Cancer des os - Souvent secondaire

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CANCÉROLOGIE
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Cancer des os
Souvent secondaire
Les os peuvent être le siège de cancers primitifs, les plus fréquents étant les ostéosarcomes (ou sarcomes ostéogéniques). Tous les os peuvent être le siège d'une tumeur
maligne. Mais il s'agit surtout de tumeurs secondaires (métastases) d'un cancer du
poumon, du sein, du rein, de la thyroïde ou de la prostate notamment.
Les cancers primitifs
Les tumeurs malignes primitives
des os se rencontrent plus souvent chez l’enfant ou l’adulte
jeune que chez l’adulte de plus
de 40 ans. Elles peuvent toucher
n’importe quel os, mais dans un
cas sur deux, elles sont situées à
proximité du genou. Elles se
développent à partir du tissu
osseux, cartilagineux ou fibreux.
L’ostéosarcome est la plus courante des tumeurs malignes
osseuses primitives. D’origine
souvent inconnue, la tumeur se
développe habituellement près
des extrémités (métaphyses) des
os longs se trouvant au voisinage
de l’articulation du genou (fémur,
tibia) et de l’épaule (humérus).
Elle s’accompagne de douleurs
persistantes et d’une tuméfaction.
Le chondrosarcome se développe
à partir du cartilage et atteint les
os volumineux comme le fémur,
le tibia ou l’humérus, mais il peut
aussi siéger sur le bassin ou de
nombreux autres os.
Le sarcome d’Ewing affecte surtout l’enfant entre 10 et 15 ans,
plus rarement l’adulte jeune. Les
garçons sont un peu plus touchés
que les filles. Il est caractérisé par
une prolifération de petites cellules rondes naissant dans la
région centrale de l’os. Il s’accompagne de douleurs persistantes,
d’une tuméfaction et parfois
d’une fracture. La tumeur touche
avec une égale fréquence les os
plats ou courts et les os longs,
plus souvent sur le fût de ces os
(diaphyse) qu’à leur extrémité
(métaphyse).
Le myélome multiple aussi
appelé maladie de Kahler, est
caractérisé par une prolifération
maligne, d’origine inconnue, de
plasmocytes dans la moelle
osseuse. Ces derniers sécrètent
des substances qui entraînent
progressivement une destruction
du tissu osseux. Il se développe
plutôt chez l’adulte entre 50 et
80 ans. Le diagnostic est généralement assuré par les radiographies standard ou par la scintigraphie osseuse. Le traitement
repose avant tout sur la chimiothérapie mais aussi sur la radiothérapie et l’hormonothérapie.
Mais la chirurgie joue un rôle
important dans le traitement de la
plupart des cancers des os. La
combinaison des différents traitements (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie) et les progrès
en matière de chirurgie ont permis de diminuer le recours à
l’amputation.
Les cancers secondaires
En revanche, l’os est souvent le
siège de métastases de certains
cancers (sein, rein, poumon, thyroïde ou prostate).
Si le cancer primitif des os se distingue par des douleurs, dans le
cas des métastases osseuses,
c’est parfois le bilan réalisé après
la découverte d’un cancer primitif
susceptible de métastaser vers les
os qui va permettre de déceler la
ou les métastase(s) osseuse(s),
avant même que celle(s)-ci se
traduise(nt) par des manifestations cliniques, douleurs osseuses
notamment.
La seule prévention possible des
métastases osseuses est le dépistage précoce de la tumeur primitive et son traitement, avant
qu’elle n’essaime à distance des
cellules cancéreuses susceptibles
de se greffer dans un organe
comme l’os. Le traitement
dépend de la nature de la tumeur
primitive. Généralement, ces
métastases sont prises en charge
par radiothérapie, associée à une
chimiothérapie ou à une hormonothérapie, et la chirurgie peut
parfois être nécessaire, notamment pour consolider un os fragilisé par une métastase, si possible
avant qu’il ne se fracture.
Les effets indésirables
Dans tout traitement anticancéreux, la plainte des patients quant
aux effets indésirables doit être
entendue. Ces derniers sont dus
essentiellement à la chimiothérapie, mais ils peuvent être prévenus ou corrigés lors de leur apparition. Que ce soit les nausées et
les
vomissements
(moins
intenses grâce aux antiémétiques), les diarrhées, la constipation, les aphtes (parfois conséquence d’une diminution du
nombre de globules blancs, dont
le taux doit alors être contrôlé par
une prise de sang), des médicaments existent pour les soulager.
La chute de cheveux ou alopécie
est fréquente mais pas systématique. Selon les médicaments utilisés, on peut proposer le port
d’un casque réfrigérant. Plainte
première, la fatigue : liée en réalité à plusieurs facteurs, elle doit
être prise en charge attentivement pour que le malade soit
encouragé à poursuivre son combat contre la maladie.
ALP
>> DOSSIER
I
l existe deux types de cancers des os : les cancers primitifs des os, assez rares, et
les cancers secondaires des os,
ou métastases osseuses, bien
plus fréquents.
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
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