Page 3
DIVERS ASPECTS DE LA MÉMOIRE
Il y a une unité fondamentale de la mémoire liée à son fonctionnement qui engage pour chaque
opération le cerveau dans son ensemble. Néanmoins les champs d’intervention de la mémoire
sont très divers.
Dans la mémoire à long terme, une première dichotomie oppose la mémoire déclarative et la
mémoire procédurale.
La mémoire déclarative recouvre toutes les acquisitions que nous pouvons exprimer par
le langage ou tout autre moyen. Elle revêt 2 formes :
- épisodique : c’est la mémoire des événements. Cette mémoire va faire revivre un moment du
passé dans son contexte originel. Le souvenir sera évoqué non pas en fonction de la
représentation que le sujet peut se faire de sa propre histoire mais à partir d’indices fournis par
le contexte : où et comment a été vécue cette expérience (la madeleine de Proust).
- sémantique : elle rassemble tout ce que nous savons en ayant oublié quand et comment nous
l’avons appris.
Qu’il s’agisse de mémoire épisodique ou sémantique, la naissance du souvenir est un acte
volontaire, un acte de conscience. C’est une mémoire de type explicite.
A l’opposé, la mémoire procédurale gère les habitudes et les compétences techniques
(tout ce que nous avons dû apprendre pour vivre). Elle intervient le plus souvent sur un
mode automatique. Cette mémoire n’atteint pas la prise de conscience, c’est pourquoi elle est
qualifiée de mémoire implicite. On a appris à explorer cette mémoire par des méthodes
particulières comme le processus d’amorçage : après avoir lu une liste de mots, le sujet lit une
liste de racines et retrouve alors les mots proposés précédemment.
La mémoire qui enracine l’homme dans son passé le conduit aussi à se projeter dans son avenir :
c’est la mémoire prospective. Elle nous permet de planifier notre vie quotidienne.
Il faut s’intéresser aussi à la métamémoire : elle répond à l’évaluation que chacun porte sur sa
propre mémoire, par exemple quand on a le sentiment de savoir ou de connaître avant même
que le souvenir ne soit véritablement revenu en tête.
Le travail de la mémoire s’effectue par étapes :
- La mémoire à court terme ou mémoire immédiate est un simple prolongement de la
perception ; l’image mentale ne va survivre que quelques secondes. Elle a un contenu limité à 7
éléments auditifs ou visuels.
- La mémoire de travail est l’exploitation de la mémoire immédiate dont nous faisons un effort
pour prolonger la durée (par exemple, quand nous voulons retenir une numéro de téléphone).
Son support peut être auditivo-verbal ou visuel.
- La mémoire à long terme concerne tous les souvenirs qui vont rester dans notre mémoire. Le
contenu de cette mémoire n’est pas fixe, il est capable d’évoluer dans le temps. Cette mémoire
est en permanence remaniée, la conservation des souvenirs étant marquée à la fois par une
simplification et par une consolidation des traces. Ainsi, nos souvenirs très anciens sont précis
mais très sélectifs.
- Le rappel, sous une forme automatique, va conditionner la reconnaissance des objets, des
lieux. Il fournit la matière des rêves et sous-tend tout le cours de la pensée. A ce
fonctionnement involontaire de la mémoire, on peut opposer le rappel volontaire du souvenir
qui se présente sous 2 aspects : la reconnaissance (on part d’une information et on en exploite
la résonance ; dans cette démarche, la composante affective est importante) et l’évocation
(recherche organisée).