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La GSD4 IV
La glycogénose de type IV du Norvégien : situation actuelle et enjeux
par Marc Peterschmitt, Vétérinaire
Historique
Cette tare héréditaire spécifique du NFO, décrite pour la première fois en 92 et connue sous le terme de GDS IV était
responsable du décès de Norvégiens dans des conditions pour le moins particulières et incomprises. A l’époque, la maladie
a été identifiée suite à la consanguinité nécessaire pour produire des lignées américaines à partir d’un pool génétique très
réduit aux Etats Unis. Les chats atteints et tous apparentés descendaient d’un mâle allemand, Jarls av Trollsfjord présent
des côtés maternel ET paternel ce qui incita le professeur Fyfe à supposer une origine héréditaire. La mutation fut
identifiée et un test de dépistage génétique mis au point en 1996.
Jarls, fils de Cri-Cri von Oslo et d’Asta av Tofteberg est issu d’une chatterie allemande renommée. Mais si Jarls a été
exporté en Amérique, de nombreux chats apparentés à ce dernier (notamment sa sœur, Jana av Trollsfjord) sont restés
sur le territoire européen et ont disséminé la mutation dans la population du Norvégien.
En effet deux chattes allemandes décédées récemment ont été dépistées atteintes, en 2005 et 2007 : leur étude de
pedigrees sont en faveur d’un héritage via Asta av Tofteberg et non pas Cri-Cri von Oslo. Il semblerait d’ailleurs que le
frère de portée d’Asta, Alex av Tofteberg ait lui aussi contribué à répandre la mutation …
Rappel de génétique
Comme tout Mammifère, les chats possèdent un nombre pair de chromosomes, support de leur information génétique. Ces
chromosomes sont fragmentés en plusieurs gènes, chaque gène dans une population donnée peut exister sous différentes
versions, on parle d’allèle.
Chaque individu hérite un chromosome de son père et se sa mère donc possède pour chaque gène un allèle maternel et un
paternel.
On parle d’allèle récessif quand celui-ci ne s’exprime phénotypiquement que si il est en double version. Dans le cas du
GDS de type IV, l’allèle muté est récessif.
Exemple : si les deux parents sont hétérozygotes (c’est-à-dire possèdent l’allèle muté, « m » et l’allèle sain, « N »), on aura
les proportions suivantes dans la descendance
Allèles hérités M N
Mmm donc malade Nm donc porteur sain
NNm donc porteur sain NN donc sain
En rose, les allèles potentiellement transmis par la mère, en bleu ceux du père.
On obtient dans la portée (en vert) les proportions suivantes : 25% de malade, 50% de porteurs sains inapparents (les
plus dangereux) et 25% de sains.
Quand faut-il y penser ?
Plusieurs éléments sont évocateurs.
Tout d’abord, TOUS les chats descendant d’Asta ou Alex sont potentiellement porteurs. En effet, un individu portant
la mutation la transmettra statistiquement à 50% de sa descendance et ultérieurement lorsque les descendants de
ces chats sont mariés, le risque d’obtenir un individu portant deux fois la mutation augmente surtout quand la
consanguinité pratiquée est trop étroite.
Toutefois l’absence de ces chats suspects dans le pedigree d’un chat ne permet pas d’écarter avec certitude le
portage de la mutation. En effet le recul que nous avons sur cette maladie est trop faible pour pouvoir aujourd’hui
affirmer que seule une lignée est atteinte, ne sachant pas exactement ce qui s’est passé dans les années 80,
d’autant plus que des chats très suspects (mais non confirmés par dépistage) ne possédait Asta et/ou Alex que d’un
côté parental …!
L’existence de portées décimées en terme de mortalité prénatale ou postnatale, portées toujours issues des mêmes
mariages.
Une forme clinique bien plus rare mais caractéristique : certains chatons étant génotypiquement « mm » se
développent correctement jusqu’à 5-7 mois. Mais subitement ils arrêtent de grandir et s’affaiblissent
progressivement. On observe alors :
une hyperthermie élevée insensible autant à la corticothérapie qu’à l’antibiothérapie
des tremblements musculaires se généralisant
une atrophie musculaire progressive et responsable de difficultés pour se déplacer, manger … impliquant un
nursing important.
AID Skogkatt - club de race Norvégien - Chats des Forêts Norvégiennes
http://www.skogkatt-norvegien.org/adherents/sante/GSD4.php
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