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La fausse couche concerne une femme sur quatre | Actualité | LeFigaro.fr - Santé
13/12/13 18:58
La fausse couche concerne
une femme sur quatre
Mots clés : Fausse couche, embryon, grossesse
Par
Martine Lochouarn - le 12/12/2013
INFOGRAPHIE - Si fréquente qu'elle est parfois banalisée par les médecins, la
fausse couche spontanée cache encore beaucoup d'inconnues.
Souvent difficile à vivre par la femme, la fausse couche est loin d'être exceptionnelle: 15 % au
moins des grossesses se terminent par une perte embryonnaire dès les premières semaines, les plus
précoces passant souvent inaperçues. Chez 1 % des femmes, ces fausses couches se répètent, sans
qu'une cause soit toujours retrouvée. Un dysfonctionnement de l'endomètre, la couche superficielle
de l'utérus où se niche l'embryon, pourrait alors être parfois en cause. Récemment, une équipe
indienne a montré chez 66 femmes aux fausses couches récurrentes inexpliquées de petites
anomalies de régulation de l'état inflammatoire et vasculaire de l'endomètre qui pourraient le rendre
moins favorable à l'implantation et au développement embryonnaire (PLoS One, 15/11/2013).
Les fausses couches précoces (soit moins de 14 semaines d'aménorrhée) du premier trimestre sont si
fréquentes qu'une femme sur quatre y sera con​frontée. Révélées par deux signes, le saignement et
les douleurs pelviennes, elles sont le premier motif de consultation aux urgences gynécologiques.
Mais, explique le Dr Cyrille Huchon, gynécologue-obstétricien (CHU de Poissy), «un saignement
survient dans un quart des grossesses sans qu'il s'agisse forcément de fausse couche: dans plus de la
moitié des cas, c'est le signe d'un décollement partiel du trophoblaste, le tissu qui entoure l'embryon
et donnera ultérieurement le placenta, qui n'aura le plus souvent aucune conséquence pour la suite
de la grossesse».
En cas de saignements, mieux vaut se rendre aux urgences de gynécologie-obstétrique où le médecin
pourra évaluer la situation. Le diagnostic repose sur l'échographie par voie transvaginale, qui permet
de déterminer s'il y a une activité cardiaque de l'embryon, de bon pronostic, s'il s'agit d'une grossesse
arrêtée ou d'une fausse couche en cours. Cette échographie est toujours répétée une semaine après.
En l'absence d'image échographique, embryon trop petit, absent (œuf clair) ou invisible, et en cas de
doute, un dosage des ß-HCG, l'hormone spécifique de la grossesse, est réalisé. «Si la grossesse
continue à évoluer, leur taux double toutes les 48 heures, alors qu'il diminue rapidement en cas de
mort embryonnaire. Ce dosage permet aussi d'écarter une grossesse extra-utérine, rare mais grave»,
précise le Dr Gaël Beucher (CHU de Caen).
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La fausse couche concerne une femme sur quatre | Actualité | LeFigaro.fr - Santé
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La cause n'est pas recherchée si c'est une première
Si la fausse couche est en cours et le col utérin ouvert, le processus va se poursuivre jusqu'à
l'expulsion. Le plus souvent spontanée et totale, celle-ci peut prendre plusieurs jours ou être
incomplète. «Un traitement par le misoprostol (Cytotec) permet d'accélérer l'expulsion. Ce
médicament, très utilisé, induit des contractions utérines. S'il est insuffisant (20 % des cas), ou si la
femme souhaite une issue rapide, une aspiration-curetage chirurgicale est réalisée au bloc, sous
anesthésie, avec un petit risque ensuite d'adhérences utérines, les synéchies.» Le choix du traitement
doit être laissé à la femme, sauf en cas d'hémorragie importante et de fortes douleurs, où l'acte
chirurgical s'impose.
«Presque toujours, la fausse couche précoce met fin à une grossesse qui de toute façon n'aurait pas
évolué normalement, principalement en raison d'altérations chromosomiques sévères», indique le Dr
Huchon. La reproduction humaine s'accompagne naturellement d'un grand «gâchis», avec 70 % des
œufs fécondés qui avortent avant la 6e semaine. «On ne recherche pas la cause d'une fausse couche
précoce unique, car cela n'aurait aucune utilité pour l'avenir. Cette fausse couche isolée, qu'on ne
peut pas prévenir, ne change rien aux chances de la mère pour les grossesses ultérieures.»
Les fausses couches tardives traitées différemment
Bien plus rares (0,5 à 1 % des grossesses), les fausses couches tardives du deuxième trimestre
posent un problème différent. Comme le fait remarquer le Pr François Goffinet (CHU Cochin- PortRoyal, Paris), même si avant 22 semaines le fœtus n'est pas viable, «pour l'obstétricien, il y a une
continuité entre la fausse couche tardive et l'accouchement très prématuré». Certains facteurs
favorisant, grossesses multiples, grande précarité, infections maternelles graves ou conditions de
travail difficiles sont d'ail​leurs les mêmes.
«Ces fausses couches tardives peuvent avoir pour cause une anomalie génétique comme une
trisomie, une poly-malformation, responsables de mort fœtale in utero, ou encore une pré-éclampsie,
hypertension gravidique responsable d'une souffrance précoce du fœtus qui finit par décéder,
explique le Dr Antoine Torre (CHU Poissy). Ces morts fœtales in utero sont analysées pour voir s'il est
possible de prévenir une récidive.» Mais la cause la plus fréquente de ces fausses couches tardives
est l'incompétence du col qui ne joue pas bien son rôle de bouchon. Elle est très difficile à prévoir car
l'examen gynécologique est normal les jours précédents. «La mesure échographique de la longueur
du col permet d'évaluer le risque de fausse couche. Autre signe avant-coureur, une rupture
prématurée de la poche des eaux, situation à très haut risque pour le fœtus, même si, rarement, la
grossesse se poursuit un peu au-delà.»
Restent des inconnues, comme le lien entre vieillissement ovarien, fausses couches récurrentes et
ménopause précoce, ou encore le rôle de la trophicité, la qualité de l'endomètre, qui justifieraient une
recherche plus active dans ce domaine.
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Par
Martine Lochouarn
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harvey hulot
Une perte embryonnaire, est souvent un cadeau fait par la
nature, pour un processus ne pouvant aboutir.
Il faut alors, plus s'interroger sur le pourquoi, que de s'éterniser
sur le passé.
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