plus, le développement de biocarburants à partir de déchets organiques privilégié par le
gouvernement du Québec comporte d’importants dilemmes stratégiques : « La destination
des matières organiques issues de la collecte urbaine doit-elle être laissée au libre choix des filières et de leurs promoteurs, soit celle du biogaz soit celle de l’éthanol? Pourtant, la tâche est
loin d’être accomplie, constatent-ils. Les choix technologiques, les retombées économiques,
les objectifs environnementaux et les contraintes industrielles et commerciales doivent être
traités dans le cadre d’une approche globale ».
La filière des cultures énergétiques
Les auteurs se sont intéressés à la filière des cultures énergétiques en raison de leur fort potentiel. « La culture intensive en courtes rotations (CICR), qui utilise des plantes ligneuses,
fait usage d’essences à croissance rapide comme le saule ou le peuplier hybride, expliquentils. C’est le système de production végétale le plus performant en matière de séquestration
de CO2. Le ratio énergétique du maïs-grain est de 1 pour 1,7 alors que celui du saule est de
1 pour 20. Pour chaque unité d’énergie consommée pour la culture et la transformation du
copeau de saule, on obtient 20 unités d’énergie renouvelable ».
Un effet économique structurant
De plus, la filière agroénergétique possède un très fort potentiel structurant pour le dévelop/Suite à la page suivante
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pement local et régional. « En effet, disent-ils, les 300 000 hectares de terres en friche sans
potentiel de production alimentaire qui pourraient être mises en production représentent un
potentiel de 30 000 GWh d’énergie produite soit six millions de tonnes de biomasse sèche
et éviteraient neuf millions de tonnes de CO2. Cette filière pourrait ainsi venir à la rescousse
d’une agriculture en difficulté en offrant de nouvelles sources de revenus complémentaires
utiles à la diversification des fermes et en créant de nouveaux espaces d’initiative pour les agriculteurs, les entrepreneurs et les divers intervenants du développement local et régional ».
Le gouvernement a donc intérêt à développer la filière éthanol-granules à partir des plantations énergétiques afin d’obtenir des effets structurants sur l’occupation du territoire tout
en améliorant la balance commerciale du Québec. Selon les deux chercheurs de l’IRÉC, « le
choix pour la biomasse résiduelle représente une faille importante de l’approche énergétique
et provient d’une analyse incomplète des enjeux globaux liés à la reconversion verte ».
Un soutien gouvernemental approprié
Malgré son très fort potentiel, cette filière a aussi des défis considérables à relever. « Des investissements sont nécessaires pour améliorer les technologies de production et de transformation et financer les plantations à grande échelle. Bref, comme pour les autres formes d’énergie
renouvelable, un soutien gouvernemental approprié est requis pour stimuler le développement et atteindre les standards qui rendront cette forme d’énergie compétitive avec les énergies fossiles. Ne nous trompons pas. La course est lancée et de nombreux États ont entrepris
de stimuler l’émergence de cette filière », indiquent Gilles L, Bourque et Robert Laplante.
Biomasse forestière
Concernant la biomasse forestière, Québec a procédé à des appels d’offres accompagnés d’un
nouveau programme de production d’électricité à base de biomasse forestière à onze cents
le kWh qui semble taillé sur mesure pour les industriels forestiers. « La concurrence va s’accroître pour l’appropriation de la ressource alors que les premiers soumissionnaires commencent à plancher sur des projets de mise en valeur. Les compagnies papetières sont en position
pour obtenir une plus grande mainmise sur cette biomasse », concluent les chercheurs.
Cette septième note d’intervention de l’IRÉC rédigée par Gilles L. Bourque et Robert
Laplante s’intitule L’énergie de la biomasse : quelle stratégie pour le Québec?
Pour connaître les résultats des travaux de l’IRÉC, voir www.irec.net
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Pour informations : André Laplante, IRÉC, (514) 564-7955 ou 514-258-4798 (Cellulaire)
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