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Si fest d´erivable sur [α, β] et f0int´egrable, on a:
f(β)−f(α) = a(β)−a(α) + i(b(β)−b(α)) = Zβ
α
a0(x)dx +iZβ
α
b0(x)dx =Zβ
α
f0(x)dx.
L’application f7→ Rβ
αf(x)dx est alors une forme C-lin´eaire sur l’espace vectoriel com-
plexe des fonctions Riemann int´egrables sur [α, β]. La formule de Chasles est encore vraie,
de plus si fest int´egrable (donc born´ee) sur [α, β], |f|l’est aussi et on a:
Zβ
α
f(x)dx≤Zβ
α|f(x)|dx.
En effet, si θest l’argument de Rβ
αf(x)dx :
Zβ
α
f(x)dx =eiθ Zβ
α
f(x)dx
,
on peut ´ecrire e−iθf(x) = a(x) + ib(x) et:
Zβ
α
f(x)dx
=Zβ
α
a(x)dx +iZβ
α
b(x)dx =Zβ
α
a(x)dx
puisque cette quantit´e est r´eelle. Donc:
Zβ
α
f(x)dx≤Zβ
α|a(x)|dx ≤Zβ
αe−iθf(x)dx =Zβ
α|f(x)|dx.
Parmi les fonctions int´egrables, il y a les fonctions continues on note C([a, b]) l’espace
vectoriel de ces fonctions.
Un peu plus g´en´eralement, il y a les fonctions continues par morceaux. Une fonction
fest dite continue par morceaux s’il existe des nombres a=a0<··· < ap=btels que
chaque restriction de f`a l’intervalle ]aj−1, aj[ soit prolongeable en une fonction continue
sur le segment [aj−1, aj] (ceci revient `a dire qu’en chaque point aj(j < p), il y a une limite
`a droite f(a+
j) = limt>aj,t→ajf(t) et en chaque point aj(j > 0), il y a une limite `a gauche
f(a−
j) = limt<aj,t→ajf(t)). Alors fest int´egrable sur [a, b]:
Zb
a
f(t)dt =
p
X
j=1 Zaj
aj−1
f(t)dt.
Mais cette quantit´e ne d´epend pas des valeurs de faux points aj. Notons CM([a, b]) l’espace
vectoriel des fonctions continues par morceaux sur [a, b]. On a
C([a, b]) ⊂ CM([a, b]) ⊂ R([a, b]).
On a vu que l’application f7→ kfk∞= supx∈[a,b]|f(x)|est une norme sur ces espaces.
On a aussi vu que la formule
kfk2
2=Zb
a|f(t)|2dt
d´efinit une norme sur C([a, b]). Ce n’est cependant pas une norme sur CM([a, b]) ni sur
R([a, b]) puisque par exemple une fonction fnulle sauf en un nombre fini de points aj
v´erifie f6= 0 et kfk2= 0.