CANCÉROLOGIE 31 Cancer des os Souvent secondaire Les os peuvent être le siège de cancers primitifs, les plus fréquents étant les ostéosarcomes (ou sarcomes ostéogéniques). Tous les os peuvent être le siège d'une tumeur maligne. Mais il s'agit surtout de tumeurs secondaires (métastases) d'un cancer du poumon, du sein, du rein, de la thyroïde ou de la prostate notamment. Les cancers primitifs Les tumeurs malignes primitives des os se rencontrent plus souvent chez l’enfant ou l’adulte jeune que chez l’adulte de plus de 40 ans. Elles peuvent toucher n’importe quel os, mais dans un cas sur deux, elles sont situées à proximité du genou. Elles se développent à partir du tissu osseux, cartilagineux ou fibreux. L’ostéosarcome est la plus courante des tumeurs malignes osseuses primitives. D’origine souvent inconnue, la tumeur se développe habituellement près des extrémités (métaphyses) des os longs se trouvant au voisinage de l’articulation du genou (fémur, tibia) et de l’épaule (humérus). Elle s’accompagne de douleurs persistantes et d’une tuméfaction. Le chondrosarcome se développe à partir du cartilage et atteint les os volumineux comme le fémur, le tibia ou l’humérus, mais il peut aussi siéger sur le bassin ou de nombreux autres os. Le sarcome d’Ewing affecte surtout l’enfant entre 10 et 15 ans, plus rarement l’adulte jeune. Les garçons sont un peu plus touchés que les filles. Il est caractérisé par une prolifération de petites cellules rondes naissant dans la région centrale de l’os. Il s’accompagne de douleurs persistantes, d’une tuméfaction et parfois d’une fracture. La tumeur touche avec une égale fréquence les os plats ou courts et les os longs, plus souvent sur le fût de ces os (diaphyse) qu’à leur extrémité (métaphyse). Le myélome multiple aussi appelé maladie de Kahler, est caractérisé par une prolifération maligne, d’origine inconnue, de plasmocytes dans la moelle osseuse. Ces derniers sécrètent des substances qui entraînent progressivement une destruction du tissu osseux. Il se développe plutôt chez l’adulte entre 50 et 80 ans. Le diagnostic est généralement assuré par les radiographies standard ou par la scintigraphie osseuse. Le traitement repose avant tout sur la chimiothérapie mais aussi sur la radiothérapie et l’hormonothérapie. Mais la chirurgie joue un rôle important dans le traitement de la plupart des cancers des os. La combinaison des différents traitements (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie) et les progrès en matière de chirurgie ont permis de diminuer le recours à l’amputation. Les cancers secondaires En revanche, l’os est souvent le siège de métastases de certains cancers (sein, rein, poumon, thyroïde ou prostate). Si le cancer primitif des os se distingue par des douleurs, dans le cas des métastases osseuses, c’est parfois le bilan réalisé après la découverte d’un cancer primitif susceptible de métastaser vers les os qui va permettre de déceler la ou les métastase(s) osseuse(s), avant même que celle(s)-ci se traduise(nt) par des manifestations cliniques, douleurs osseuses notamment. La seule prévention possible des métastases osseuses est le dépistage précoce de la tumeur primitive et son traitement, avant qu’elle n’essaime à distance des cellules cancéreuses susceptibles de se greffer dans un organe comme l’os. Le traitement dépend de la nature de la tumeur primitive. Généralement, ces métastases sont prises en charge par radiothérapie, associée à une chimiothérapie ou à une hormonothérapie, et la chirurgie peut parfois être nécessaire, notamment pour consolider un os fragilisé par une métastase, si possible avant qu’il ne se fracture. Les effets indésirables Dans tout traitement anticancéreux, la plainte des patients quant aux effets indésirables doit être entendue. Ces derniers sont dus essentiellement à la chimiothérapie, mais ils peuvent être prévenus ou corrigés lors de leur apparition. Que ce soit les nausées et les vomissements (moins intenses grâce aux antiémétiques), les diarrhées, la constipation, les aphtes (parfois conséquence d’une diminution du nombre de globules blancs, dont le taux doit alors être contrôlé par une prise de sang), des médicaments existent pour les soulager. La chute de cheveux ou alopécie est fréquente mais pas systématique. Selon les médicaments utilisés, on peut proposer le port d’un casque réfrigérant. Plainte première, la fatigue : liée en réalité à plusieurs facteurs, elle doit être prise en charge attentivement pour que le malade soit encouragé à poursuivre son combat contre la maladie. ALP >> DOSSIER I l existe deux types de cancers des os : les cancers primitifs des os, assez rares, et les cancers secondaires des os, ou métastases osseuses, bien plus fréquents. Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005