Journal Identification = PNV Article Identification = 0482 Date: September 5, 2014 Time: 11:52 am
E. Leclercq, et al.
Procédure
L’évaluation cognitive commence par un entretien semi-
directif dans lequel l’expérimentateur recueille des informa-
tions démographiques (âge, sexe, durée de scolarisation,
etc.) et cliniques (âge début de la maladie, durée d’évolution
de la maladie, dernière poussée, traitement, etc.) ainsi que
d’éventuelles plaintes cognitives rapportées par le parti-
cipant (difficultés attentionnelles, problèmes mnésiques,
ralentissement, etc.). L’expérimentateur note ses impres-
sions cliniques concernant l’état somatique du patient
(fatigue, moral, appétit, sommeil, etc.), et ce à partir du res-
senti subjectif exprimé par ce dernier. Cet entretien semi-
directif est suivi de la passation de la BCcogSEP qui dure
environ une heure. Les épreuves de la BCcogSEP suivent
un ordre chronologique précis : le Selective reminding test,
l’épreuve du 10/36 spatial recall test, l’épreuve de répétition
de chiffres en ordre direct et en ordre inverse, les fluences
verbales phonémique et sémantique et le Pasat 3 secondes.
Analyse statistique
Afin d’étudier la persistance de l’effet de la durée
d’évolution de la maladie chez des patients âgés atteints
d’une SEP-RR, nous avons choisi de réaliser des comparai-
sons deux à deux à l’aide de statistiques non paramétriques
menées à l’aide du logiciel SPSS (version 18). De plus, la
taille des effets pour chaque comparaison a été calculée à
l’aide du dde Cohen. L’effet est jugé de petite taille si le d
est compris entre 0,20 et 0,49 ; de taille moyenne s’il est
compris en 0,5 et 0,79 et de grande taille s’il est supérieur
à 0,80.
Résultats
Lors de nos analyses, aucune différence significative n’a
été mise en évidence entre les performances cognitives des
patients âgés dont la SEP évoluait depuis peu de temps et
celles des participants témoins. En revanche, lorsque la SEP
évoluait depuis longtemps, nos observations vont dans le
sens de nos hypothèses puisque les patients SEP se diffé-
renciaient significativement des participants témoins, mais
uniquement dans certaines épreuves cognitives. En effet,
les performances obtenues par les patients étaient signifi-
cativement inférieures à celles obtenues par les participants
contrôles aux épreuves de codage de signes (U = 23,5, Z
= - 2.59, p= 0,01, dde Cohen = 1,27 – taille de l’effet : r
= 0,53), Pasat 3 secondes (U = 25,5, Z = - 2,04, p= 0,02,
dde Cohen = 0,93 – taille de l’effet:r=0,42) et fluence
verbale sémantique (U = 37,5, Z = - 1,78, p= 0,03, dde
Cohen = 0,85 – taille de l’effet:r=0,39) (tableau 2).
Enfin, en comparant les scores obtenus par les patients
âgés dont la SEP évoluait depuis une durée plus courte
à ceux des patients dont la maladie évoluait depuis
plus longtemps, nous observons des différences signifi-
catives. Ces différences valident nos hypothèses puisque
les patients dont la durée d’évolution de la SEP-RR est
longue obtiennent des performances plus faibles que ceux
dont la durée d’évolution est courte. Cet effet de la durée
d’évolution de la maladie n’est visible que sur certaines
épreuves cognitives, à savoir le rappel total immédiat
(U = 18,5, Z = -1,69, p= 0,04, dde Cohen = 0,93 – taille de
l’effet:r=0,42) et différé (U = 11,5,Z=-2.39, p= 0.007,
dde Cohen = 1,39 – taille de l’effet:r=0,57) du 10/36
Spatial recall test, l’épreuve de fluence verbale sémantique
(U=12,5,Z=-2,27, p= 0.01, dde Cohen = 1,32 – taille de
l’effet:r=0,55) et le Pasat 3 secondes (U = 8,Z=-2.11,
p<0,02, dde Cohen = 1,10 – taille de l’effet:r=0,48)
(tableau 2).
Étude 2 : Influence de l’âge sur les
capacités cognitives de patients
SEP-RR dont la durée d’évolution
de la maladie est courte
Participants
La seconde étude a porté sur 16 patients SEP-RR répar-
tis en deux groupes. Ces deux groupes se distinguaient
selon leur âge moyen car, pour l’ensemble des patients,
la durée moyenne d’évolution de la maladie était courte
(moyenne = 8 ans). Le premier groupe était constitué de
patients jeunes (n = 8) dont l’âge moyen était de 26 ans
tandis que le second groupe comprenait des patients plus
âgés (n = 8) dont l’âge moyen était de 53 ans. Les deux
groupes étaient appariés en termes de niveau de scolarisa-
tion, de durée d’évolution de la maladie et du score EDSS
(tableau 3). Cependant, comme dans l’étude 1, la proportion
de femmes était plus importante que celle d’hommes.
Matériel
Le matériel utilisé était le même que dans la première
étude.
Procédure
La procédure était également la même que celle utilisée
lors de la première étude.
334 Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦3, septembre 2014
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