CAFCIM , le 29/3/2014 Adénocarcinome du pancréas Ce que les chirurgiens attendent des radiologues Pr Laurence CHICHE Groupe Hospitalier Sud, CHU Bordeaux L’adénocarcinome du pancréas Un problème douloureux de santé (publique) • Une incidence en augmentation • Un pronostic qui reste très sombre – Diagnostic souvent tardif – Tumeur infiltrante , lymphophile – Dans un organe situé au carrefour vasculaire et viscéral L’adénocarcinome du pancréas La seule chance de guérison est la chirurgie La seule (minime) chance de guérison est la chirurgie (carcinologique R0) , qui est rarement possible M+: 50-60% N : 30-40% Les (habituelles) pistes de progression • Une meilleure sélection des patients • Une amélioration de la technique chirurgicale • L’association à un traitement adjuvant efficace • La réalisation d’un traitement néoadjuvant autorisant une résection secondaire • Une diminution des risques opératoires (mortalité) Amélioration de la balance RISQUE /BENEFICE Les pistes de progression dans le cancer du pancréas • Une meilleure sélection des patients – Qualité de l’imagerie (scanner , IRM pour les métas hep , Pet scan) • Une amélioration de la technique chirurgicale – Concept R0 et des marges , dissection vasculaire • L’association à un traitement adjuvant efficace – Gemzar • La réalisation d’un traitement néodjuvant autorisant une résection secondaire – Folfirinox+/- Radiothérapie • Une diminution des risques opératoires (mortalité) – préparation des patients, gestion multidisciplinaire des complications Les pistes de progression dans le cancer du pancréas • Une meilleure sélection des patients – Qualité de l’imagerie (scanner , IRM pour les métas hep , Pet scan) • Une amélioration de la technique chirurgicale – Concept R0 et des marges , dissection vasculaire • L’association à un traitement adjuvant efficace – Gemzar • La réalisation d’un traitement néodjuvant autorisant une résection secondaire – Folfirinox+/- Radiothérapie • Une diminution des risques opératoires (mortalité) – préparation des patients, gestion multidisciplinaire des complications • Phase pré opératoire • Phase post opératoire Ce que nous attendons de vous • En pré thérapeutique – Nous permettre de selectionner les pts résécables • éliminer les métastatiques • Nous aider à réaliser une résection R0 (structures atteintes Vx, colon, rate…) – Nous aider à èviter des complications chirurgicales (pièges anatomiques) – Nous aider à évaluer l’efficacité d’un tt neoadjuvant (résécabilité secondaire) • En post opératoire – Nous aider à minimiser la gravité des complications post op (diagnostic et prise en charge) Ce que vous devez savoir Définition de la résécabilité : – Concept TECHNIQUE • possibilité d’enlever tout le tissu tumoral sans laisser de maladie et en préservant la vascularisation des organes essentiels à la survie du patient – Vascularisation du foie (TC /AH) – Vascularisation et drainage du TD (vx Mésentériques) – Drainage VEINEUX de l’estomac – Concept CARCINOLOGIQUE • Les marges de « sécurité » qui sont ici des marges vasculaires J Chir En cas d’envahissement veineux • Une artère peut aussi se réséquer et se reconstruire • Un organe de voisinage peut s’enlever, ainsi qu’une métastase hépatique Mais résécabilité technique = résécabilité carcinologique 100% 85% 76% 80% 60% 40% 20% 5% 0% Baltimore Heidelberg St James Hospital Heidelberg 2008 Groupe contrôle : 2002-2004 : n = 188 R1 = 14% Groupe Ex Pathol Standardisé : 2005-2006 : n = 111 R1 = 76% La marge la plus importante sur le plan pronostique est la marge pancréatique qui forme le lit de l’axe veineux puis qui vient au contact du tissu celluleux qui entoure le bord droit de l’artère mésentérique supérieure MRP Et la gaine de la VMS n’est pas loin de la gaine artérielle Un engainement de la VMS = atteinte gaine artérielle Tumeurs du crochet +++ Pour le cancer isthmo caudal Marge post Envahissement du mésocolon G) Vaisseaux : Ce qui compte : pas les VX spléniques Antérieur : TC et AH Post : AMS Ce que vous devez aussi savoir • La DPC comporte la ligature section de l’artère gastro duodénale – En cas de ligment arqué, la vascularisation artérielle du foie est compromise : complications biliaires et ischémiques dramatiques • De même en cas de sacrifice d’une artère hépatique droite, possibilité de complications biliaires • En cas de sacrifice du carrefour splénomésentérique , le drainage de l’estomac peut être compromis (SPG) L’étude des variations/anomalies/atteintes vasculaires est donc fondamentale Ce que nous demandons donc • En préthérapeutique – Étape diagnostique : • Élements indirects de malignité (tumeurs kystiques ++) • Recherche des métastases à distance (poumon/foie/carcinose ++++) biopsies • Bilan de résécabilité locale Ce que nous demandons donc Scanner injecté : temps artériel Etude de l’espace graisseux peri artériel + simple contact “abutment” ++ engainement < à 180° +++ engainement > à 180° Pour L’AMS ET l’AH/GD Ce que nous demandons donc Scanner injecté : temps veineux Description de la VMS/VP Contact engainement < ou > 180° sténose thrombose occlusion Stadification de la tumeur EX : AH 0, VMS 1, AMS 0 Structure Pas de contact Contact <180 Contact >180 thrombose TC /AH 0 1 2 - AMS 0 1 2 - VMS 0 1 2 3 Ce que nous demandons donc • En préthérapeutique – Étape diagnostique : • Élements indirects de malignité • Recherche des métastases à distance • Bilan de résécabilité locale • Recherche des anomalies vasculaires : AHD, lig arqué Ce que nous demandons donc • En préthérapeutique – Étape diagnostique : • Élements indirects de malignité • Recherche des métastases à distance • Bilan de résécabilité locale • Recherche des anomalies vasculaires : AHD, lig arqué – Étape thérapeutique: (radiologie interventionnelle) • En cas de ligament arqué • En cas d’artère Hépatique droite envahie • En cas de thrombose veineuse EMBOLISATION PRE OP D UNE AHD passant dans la tumeur pour créer en pre op une collatéralité Plengvanit U et al. “Collateral arterial blood supply of the liver after hepatic artery ligation, angiographic study of twenty patients,” Annals of Surgery, 1972, 175, 105–110. Cloyd JM et al. Preoperative embolization of replaced right hepatic artery prior to pancreaticoduodenectomy. J Surg Oncol. 2012, 106 : 509-12. Drainage de l’estomac Ce que nous demandons en cas de tumeur non résécable ou borderline EVALUER LA RESECABILITE SECONDAIRE – Diminution de la taille tumorale – Clarification des envahissements vasculaires … Survie doublée par rapport aux non-réséqués mais pour 10% de malades.. Pas si facile … Etude sur 38 patients traités par radio chimio Spécificité du scan : 52% (vs 88%) Performance en terme de staging : 39% (vs 78%) Surestimation de l’invasion vasculaire Le post opératoire • La morbidité grave et la mortalité sont en relation avec la fistule pancréatique – Collections infectées – Hémorragie par rupture artérielle (faux anévrysme : annoncée par l’hémorragie sentinelle)+++ • Moignon de l’AGD, AS, faux anévrysme de l’AMS • Un saignement cataclysmique est précédé par une petite hémorragie : reprise chir alors difficile +++ interet de réagir avant !!! Ce que nous demandons en post opératoire • Disponibilité et Réactivité = scanner « facile » • Aide diagnostique : détection de fistules et de leur conséquence (collection, bulle d’air , faux anévrysme) • Aide thérapeutique : – Ponction/drainage de collection – Embolisation artérielle (en extrême urgence), stent couvert • Stopper l’hémorragie en préservant le flux (AH, AMS) Faire une phase artérielle en cas de scanner post op En trois mots-clés • Communication – A chaque étape , pré et post opératoire, ds les deux sens ! • objectifs de la stratégie médico chirurgicale • Des montages chirurgicaux • Des difficultés opératoires • Des possibles complications • Collaboration – Choix des gestes et stratégies les plus adaptés • Coordination – Discussion mutitidiscplinaire oncologue, chirurgien ET radiologue : RCP ++ Conclusion • La chirurgie du cancer du pancréas est une chirurgie qui doit être R0, potentiellement dangereuse mais qui est le seul espoir curatif • Le radiologue est un allié indispensable – dans le bilan préthérapeutique pour sélectionner les patient à opérer d’emblée, après un TT néoadjuvant ou ne pas opérer – Pour parfois préparer ou permettre une intervention – Et en post op pour gérer au mieux les complications post opératoires Bref Radiologue - Chirurgien un vrai couple pour la vie (de nos patients)