la diaphyse du fémur va en s’évasant, lorsque le plan du genou et la lame sont
parallèles, la plaque est dessinée pour s’adapter automatiquement à la diaphyse
fémorale et autorise donc, en principe, la réduction sur la plaque. La lame
doit être introduite parallèlement à la surface articulaire distale du fémur.
L’angle entre l’axe anatomique du fémur et le genou mesure en moyenne 81°
sur le condyle latéral et 99° sur le condyle médial ; l’angle de la plaque est de
95° ; lorsque l’on tend la plaque, cet angle de 95° tend à s’ouvrir jusqu’à 100°
permettant ainsi de retrouver l’angle physiologique de 99° entre l’axe anato-
mique du fémur et le plan articulaire du genou. Son caractère monobloc lui
confère une très grande stabilité au montage. En revanche, l’impaction de la
lame dans une épiphyse souvent fracturée peut être dangereuse et pourrait
entraîner un démontage de la reconstruction épiphysaire. Le caractère mono-
bloc de cette lame-plaque impose enfin d’avoir en stock un nombre impor-
tant de modèles (longueur de la lame, longueur de la plaque).
Vis-plaques de Judet, de Letournel et de Chiron
Elles ont subi de multiples évolutions.
La vis-plaque de Judet est une plaque conçue initialement pour l’ostéosyn-
thèse de l’extrémité proximale du fémur ; elle peut être utilisée pour les frac-
tures condyliennes de l’extrémité distale du fémur à condition de mettre une
plaque D à gauche et une plaque G à droite. Cette plaque, peu coudée à son
extrémité distale, épouse mal le relief du condyle latéral. Elle présente un ren-
forcement à son extrémité distale sous forme d’une palette et trois trous
coniques pour mettre en place des vis de 7,4 mm de diamètre dont la lon-
gueur va de 60 à 110 mm. Ces trois vis assurent un montage en triangula-
tion qui confère une grande solidité au montage grâce à une prise excellente
dans les condyles. Les deux vis distales sont parallèles et orientées à 105° par
rapport à l’axe de la plaque. Elles peuvent être mises parallèlement à l’inter-
ligne articulaire. La troisième vis de 7,4 mm, plus proximale, est antéversée
par rapport aux deux autres et les croise par devant. La plaque comprend 4 à
21 trous ; elle est cintrée pour s’adapter à la courbure fémorale sagittale. Le
modèle original présente, à la partie supérieure, une encoche entre les deux
derniers trous permettant de réaliser la compression du foyer à l’aide d’un
davier spécial.
La plaque de Letournel fut quelque peu modifiée par rapport à la plaque
de Judet afin d’avoir un caractère plus anatomique sur l’épiphyse fémorale
distale. Elle présente notamment une convexité dans sa partie distale pour
épouser parfaitement la forme du condyle latéral. La palette est galbée pour
s’adapter à l’encoche métaphysaire entre la diaphyse et le condyle latéral et
est orientée de 10° vers l’arrière. Les deux vis distales sont positionnées à 105°
par rapport à l’axe de la plaque, parallèlement à l’interligne articulaire mais
orientées de 10° en avant : il existe donc 20° entre elles et la vis de la palette.
Celle-ci forme un angle de 135° par rapport à la plaque et croise les deux vis
distales en arrière.
Dans la plaque de Chiron, la partie distale conserve son caractère anato-
mique pour s’appliquer sur la face latérale du condyle latéral. L’extrémité distale
38 Fractures du genou