Introduction
Ce texte rassemble les notes d’un cours professé à Orsay au second semestre de
l’année scolaire 1969–70 dans le cadre du troisième cycle de Géométrie Algébrique.
Les deux premiers chapitres ont été rédigés par Mlle Josiane Pfeiffer que je remercie
pour le soin avec lequel elle s’est acquittée de sa tâche. Par ailleurs, Mrs Delorme
et Raoult ont animé un petit groupe d’étude de la cohomologie des faisceaux qui a
rédigé un guide 1sur ce sujet, qui s’est révélé fort utile pour aider les débutants à
s’y reconnaître dans les textes classiques qui sont parfois un peu trop prolixes.
Ce cours ne se distingue que sur quelques points des nombreux textes parus sur
ce sujet depuis Riemann. La plus grande originalité est au chapitre I, où, suivant
une idée de Serre, on établit l’équivalence entre Surfaces de Riemann compactes
et corps de fonctions d’une variable grâce à un théorème de prolongement de re-
vêtements ramifiés et au théorème de finitude de la cohomologie cohérente. Dès
cet instant on sait donc que les Surfaces de Riemann compactes ne sont autres
que les courbes algébriques sur le corps des nombres complexes; on n’en poursuit
pas moins leur étude par voie transcendante. Nous n’avons admis aucun résultat
sur la topologie des surfaces, hormis les généralités sur le revêtement universel qui
sont (ou devraient être) enseignées en maîtrise. Tous les résultats nécessaires sur la
cohomologie entière sont démontrés grâce à la cohomologie des faisceaux en utili-
sant souvent la structure complexe. Il n’est pas parlé d’homologie, mais nous avons
indiqué rapidement comment, en considérant une Surface de Riemann comme un
revêtement ramifié de la sphère de Riemann, on peut la munir d’une triangulation
et calculer sa cohomologie entière, ce qui permettrait à peu de frais de voir les
rapports avec l’homologie. Nous n’avons pas démontré le théorème de structure du
groupe fondamental, ce qui est évidemment regrettable, puisque c’est le seul point
de la théorie des courbes algébriques (sur un corps quelconque) que l’on ne sache
établir que par voie transcendante. Enfin, signalons que nous n’avons démontré le
théorème de Riemann–Roch que pour les modules inversibles bien que le théorème
de finitude et la dualité soient prouvés pour un module cohérent quelconque, ce qui
permet au lecteur, à titre d’exercice, de démontrer le théorème de Riemann–Roch
pour un module cohérent quelconque.
1. ajouté en «Annexe A»
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