du Greffier de la Cour CEDH 113 (2013) 15.04.2013 Prochain arrêt de Grande Chambre sur l’interdiction de la publicité politique payante au Royaume-Uni La Cour européenne des droits de l’homme rendra un arrêt de Grande Chambre dans l’affaire Animal Defenders International c. Royaume-Uni (requête no 48876/08), en audience publique le 22 avril 2013 à 10 heures (heure locale) au Palais des droits de l’homme, à Strasbourg. Dans cette affaire, une organisation non gouvernementale, se plaignait de ne pas avoir été autorisée à diffuser une publicité à la radio et à la télévision. Principaux faits La requérante est une organisation non gouvernementale, Animal Defenders International (« ADI »), basée au Royaume-Uni. Elle a pour objectif la protection des animaux contre la souffrance. Elle milite contre l’utilisation des animaux à des fins commerciales, scientifiques ou récréatives. Elle cherche également à obtenir des changements dans la législation et les politiques publiques et, dans ce but, à influencer l’opinion publique et le point de vue des parlementaires. Étant une organisation militante, elle ne remplit pas les critères pour être enregistrée comme un organisme de bienfaisance. En 2005, ADI lança une campagne intitulée « My Mate’s a Primate » (« mon ami est un primate »), dirigée contre l’enfermement et l’exhibition de primates dans des zoos et des cirques et leur utilisation dans la publicité télévisée. Dans le cadre de cette campagne, elle souhaitait diffuser une publicité télévisée où l’image d’une fillette enchaînée dans une cage était suivie de celle d’un chimpanzé dans la même position. Elle soumit la publicité à l’organe compétent, le Broadcast Advertising Clearance Centre (« le BACC »), pour qu’il en contrôle la conformité avec les lois et les codes pertinents. Le BACC refusa d’autoriser la diffusion de la publicité au motif que, les objectifs d’ADI étant de nature politique, l’article 321 § 2 de la loi de 2003 sur les communications interdisait pareille diffusion. Cette décision fut confirmée par la High Court en décembre 2006 puis par la Chambre des lords en mars 2008. Cette dernière déclara en particulier que l’interdiction de la publicité politique dans la législation du Royaume-Uni avait pour but d’empêcher que le débat public ne soit faussé par les plus gros payeurs, de sorte que le choix fait par le législateur dans la loi de 2003 n’était pas incompatible avec l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (liberté d’expression). Griefs et procédure Invoquant l’article 10, ADI se plaignait de s’être vu refuser de manière injustifiée la possibilité de diffuser de la publicité à la télévision ou à la radio. La requête a été introduite devant la Cour européenne des droits de l’homme le 11 septembre 2008. Le 29 novembre 2011, la chambre à laquelle l’affaire avait été attribuée s’est dessaisie au profit de la Grande Chambre. Une audience de Grande Chambre s’est tenue le 7 mars 2012. Rédigé par le greffe, le présent communiqué ne lie pas la Cour. Les décisions et arrêts rendus par la Cour, ainsi que des informations complémentaires au sujet de celle-ci, peuvent être obtenus sur www.echr.coe.int. Pour s’abonner aux communiqués de presse de la Cour, merci de s’inscrire ici : www.echr.coe.int/RSS/fr ou de nous suivre sur Twitter @ECHR_press. Contacts pour la presse [email protected] | tel: +33 3 90 21 42 08 Tracey Turner-Tretz (tel: + 33 3 88 41 35 30) Nina Salomon (tel: + 33 3 90 21 49 79) Céline Menu-Lange (tel: + 33 3 90 21 58 77) Denis Lambert (tel: + 33 3 90 21 41 09) La Cour européenne des droits de l’homme a été créée à Strasbourg par les États membres du Conseil de l’Europe en 1959 pour connaître des allégations de violation de la Convention européenne des droits de l’homme de 1950. 2