Cette continuité implique que si une suite (rn)de rationnels converge vers π, alors la suit (2rn)converge
vers un nombre indépendant de la suite (rn)et qu’on nomme, naturellement, 2π. On a ainsi défini 2πet on
trouve
2π= 8,824977827... (1.11)
L’exemple qui précède est en fait assez compliqué, mais les notions de limite, de convergence et de
continuité sont centrales et seront vues en détail dans le chapitre suivant.
1.2 Fonctions
1.2.1 Puissances, exponentielles et logarithmes
Dans la section précédente, on a implicitement introduit les fonctions puissance et exponentielle :
– Pour ydonné, la fonction
R→R,
x7→ xy(1.12)
est une fonction puissance. Par exemple, x7→ x2.
– Pour b > 0donné, la fonction
R→R,
x7→ bx(1.13)
est la fonction exponentielle de base b. Par exemple, x7→ 2x.
La fonction exponentielle de base best croissante si b > 1et décroissante si b < 1.
La fonction réciproque de l’exponentielle de base best le logarithme de base b, noté logb. Par exemple
log2(16) = 4 parce que 24= 16
log10(1000) = 3 parce que 103= 1000.(1.14)
De manière générale, blogb(x)= logb(bx) = x.
Les propriétés du logarithme se déduisent des propriétés de l’exponentielle.
b0= 1 ⇒logb(1) = 0
b1=b⇒logb(b)=1
bx+y=bxby⇒x+y= logb(bxby)⇒logb(X) + logb(Y) = logb(XY )
bxy = (bx)y=> xy = logb[(bx)y]⇒ylogb(X) = logb(Xy)
b−x= 1/bx⇒ −x= logb(1/bx)⇒ −logb(X) = logb(1/X)
(1.15)
Il y a une base « naturelle » (pour des raisons qu’on verra plus tard) de l’exponentielle et du logarithme :
la base e= 2,7182818... dite népérienne.exest noté exp(x)et logeest noté ln.
Remarque 1 : si on suppose connues par avance les fonctions exp et ln, une autre manière de définir xy
pour un réel yquelconque est xy= exp[yln(x)].
Remarque 2 : chez les chimistes, log (sans indice) signifie log10. Chez les mathématiciens, log = ln.
Chez les informaticiens, log = log2. Les physiciens expérimentateurs sont comme les chimistes, les physiciens
théoriciens comme les mathématiciens.
1.2.2 Rappels de terminologie
Une fonction associe à chaque élément d’un ensemble de départ au plus un élément d’un ensemble
d’arrivée. Exemples :
– À chaque craie, on associe une couleur : ensemble des craies de la boîte vers l’ensemble des couleurs.
Chaque craie n’a qu’une couleur.
– À chaque étudiant, on associe une note : ensemble des étudiants vers ensemble des réels. Certains
étudiants absents n’ont pas de note.
– On lance un objet. À chaque instant t, on associe la vitesse v(t)de l’objet lancé : R→R
– On peut aussi associer à tle vecteur vitesse v(t):Rvers V, ensemble des vecteurs de l’espace
– À chaque point de l’espace, une température, une pression : espace vers R. Remarque : une fonction
qui associe un nombre à chaque point de l’espace s’appelle un champ scalaire
– À chaque point de l’espace, le vecteur vitesse du vent, le vecteur champ électrique : espace vers V. Re-
marque : une fonction qui associe un vecteur à chaque point de l’espace s’appelle un champ vectoriel
– Si l’espace est repéré en coordonnées cartésiennes, à tout triplet (x, y, z)la température T(x, y, z):R3
vers R
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