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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 1, janvier-février 2008
Dossier
thématique
nerveux autonome, d’autant que la 
présence de récepteurs au GLP-1 
sur les cellules alpha du pancréas 
est actuellement très discutée. Il est 
admis que la sécrétion du glucagon 
est sous le contrôle du système 
nerveux central (31-33). Ainsi, il est 
concevable que la réduction des taux 
circulants de glucagon par le GLP-1 
chez le diabétique de type 2, origi-
nalité des traitements fondant leur 
stratégie sur le concept des gluco-
incrétines (34, 35), puisse s’expli-
quer par un mécanisme indirect 
impliquant son action sur le cerveau 
(figure 1).
Concernant le contrôle de la sécré-
tion d’insuline, la contribution 
relative de l’action indirecte du 
GLP-1 via le cerveau et de son 
action directe sur le pancréas n’est 
pas connue chez l’homme. Cepen-
dant, les travaux récents de notre 
laboratoire montrent que les effets 
centraux du GLP-1 tiennent une 
place prépondérante dans l’aug-
mentation de la sécrétion d’insuline 
en réponse à l’administration intes-
tinale de glucose chez le rongeur 
(36). En effet, chez des souris rece-
vant une charge glucosée intravei-
neuse, la sécrétion d’insuline était 
majorée de plus de quatre fois 
lorsqu’un analogue du GLP-1 était 
simultanément administré dans 
le cerveau. Inversement, bloquer 
l’action centrale du GLP-1 par 
l’administration cérébrale d’un 
antagoniste du récepteur au GLP-1  
inhibait l’effet incrétine, caractérisé 
par la réponse insulinosécrétoire à 
une charge orale en glucose. Bien 
que la validation de ces données 
semble difficilement envisageable 
en recherche clinique, ces obser-
vations expérimentales démontrent 
que plusieurs routes sont emprun-
tées par le GLP-1 pour le contrôle 
de l’homéostasie glucidique. 
Dans d’autres expériences menées 
chez la souris, nous avons pu montrer 
que l’action cérébrale du GLP-1 
influençait les flux métaboliques 
en détournant le glucose utilisé par 
les muscles au profit du foie (36). 
Ainsi, dans des conditions d’hyper-
insulinémie et d’hyperglycémie, 
l’action simultanée du GLP-1 dans 
le cerveau diminue l’utilisation du 
glucose par les muscles, aboutissant 
à renforcer très significativement la 
synthèse de glycogène par le foie. Ce 
mécanisme fait intervenir le système 
nerveux autonome en tant que relais 
du système nerveux central.
D’autres travaux ont révélé le rôle 
clé du GLP-1 et de son récepteur 
dans la détection des concentrations 
circulantes de glucose au niveau de 
la veine hépatoportale, relayée par 
le système nerveux autonome pour 
contrôler le métabolisme énergé-
tique. L’administration de perfusions 
de glucose dans la veine hépatorpor-
tale de souris, destinée à activer le 
détecteur correspondant au glucose, 
augmente l’utilisation musculaire du 
glucose par des mécanismes mettant 
en jeu les systèmes nerveux auto-
nome et central, indépendamment de 
la sécrétion d’insuline (13, 23). Or, 
l’effet du glucose dans la veine hépa-
toportale n’était pas observé chez des 
souris n’exprimant pas le récepteur 
au GLP-1. Similairement, la perfu-
sion d’un antagoniste du récepteur 
au GLP-1 directement dans la veine 
porte de souris saines prévenait l’ac-
tivation du détecteur du glucose de 
la veine hépatoportale. Ces résultats 
montrent clairement l’importance du 
GLP-1 entérique dans le contrôle de 
l’homéostasie glucidique (37). 
De manière intéressante, l’action du 
GLP-1 sur le système nerveux pour-
rait également concerner la sécrétion 
de GLP-1 lui-même. En effet, nos 
travaux récents montrent que la délé-
tion du gène codant pour le récep-
teur au GLP-1 affecte la sécrétion du 
peptide chez la souris. Cette action 
pourrait être d’ordre autocrine, mais 
l’expression du récepteur au GLP-1 
par les cellules L n’a pas été montrée 
à ce jour. En revanche, il est conce-
vable que l’action du GLP-1 sur le 
système nerveux puisse contribuer 
à sa propre sécrétion via un méca-
nisme indirect impliquant le nerf 
vague.
Conclusion
L’avènement de nouvelles classes 
médicamenteuses inspirées par les 
effets pancréatiques du GLP-1 va 
considérablement enrichir l’arsenal 
thérapeutique destiné aux diabéti-
ques de type 2. La perspective d’une 
régulation plus physiologique de 
la sécrétion d’insuline, adaptée au 
contexte glycémique concomitant, 
et l’impact spécifique sur l’hyper-
glucagonémie, sont particulière-
ment enthousiasmants. Cependant, 
les deux stratégies qui visent à 
augmenter pharmacologiquement la 
concentration circulante de GLP-1, 
soit via l’injection d’agonistes du 
récepteur, soit via l’inhibition de 
sa dégradation en bloquant l’action 
de la DPP-IV, pourraient diverger 
concernant certains de leurs effets. 
Effectivement, les agonistes ne 
peuvent restaurer le gradient de 
concentration en GLP-1 entre la 
région mésentérique/portale et la 
périphérie, alors que les inhibiteurs 
favorisent la production de GLP-1 
sur le site de synthèse. Cette dernière 
approche devrait permettre au GLP-
1 endogène de maintenir son action 
sur les détecteurs hépatoportaux et 
de transmettre un effet nerveux qui 
contribue certainement en grande 
partie aux effets métaboliques des 
gluco-incrétines.  ■
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