LORSQU’IL Y A UN PROBLÈME DE DÉVELOPPEMENT
Réponses à vos Questions sur la
Recherche sur le Cerveau
COMMENT LE CERVEAU SE DÉVELOPPE-T-IL?
Reproduit avec la permission de The Dana Alliance for Brain Initiatives, www.dana.org
Si des problèmes surviennent dans ce processus complexe avant la naissance ou dans la petite enfance, il en résulte des troubles
de neuro-développement comme une déficience intellectuelle, l'autisme ou le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH).
Certains suggèrent que la schizophrénie, qui apparaît généralement à la fin de l'adolescence, se développe d'une manière similaire.
Les troubles de neuro-développement peuvent avoir de nombreuses causes: problèmes génétiques, exposition à des
produits toxiques, infection et traumatismes. La recherche sur ces problèmes peut faciliter une intervention plus précoce et
améliorer les traitements existants.
Le cerveau reste une œuvre inachevée tout au long de la vie. Son développement est le plus rapide avant la
naissance, maintient un rythme effréné dans la petite enfance et se poursuit à un rythme soutenu à travers
l'enfance et l'adolescence, mais il ne cesse jamais tout à fait.
Pendant la troisième semaine de gestation, les gènes s’activent pour transformer certaines cellules souches de
l'embryon (des cellules dites «ardoise vierge» pouvant potentiellement devenir toute sorte de tissu) en
neurones et en cellules gliales. Guidées par des signaux chimiques dans le réseau anatomique du cerveau,
ces cellules nouvellement formées se multiplient, migrent et se connectent les unes aux autres. Dès la
septième semaine, les formes primitives du cortex, du cervelet et du tronc cérébral apparaissent.
La naissance n’est que le début. Le cerveau grandit à un taux de croissance initial de 1% par jour, son volume
augmentant de deux tiers au cours des trois premiers mois. Pour alimenter son développement, il requiert 43%
de l'apport énergétique quotidien de l'organisme jusqu'à la puberté, ce qui explique, selon certains experts,
pourquoi la croissance physique prend tellement de temps chez l'homme par rapport à d'autres espèces.
De nouveaux neurones n’apparaissent pas puisque nous en avons en fait plus à la naissance qu’à l'âge adulte,
mais ils grandissent et se connectent en formant des circuits spécialisés. Les centres sensoriels apparaissent
tôt, tandis que l'hippocampe et l'amygdale, régions primitives importantes pour l'émotion et la mémoire, ne sont
pas entièrement fonctionnels avant l’âge de 3 ans, ce qui explique pourquoi nous ne conservons pratiquement
pas de souvenirs de la petite enfance.
Le développement infantile dépend d’une interaction dynamique entre le cerveau et le monde. Pendant les périodes
«critiques» où les régions qui régulent les sens, les émotions et le langage sont activées pour créer des synapses,
une stimulation environnementale appropriée est indispensable pour assurer des connections adéquates.
Pendant l'adolescence, le développement se poursuit avec une meilleure définition des circuits cérébraux,
l’ajout de nouvelles synapses, l’élagage de celles qui sont inutiles et le renforcement de celles qui restent. Les
centres sensoriels, émotionnels et du langage arrivent à maturation. Les axones ajoutent une gaine isolante de
myéline pour transmettre les messages de façon plus efficace.
Alors que l'adolescence se termine, le cerveau doit encore effectuer quelques réglages comme le prouve l’attitude
de jeunes adultes qui affichent souvent une propension au risque et un manque de discernement. Ce comporte-
ment s’explique en partie par le fait que le cortex préfrontal, siège de la planification et de la prise de décision,
n’atteindra pas sa pleine maturité avant une autre décennie, mais il faut aussi que les connexions entre les
régions du cerveau se renforcent pour donner à l'intellect un contrôle significatif sur les impulsions émotionnelles.