MP*1 2016/2017 Topologie (1) Espaces métriques et normés Exercice 1. Soit A et B deux parties d’intérieur vide d’un espace métrique. On pose C = A ∪ B. 1. Montrer que si A est fermée, C est d’intérieur vide. 2. Le résultat subsiste-t-il si A n’est pas fermée ? Exercice 2. Soit (E, d) un espace métrique. On pose δ = d 1+d . 1. Montrer que δ est une distance sur E. 2. Comparer les topologies des espaces métriques (E, d) et (E, δ). Exercice 3. Une partie de R est dite résiduelle si elle contient une intersection dénombrable d’ouverts denses. 1. Montrer que R \ Q est une partie résiduelle de R. 2. Montrer qu’une partie résiduelle de R est dense dans R (théorème de Baire). 3. Montrer que si X est une partie résiduelle de R, alors X + X = R. 4. Soit f : R → R une fonction quelconque. On pose ωf (x) = lim sup f (]x − δ, x + δ[) − inf f (]x − δ, x + δ[) ∈ R+ pour x ∈ R δ→0 Montrer que, pour tout ε > 0, {x ∈ R/ωf (x) < ε} est un ouvert de R. 5. Existe-t-il une fonction f : R → R continue en exactement les rationnels ? Exercice 4. Soit (E, d) un espace métrique. On définit ◦ π : P(E) → P(E), A 7→ A et ω : P(E) → P(E), A 7→ A. 1. Étudier π ◦ π et ω ◦ ω. 2. Montrer que l’ensemble des composées de π et ω a au plus 7 éléments. 3. Montrer que dans le cas de l’espace métrique (R, | · |) il y en exactement 7. Exercice 5 (Produits dénombrables d’espaces métriques). On considère une suite (En , dn )n∈N d’esQ paces métriques. On pose E = n≥0 En et d(u, v) = ∞ X n=0 2−n dn (un , vn ) pour u = (un )n≥0 ∈ E et v = (vn )n≥0 ∈ E. 1 + dn (un , vn ) Pour chaque n ≥ 0, on définit l’application coordonnée pn : E → En , (uk )k≥0 7→ un . 1. Vérifier que d est une distance sur E. 2. Soit (vp )p≥0 une suite de points de E. Montrer que (vp )p≥0 converge dans E si et seulement si, pour tout n ≥ 0, la suite (pn (vp ))p≥0 (de points de En ) est convergente. 3. On fixe a = (an )n≥0 ∈ E. Pour tout naturel p et tout ε > 0, on pose Va (p, ε) = {u ∈ E/dn (un , an ) ≤ ε pour n ≤ p}. Montrer que les voisinages de a dans E sont exactement les parties de E contenant un Va (p, ε). 1 Exercice 6. Soit (E, d) un espace métrique, a ∈ E et r > 0. 1. Est-il vrai que B(a, r) = B(a, r) ? 2. Et si E est un espace normé ? P Exercice 7. Pour P = n≥0 an X n ∈ E = R[X], on pose Z kP k1 = 1 Z 1 |P (t)|dt, kP k2 = 0 1/2 P (t)dt , kP k∞ = sup |P (t)|, 2 0 t∈[0,1] N∞ (P ) = sup |an | et N1 (P ) = n≥0 X |an |. n≥0 1. Vérifier qu’on définit ainsi des normes sur E. 2. Sont-elles équivalentes ? On pourra utiliser les polynômes Pn = (1 − X)2n , n ∈ N. Exercice 8. Soit (an )n≥1 une suite d’éléments de [0, 1]. On pose E = C([0, 1], R) et kf k = ∞ X |f (an )| n=1 2n pour f ∈ E. 1. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que k · k soit une norme sur E. 2. Dans ce cas, k · k est-elle équivalente à k · k∞ ? Exercice 9 (Un théorème de Grothendieck). Soit F un sous-espace vectoriel de E = C([0, 1], R), et 2 ≤ p < ∞. Pour f ∈ E, on définit 1 Z 1 p 1/p |f (x)| dx kf kp = et kf k∞ = sup |f (x)|. 0 x∈[0,1] On suppose qu’il existe une constante C > 0 telle que kf k∞ ≤ Ckf kp pour f ∈ F . 1. Montrer que 1− p2 2 kf kp ≤ kf k2p kf k∞ 2. Montrer que pour f ∈ E. p kf k∞ ≤ C 2 kf k2 pour tout f ∈ F . 3. Montrer que dim F ≤ C p . On pourra pour cela, à la manière de Grothendieck, commencer par fixer y ∈ [0, 1] et par tester l’inégalité de la question 2. sur un « produit tensoriel » fy (x) = n X uk (x)uk (y), k=1 où (uk )1≤k≤n est un système orthonormal de F . On fera ensuite varier y... Exercice 10. Soit E un espace vectoriel réel muni d’une norme k · k vérifiant l’identité du parallélogramme : kx + yk2 + kx − yk2 = 2(kxk2 + kyk2 ) pour x, y ∈ E. On considère la fonction 1 ϕ : E 2 → R, (x, y) 7→ (kx + yk2 − kx − yk2 ). 4 1. Montrer que ϕ(x, 2y) = 2ϕ(x, y) pour (x, y) ∈ E 2 . 1. et on admet qu’on définit ainsi des normes sur E. 2 2. Montrer que, pour tout y ∈ E, la fonction x 7→ ϕ(x, y) est additive. 3. Montrer finalement que k · k est euclidienne. Exercice 11. Soit A une partie non vide de R telle que, pour tout x ∈ R, il existe un unique a ∈ A tel que d(x, A) = |x − a|. Que dire ? Exercice 12. L’espace Rn est muni de sa structure euclidienne canonique. On note (e1 , . . . , en ) sa base canonique, et on pose n [ X= B(ei , 1) ∪ B(−ei , 1) . i=1 Montrer que 0 est un point intérieur à X. Exercice 13. Soit F un fermé de R. 1. Montrer qu’il existe une partie D de F , au plus dénombrable et dense dans F . 2. Montrer qu’il existe une suite réelle (un )n≥0 dont l’ensemble des valeurs d’adhérence soit exactement F . Exercice 14. Soit f : R → R de classe C 1 et telle que f (0) = 0 et |f 0 (0)| < 1. On pose Ω = {x ∈ R/f n (x) → 0} (où la notation f n est à comprendre au sens de la composition). Montrer que Ω est un ouvert de R. Exercice 15. Dans l’espace `∞ des suites réelles bornées, muni de k · k∞ , déterminer l’adhérence de : 1. l’ensemble des suites nulles à partir d’un certain rang, 2. l’ensemble des suites convergentes, 3. l’ensemble des suites croissantes, 4. l’ensemble des suites admettant 0 comme valeur d’adhérence. Exercice 16 (Fonctions à zéros simples). On note E l’espace des fonctions de classe C 1 de [0, 1] dans R muni de la norme k · k définie par kf k = kf k∞ + kf 0 k∞ . 1. On pose Ω = {f ∈ E/(f (x), f 0 (x)) 6= (0, 0) pour x ∈ [0, 1]}. Montrer, si f ∈ Ω, que f −1 ({0}) est fini. 2. Montrer que Ω est ouvert dans (E, k · k). 3. Soit f dans Ω telle que f (0) 6= 0 et f (1) 6= 0. Si g est dans Ω et suffisamment proche de f , montrer que |g −1 ({0})| = |f −1 ({0})|. Exercice 17. Soit P ∈ C[X] non constant. 1. Montrer que, pour tout fermé F de C, P (F ) est fermé. 2. Montrer que, pour tout ouvert U de C, P (U ) est ouvert. Exercice 18. On note T le cercle unité de C, et on pose P (z) = z 2 pour z ∈ T. On note R l’ensemble des z ∈ T pour lesquels il existe une application ϕ : N → N strictement croissante telle que P ϕ(n) (z) → z (la puissance est au sens de ◦). 1. Montrer que R est dense et non-fermé dans T. 2. Montrer que T \ R est dense dans T. 3. Caractériser les θ ∈ R tels que P n (e2iπθ ), n ∈ N soit dense dans T. 3