ames ames sés sésames sésam es sésames sésames sés es ésam es s ésam es s sam es sé sésam mes s sésa sésame aisir l'intérêt du thème xplorer les documents Chapitre Les domaines de la politique économique Plusieurs approches s’opposent au sujet du degré souhaitable de l’intervention de l’État : de la simple mise en place d’un cadre institutionnel assurant un fonctionnement normal des marchés (conception libérale) à l’exercice d’une régulation active de l’économie (conception interventionniste). La politique économique exprime les choix et les modalités d’action mis en œuvre par l’État pour produire des effets à long terme en faisant évoluer les structures (politiques structurelles) ou pour produire des effets à court terme pour répondre aux problèmes de conjoncture (politiques conjoncturelles). La conception d’une politique économique suppose la définition d’objectifs et la manipulation d’instruments en vue de leur réalisation. Notions et contenus à construire s,ELIB£RALISMELINTERVENTIONNISME s,APOLITIQUE£CONOMIQUE les politiques structurelles et conjoncturelles s,APOLITIQUE£CONOMIQUE les objectifs et les instruments ynthétiser les notions clés ppliquer les méthodes émoriser les notions clés valuer les connaissances acquises tocker les mots-clés page 103 aisir l'intérêt du thème Le chiffre : 1 700 milliards d’euros C’est le montant du plan de sauvetage des banques européennes Les États membres de l’Union Européenne ont consacré en 2008 1 700 milliards d’euros au sauvetage des banques. Ce plan, décliné au niveau national, s’articule essentiellement autour des deux axes. Il s’agit d’abord, d’assurer la solvabilité des banques. Pour ce faire, 7 États européens, y compris la Grande-Bretagne qui ne fait pas partie de la zone euro, ont décidé d’injecter 275 milliards d’euros dans leurs banques. Ainsi l’Allemagne a consacré 80 milliards pour la recapitalisation d’établissements en difficulté, la grande Bretagne 47 milliards et la France 40 milliards d’euros. Ces nationalisations partielles n’ont cependant pas vocation à durer, les États pourraient revendre leur participation lorsque la situation sera redevenue normale. Le second objectif vise à restaurer la liquidité bancaire en garantissant les prêts interbancaires ; les États s’y sont engagés pour plus de 1430 milliards. Ainsi le Royaume-Uni garantit jusqu’à 589 milliards d’euros, l’Allemagne 400 milliards et la France 320 milliards. « Crise financière : le plan de sauvetage des banques européennes redope les places boursières » 14/10/08 – http://www.fenetreeurope.com Le dessous des cartes Débat : Pourquoi les États ont-ils consacré de telles sommes au sauvetage des banques ? Pourquoi cette action a-t-elle été généralisée et coordonnée au niveau européen ? Problématique : Quelles sont les raisons de l’intervention des États dans l’économie ? Hypothèses : Sélectionnez, résumez et formulez sous forme de 3 ou 4 thèmes les hypothèses que vous avez identifiées en réponse à la problématique. Recherche : Allez sur le site http://www.touteleurope.fr/fr/actions/ economie/politique-economique.html consacré aux politiques économiques dans l’Union Européenne pour commencer à répondre aux hypothèses que vous avez posées. page 104 xplorer les documents Étude n° 1 : Le degré d’intervention de l’État Document n° 1 : Libéralisme ou interventionnisme ? En matière économique, le libéralisme est une doctrine qui défend la libre entreprise et la liberté du marché. Le principe fondamental du libéralisme est qu'il existe un ordre naturel qui tend à conduire le système économique vers l'équilibre. La loi de l'offre et de la demande, par exemple, conduit à l'équilibre entre la production et la consommation sous réserve de liberté des marchés et de libre concurrence. S'il peut agir librement, l'homme en tant que premier agent économique peut atteindre cet ordre naturel. Les intérêts de l'individu et de la société sont alors convergents. L’interventionnisme est une politique par laquelle l’État participe à l’économie du pays quand cela lui apparaît nécessaire pour protéger les intérêts des citoyens ou y développer des aspects de l’économie ou du social. L’interventionnisme économique est une stratégie qui cherche à doser la part du marché et celle de l’État. Les débats sont vifs concernant le niveau de ce dosage, permettant de compenser notamment les effets pervers de chacun des systèmes. Ce niveau varie selon le contexte et selon les objectifs poursuivis. Wikipédia – 20/12/08 « Toupictionnaire » : Le dictionnaire de politique Document n° 2 : Le grand retournement Depuis des siècles deux logiques s’opposent : le libre enrichissement privé et la contrainte collective. (…) En fait, sur de longues périodes, aucune des deux logiques n’est jamais totalement éliminée. Les années 80 et 90 avaient légitimé le fondamentalisme de marchés autorégulateurs. Les économies développées viennent d’entrer dans un de ces grands retournements. Les récessions de 1882 et de 1929, les plus fortes qu’ait connues le monde capitaliste avant l’actuelle, l’avaient déjà illustré (…). Ces crises provoquent des interventions massives sur la monnaie, les taux d’intérêt, les taux de change, les charges salariales, etc. ». Alternatives économiques n° 275 – Décembre 08 1 - Différenciez libéralisme et interventionnisme. 2 - À l’aide de vos connaissances acquises en classe de première : - indiquez à quelle conception, « libérale » ou « interventionniste », rattacher les deux termes suivants « État providence » ou « État gendarme », - indiquez quels sont les effets pervers de ces deux systèmes (voir la phrase soulignée du document 1). 3 - Expliquez le titre du document 2. 4 - Indiquez si aujourd’hui les conceptions « libérale » et « interventionniste » sont réellement opposées. Les domaines de la politique économique - page 105 Étude n° 2 : La politique économique Document n° 3 : La politique économique Il existe divers leviers d’intervention économique, appelés politique économique, conduisant à diverses formes d’interventionnisme : ÿ la politique industrielle (incluant aussi les services) dont les objectifs et moyens d’actions peuvent être : sDE FAVORISER LA CRÏATION ET LE DÏVELOPPEMENT DE i CHAMpions nationaux » ou de nouvelles filières (pôle de compétitivité), sDORIENTER LE BUDGET PUBLIC DE RECHERCHE SCIENTIlQUE VERS des domaines jugés prioritaires, La distinction entre politique conjoncturelle et structurelle est à nuancer : une politique conjoncturelle systématique a des conséquences structurelles et une politique structurelle impose des mesures conjoncturelles (par exemple des dépenses budgétaires pour accroître l’effort de formation et de recherche). Dictionnaire d’économie et de sciences sociales – C.-D. Echaudemaison sDEDÏVELOPPERDESINFRASTRUCTURESTRANSPORTSEAUCONSIdérées utiles à l’activité économique ; ÿ le protectionnisme défensif (barrières à l’importation) ou offensif (subvention des exportateurs, grands contrats d’exportation négociés d’État à État, etc.) ; ÿ la politique monétaire et budgétaire dans une optique d’action conjoncturelle ; ÿ la réglementation commerciale (normes...), du travail (salaires, horaires), environnementale, etc. Source : Wikipédia 1 - Définissez la politique économique. 2 - Indiquez si les formes d’intervention présentées dans le document 3 ont pour objectif de faire évoluer durablement les structures de l’économie (politiques structurelles) ou d’orienter l’activité économique pour répondre aux problèmes de conjoncture (politiques conjoncturelles). 3 - À partir de votre réponse précédente, reproduire le schéma ci-après sur votre feuille et complétez-le : Politique à long terme : politique ................................ POLITIQUE ÉCONOMIQUE Politique à court terme : politique ................................ 4 - Expliquez pourquoi la distinction entre politique structurelle et conjoncturelle n’est pas toujours évidente. page 106 Document n° 4 : Un superfonds pour les entreprises L’État français a créé la surprise le 6 novembre dernier en annonçant une prise de participation de 33 % dans les « Chantiers de l’Atlantique ». (…) L’accélération de la crise financière l’a poussé à frapper fort afin d’obtenir rapidement une minorité de blocage dans le dernier chantier naval français. L’enjeu était de sécuriser la situation financière de l’entreprise, au moment où elle est en conflit avec l’un de ses principaux clients, l’armateur américain NCL, qui a suspendu ses paiements. Mais l’initiative de l’État est aussi motivée par la volonté affichée par le Président de la République de garder le contrôle d’un actif jugé stratégique, car intervenant dans la construction de navires militaires. Document n° 5 : Le carré magique 1 - Citez les quatre principaux objectifs économiques poursuivis par les pouvoirs publics et indiquez par quels indicateurs ils sont mesurés. 2 - Positionnez sur le graphique (page suivante) les points relatifs aux trois pays (utilisez une couleur différente pour chaque pays). 3 - Commentez les résultats obtenus : quel pays se rapproche le plus de la situation économique idéale? Quelles sont les forces et les faiblesses de chacune de ces économies ? 4 - Indiquez quel est l’intérêt du carré magique. 1 - Indiquez les raisons qui ont poussé l’État à prendre une participation de 33 % dans les « Chantiers de l’Atlantique ». Définissez « minorité de blocage ». 2 - Précisez les objectifs de la création du Fonds stratégique d’investissement national. 3 - Cet interventionnisme relève-t-il de la politique structurelle ou conjoncturelle ? Justifiez. 4 - Citez d’autres exemples de politiques mises en place dernièrement par les États européens et américains (en matière financière, environnementale, commerciale,…). L’intervention publique préfigure l’activité du fonds stratégique d’investissement national. Ce fonds a vocation aussi bien à apporter des capitaux aux entreprises françaises en difficulté, quelle que soit leur taille, qu’à protéger celles qui seraient menacées par le dépeçage des « prédateurs qui voudraient profiter d’une sous-évaluation boursière », ou celles détenant des technologies stratégiques. Cet interventionnisme vise en particulier à préserver le tissu industriel français des effets non désirés de la montée en puissance des investissements en provenance des pays émergents. (…) Alternatives Économiques n° 275 – Décembre 2008 Le carré magique, du Britannique Nicholas Kaldor, est une représentation graphique résumant la situation économique d’un pays à partir de quatre indicateurs : le taux de croissance du PIB, le taux de chômage, le taux d’inflation, le solde des transactions courantes. On retient donc les indicateurs correspondant aux quatre principaux objectifs de la politique économique conjoncturelle d’un pays : la croissance, le plein-emploi, l’équilibre extérieur et la stabilité des prix. C’est en rejoignant les quatre points, qu’on obtient un quadrilatère qui représente d’autant mieux une situation économique favorable que ce quadrilatère est proche du carré magique. Il est qualifié de magique car il est très difficilement réalisable, du moins sur le court terme. La situation économique de la France, des États-Unis et du Japon en 2007 France États-Unis Japon Taux de croissance, en % du PIB 1,9 2,2 2,1 Taux de chômage, en % de la population active 8,3 4,6 3,9 Taux d’inflation, en % du PIB 1,6 2,9 0,0 - 1,3 - 5,3 4,9 Solde de la balance des paiements courants, en % du PIB Les chiffres de l’économie 2009 – AE HS n° 78, 4e trimestre 2008 Les domaines de la politique économique - page 107 Document n° 5 (suite) : Taux de croissance du PIB 8 6 4 2 0 -2 Solde extérieur 6 5 4 6 4 2 0 -2 -4 -6 3 2 1 0 Taux d’inflation 10 8 6 4 2 0 Taux de chômage Document n° 6 : Les politiques de rigueur et de relance Le choix d’une politique économique est fait en fonction de la situation de l’économie nationale et des objectifs politiques des partis au pouvoir. En simplifiant, on peut ramener les politiques conjoncturelles à l’opposition entre politique de RIGUEURiSTOPwETPOLITIQUEDERELANCEiGOw Les politiques de relance d’inspiration keynésienne, privilégient les objectifs de stimulation de la croissance et de lutte contre le chômage ; les moyens utilisés consistent à développer les revenus des ménages par une politique de salaire souple et une extension des revenus de transferts ; par ailleurs, la demande publique tend à s’accroître, le déficit budgétaire étant considéré comme favorable parce qu’il stimule la demande. La politique monétaire assure une progression des crédits et de la masse monétaire, les taux d’intérêts sont bas. Les politiques de rigueur, d’inspiration plutôt libérale, privilégient la lutte contre l’inflation, l’assai- page 108 nissement financier et la réduction du déficit extérieur. Elles impliquent le plus souvent le freinage de la croissance et donc de la demande. En matière de revenu, c’est la rigueur salariale qui doit permettre un partage de la valeur ajoutée plus favorable aux entreprises et un ralentissement de la hausse des coûts et de la demande. La politique budgétaire recherche l’équilibre ou l’excédent du budget afin de limiter l’effet inflationniste du déficit et le poids de la dette publique. Une politique monétaire restrictive se traduit par une limitation du crédit et une hausse des taux d’intérêt. Dictionnaire d’économie et de sciences sociales – C.-D. Echaudemaison Document n° 7 : Cas pratique : la Grande-Bretagne et l’Allemagne Exemple n° 1 La Grande-Bretagne Gordon Brown, le Premier ministre britannique, veut être celui qui amenuisera les conséquences de la récession, comme l’a fait en son temps le New deal de M. Roosevelt (…) ‹ Emploi C’est aujourd’hui sa principale préoccupation alors que le nombre de chômeurs, de 1,86 million fin novembre, pourrait dépasser les 3 millions d’ici à la fin 2009. Le Premier ministre, malgré l’ampleur du phénomène et une dette publique en forte hausse, veut se montrer actif. Il a annoncé que l’investissement de l’État permettrait de créer 100 000 emplois dans un horizon relativement proche : des écoles seront rénovées, des hôpitaux modernisés, la couverture ADSL étendue et des projets écologiques lancés (…) ‹ Crédit Le Premier ministre veut également relancer le crédit avec, aujourd’hui, un succès très relatif. Les milliards investis en octobre dans le système bancaire britannique ont permis de le sauver de la faillite généralisée, mais ne se sont pas accompagnés du maintien du volume des crédits aux entreprises et aux acheteurs immobiliers. La baisse du taux directeur par la banque centrale d’Angleterre, qui l’a ramené de 5 % à 2 % entre septembre et décembre, n’a pas non plus permis d’enrayer la contraction des crédits (…) ‹ Épargnants et retraités Le gouvernement veut aussi protéger les épargnants et les retraités, qui ont vu leurs revenus se réduire ces derniers mois, en baissant l’impôt sur l’épargne ou encore en augmentant les franchises d’impôts pour les plus de 65 ans. Exemple n° 2 L’Allemagne L’Allemagne devrait être en mesure de respecter les exigences de Bruxelles en 2009. En revanche, la situation risque de se compliquer en 2010, notamment en raison du plan de relance historique adopté lundi 12 janvier par l’Allemagne. « Nous serons bien en dessus de 4% du PIB en 2010 », a confirmé le ministre des finances allemand. « Pour 2009, je m’attends à ce que nous puissions limiter tant bien que mal les nouvelles dettes à 3% du PIB », afin de respecter les critères du pacte de stabilité européen. Lundi, le gouvernement allemand de coalition a adopté le plus important plan de relance du pays depuis 1945, d’un volume de 50 milliards d’euros, comprenant outre un lourd programme d’investissements rénovation d’écoles, construction de routes), des baisses d’impôt et de cotisations. www.lemonde.fr - 14/01/09 1 - Indiquez les objectifs suivis par les gouver nements britannique et allemand (document 7). 2 - En vous aidant du document 6, indiquez le type de politiques (de relance ou de rigueur) menées par ces deux gouvernements. Justifiez en expliquant quels sont les effets attendus sur l’économie de ces deux pays. 3 - Présentez quels sont les instruments choisis par l’un et l’autre des pays (politique monétaire ou budgétaire) ? 4 - Expliquez la phrase soulignée. Indiquez qui détient le contrôle de la politique monétaire. Quels en sont, d’après vous, les avantages et les inconvénients ? 5 - Précisez à quelle contrainte est soumise l’Allemagne contrairement à la Grande-Bretagne. Expliquez. Virginie Malingre – Le Monde 07/01/09 Les domaines de la politique économique - page 109 ynthétiser les notions clés C Chapitre 8 Les domaines de la politique économique I/ Le degré d’intervention de l’État dans l’économie Le degré d’intervention de l’État souhaité par les libéraux et les keynésiens n’est pas le même. A – Le libéralisme* : La doctrine libérale considère que la concurrence exercée sur les marchés garantit la meilleure efficacité économique possible. Dès lors que les individus sont laissés libres de poursuivre leurs intérêts personnels sur les différents marchés (meilleure satisfaction possible des consommateurs et plus grand profit possible pour les producteurs), il en découle la réalisation de l’intérêt général. Pour eux, l’intervention de l’État doit être minimale (État gendarme). L’État doit rester cantonné dans ses fonctions régaliennes (armée, police, justice) avec toutefois un devoir de prise en charge des activités non rentables (biens collectifs et externalités) et de création d’un cadre institutionnel qui permette au marché de fonctionner sans entrave. B – L’interventionnisme* : Les keynésiens sont pour un interventionnisme plus poussé (État providence). L’intervention de l’État doit s’étendre : - au domaine économique : les dysfonctionnements durables de l’économie de marché et son incapacité à s’autoréguler conduisent à la mise en œuvre de politiques économiques dont le but est de solutionner les crises et d’atteindre le plein-emploi ; - au domaine social : l’État est aussi légitimé à intervenir, d’une part, pour corriger les inégalités de revenu et, d’autre part, pour sécuriser les individus confrontés à un certain nombre de risques sociaux (vieillesse, maladie et chômage). II/ La politique économique A – La notion de politique économique Les pouvoirs publics interviennent dans l’économie via des politiques économiques* (conjoncturelles ou structurelles) c’est-à-dire en concevant et en mettant en œuvre un ensemble d’actions pour atteindre les objectifs économiques et sociaux qu’ils se sont fixés. ÿ Une politique conjoncturelle* vise à orienter, sur du court terme, l’activité économique dans le sens souhaité par les pouvoirs publics afin de maintenir ou de rétablir les grands équilibres macroéconomiques. Les deux composantes essentielles de la politique conjoncturelle sont la politique budgétaire et la politique monétaire. ÿ Les politiques structurelles* ont une action à long terme. Elles visent une modification profonde du fonctionnement de l’économie. Il s’agit par exemple des politiques de nationalisation ou de privatisation, des politiques industrielles, des politiques de recherche et formation, des politiques de réglementation de l’environnement ou encore des politiques de déréglementation des marchés financiers. B - Les objectifs et les instruments de la régulation conjoncturelle Pour la conduite de la politique macroéconomique, les décideurs se dotent d’objectifs et choisissent les instruments à mettre en œuvre de façon à réaliser au mieux ces objectifs. 1 - Les objectifs Les objectifs des politiques économiques conjoncturelles ont été schématisés par l’économiste Kaldor sous la forme d’un carré magique. Il retient les quatre indicateurs correspondant aux quatre principaux objectifs : page 110 La croissance économique (évaluée par le taux de croissance du PIB) Le plein-emploi (mesuré par le taux de chômage en % de la population active) Objectifs des politiques économiques La stabilité des prix (mesurée par le taux d’inflation en %) L’équilibre des comptes extérieurs (mesuré par le solde de la balance des paiements courants en % du PIB) Ce carré est qualifié de magique car il est très difficile d’atteindre les quatre objectifs en même temps, du moins sur le court terme. Ex : Une politique de relance de l’activité économique destinée à réduire le chômage risque fort d’avoir des conséquences inflationnistes et d’induire un déficit du commerce extérieur. 2 - Les instruments Pour réaliser leurs objectifs, les pouvoirs publics disposent de nombreux moyens. Les deux principaux instruments utilisés dans le cadre des politiques contra-cycliques sont : ÿ les instruments budgétaires : contrôlée par les gouvernements, la politique budgétaire* a pour objectif d’orienter l’activité économique grâce au budget en jouant sur le montant et la nature des dépenses et des recettes de l’État ; ÿ les instruments monétaires : contrôlée généralement par les banques centrales, la politique monétaire* a pour objectif de maintenir les grands équilibres économiques par le contrôle de l’évolution de la masse monétaire et de celle des taux d’intérêt. 3 - L‘adéquation des instruments aux objectifs Les politiques conjoncturelles oscillent généralement entre politique de rigueur (lutte contre l’inflation et retour à l’équilibre extérieur), d’inspiration plutôt libérale, et politique de relance (relance de l’activité économique et réduction du chômage), d’inspiration plutôt keynésienne. Politique monétaire Politique budgétaire Politique de rigueur (STOP) (1) - Hausse des taux d’intérêt - Contraction de la masse monétaire - Baisse des dépenses publiques et/ou hausse des impôts - Réduction des déficits budgétaires Politique de relance (GO) (2) - Baisse des taux d’intérêt - Accroissement de la masse monétaire - Hausse des dépenses publiques et/ou baisse des impôts - Creusement des déficits budgétaires (1) Exemple d’une politique de rigueur monétaire : les banques centrales fixent les taux d’intérêt directeurs. Une hausse de ces taux accroît le coût de refinancement des banques qui répercutent la hausse sur leurs clients. Alors, la demande de crédit diminue ce qui ralentit la création monétaire et permet de diminuer l’inflation. (2) Exemple d’une politique de relance budgétaire : une hausse du déficit public vise à accroître la demande globale (demande publique, demande des ménages et investissements) et donc à stimuler l’activité économique et réduire le chômage. C - Les contraintes de la politique économique dans le cadre de l’Union Européenne La création de l’euro a modifié les contours de la politique économique des États membres de l’Union Européenne : ÿ les participants à la zone euro se sont engagés à respecter un certain nombre de critères macroéconomiques qui conditionnent fortement leur liberté d’action. En imposant une dette publique inférieure à 60 % du PIB et un déficit public inférieur à 3 % du PIB, le pacte de stabilité réduit considérablement les marges de manœuvre budgétaires des gouvernements ; ÿ la politique monétaire, du fait de la mise en place de l’Euro, n’est plus du ressort des États, mais de la Banque Centrale Européenne. La mise en place des politiques économiques européennes est difficile puisque la politique monétaire est unique alors que les politiques budgétaires sont différentes pour chaque pays (d’où l’importance de la coordination des États). Les politiques monétaires et budgétaires sont complémentaires et doivent donc être cohérentes (ex. : un plan de relance budgétaire doit être accompagné par une baisse des taux d’intérêt). Les domaines de la politique économique - page 111 ppliquer les méthodes Méthode 1 Rechercher une information économique, en apprécier la validité et son actualité Le budget de la France 2EPORTEZVOUSÌLAi-ÏTHODOLOGIEn2ECHERCHERUNEINFORMATIONÏCOnomique, en apprécier la validité et son actualité » située à la fin du livre. À partir de l’adresse Inter net de l’INSEE : http://www.insee.fr, présentez un tableau (de type « Excel ») retraçant le budget de l’État français pour cette année et le comparer avec celui de l’année précédente. Concluez sur les grandes orientations de l’État français et sur les éventuelles politiques économiques mises en œuvre. Méthode 2 Lire et interpréter des données économiques présentées sur différents supports Infarctus libéral Le libéralisme économique n’est pas mort en octobre 2008. Déjà bien affaibli depuis quelques années, il a connu une nouvelle et forte crise. Mais il est encore trop tôt pour dire si elle emportera définitivement le malade. Quelques signes peuvent le laisser penser. Le premier d’entre eux est la montée en puissance des pays émergents. De la Corée du Sud à la Chine en passant par l’Inde, les réussites économiques de ces dernières décennies ont été le fait de pays qui ont échappé au consensus libéral. Politique industrielle, contraintes sur les mouvements de capitaux, etc., l’action des États mise au service du développement a montré toute son efficacité. (…) De la même façon, la mise en œuvre de nouvelles politiques industrielles (pôles de compétitivité) à côté des anciennes (Airbus...) n’est plus taboue. Sans oublier les interventions visant à lutter contre les pandémies internationales et, bien entendu, contre le réchauffement climatique. Bref, les États, au Sud mais aussi au Nord, ont de moins en moins honte d’afficher leurs interventions dans l’économie. Et le climat idéologique est lui aussi en train de changer. L’attribution récente du prix de la Banque de Suède à l’Américain Paul Krugman, après celui décerné à Joseph Stiglitz, tous les deux assez circonspects face aux vertus du marché, souligne combien la théorie économique dominante s’est transformée. On peut autant la mobiliser aujourd’hui pour justifier l’intervention de l’État qu’on le faisait hier pour donner davantage de place aux marchés. Bref, les politiques et les idées libérales ne sont pas au mieux de leur forme. La crise financière va-t-elle leur porter le coup de grâce ? Les libéraux qui nous juraient que la déréglementation financière permettrait une meilleure allocation de l’épargne mondiale et un meilleur contrôle des risques (!) doivent revoir leur copie. Surtout, les dirigeants américains, britanniques, mais aussi de tous les autres pays qui leur avaient emboîté le pas pour vanter les mérites du tout-marché ont compris l’ampleur des menaces que fait peser une finance non régulée sur la bonne marche de leur économie. Une fenêtre de tir politique semble désormais s’ouvrir en faveur de sa remise au pas. Mais rien n’est acquis. C’est tout l’enjeu des mois qui viennent que de savoir si le quasinaufrage du système bancaire et les risques pour la croissance mondiale qui en résultent suffiront à faire basculer les élites dirigeantes vers la recherche d’un capitalisme régulé, laissant moins de place à un fonctionnement débridé des marchés et au lot d’inégalités qui l’accompagnent. Christian Chavagneux – Alternatives économiques n° 274 – Octobre 2008 page 112 À partir des conseils donnés dans la méthodologie 2 et plus particulièrement la méthodologie 2.1 – ,IRE ET INTERPR£TER UN texte, analysez ce texte en construisant un schéma heuristique. Méthode 3 Analyser des faits, des situations, des mécanismes économiques et en mesurer leur portée Étude de cas économique : L’Europe et les États-Unis à l’heure de la récession 2EPORTEZVOUS Ì LA i -ÏTHODOLOGIE n!NALYSER DES FAITS DES SITUATIONS des mécanismes économiques et en mesurer leur portée », située à la fin du livre. Politique monétaire : la BCE en retard Taux d’intérêt des Banque centrales américaine et européenne, en % 7 6 Réserve fédérale américaine (Fed) 5 4 Comparez et analysez les politiques budgétaires et monétaires des États-Unis et de l’Europe en appliquant la démarche QQOQCP présentée dans la méthodologie 3 de votre livre. Présentez une synthèse de votre travail. Banque centrale européenne (BCE) 3 Source : OCDE 2 1 0 2001 2002 Source des deux graphiques : Alternatives Économiques n° 275 – Décembre 2008 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Politique budgétaire : l’Europe à la traîne Impulsions budgétaires, en milliards d’euros 97,3 92 Union européenne 65,1 50,9 Zone euro - 4,5 Allemagne Espagne 40,5 15,7 9 10,9 Italie 14,6 3,5 Royaume-Uni * Prévisions 4,9 France - 4,8 Pays-Bas 2008* 2009* 3,6 22,5 24,8 234,5 260,6 États-Unis - 6,1 Japon 33,9 Source : Commission européenne, calculs, Alternative Économiques 2000 Méthode 4 Développer une argumentation économique structurée « Quel est le rôle des politiques économiques ? » 2EPORTEZVOUS Ì LA i -ÏTHODOLOGIE n $ÏVELOPPER UNE ARGUMENTATION économique structurée » située à la fin du livre. Rédigez une argumentation structurée à partir du sujet ci-contre. Les domaines de la politique économique - page 113 émoriser les notions clés C Chapitre 1 Le problème économique Les libéraux prônent la liberté individuelle et la libre concurrence sur les marchés. Pour eux, l’intervention de l’État doit être minimale (État gendarme). Pour les keynésiens l’intervention de l’État est nécessaire pour réduire les déséquilibres économiques et sociaux de l’économie de marché (État providence). Le libéralisme L’interventionnisme Le degré d’intervention de l’État dans l’économie I ,%3$/-!).%3 $%,!0/,)4)15% ³#/./-)15% II La politique économique Définition et classification Objectifs et instruments Contraintes Ensemble des interventions des pouvoirs publics sur l’économie pour orienter à court terme l’activité économique (politique conjoncturelle) ou pour modifier à long terme le fonctionnement de l’économie (politique structurelle). Les quatre grands objectifs (plein emploi, croissance économique, stabilité des prix et équilibre extérieur) sont atteints grâce à la mise en place de politique de relance ou de rigueur qui utilisent différents instruments, notamment des instruments monétaires et budgétaires. Le cadre de l’Union Européenne contraint les politiques économiques des États membres car : - la politique monétaire est détenue par la BCE, - la politique budgétaire doit respecter les règles du pacte de stabilité. page 114 valuer les connaissances acquises 1 - Indiquez, pour les exemples ci dessous, s’il s’agit de politiques structurelles ou conjoncturelles. Nationalisation d’une banque Privatisation d’un grand groupe producteur d’énergie Déréglementation des marchés financiers Réduction du temps de travail 2 - Précisez si les politiques présentées à la question précédente sont plutôt d’inspiration libérale ou interventionniste. 3 - Indiquez si les instruments présentés ci-dessous relèvent de la politique budgétaire ou monétaire. La BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 0,5 point L’État américain lance une politique de grands travaux notamment par la création de nouvelles infrastructures (ponts, routes, écoles…) La FED a ramené ses taux d’intérêt à court terme de 5,25 % à 1 % Le gouvernement français souhaite réduire le nombre de fonctionnaires : un départ à la retraite sur deux ne sera pas remplacé 4 - Expliquez, pour chacun des moyens présentés à la question précédente, l’effet attendu sur l’activité économique. Concluez en indiquant s’il s’agit d’une politique de relance ou de rigueur. 5 - Mettez en lien les termes suivants : s+EYNÏSIANISME s²TATGENDARME s0OLITIQUEDERELANCE s0OLITIQUEBUDGÏTAIRE par la demande expansive s,IBÏRALISME s²TATPROVIDENCE s0OLITIQUEDERELANCE s0OLITIQUEMONÏTAIRE par l’offre stricte Les domaines de la politique économique - page 115 tocker les mots-clés Libéralisme Doctrine qui est fondée sur l’affirmation première du principe de liberté et qui prône un État minimal c’est-à-dire limité aux domaines de l’armée, de la justice et de la police (fonctions régaliennes). L’État ne doit pas intervenir en matière économique et sociale. Le rôle de l’État se limite à celui d’État gendarme. Interventionnisme Conception selon laquelle l’État doit jouer un rôle actif dans la recherche du progrès économique et social. L’État a un rôle important à jouer, c’est l’État providence. Politique économique Ensemble des interventions des pouvoirs publics dans l’économie caractérisées par la hiérarchie des objectifs poursuivis et le choix des instruments mis en œuvre pour les atteindre. Politique structurelle Politique à long terme, qui tend à modifier les institutions et les comportements des agents économiques en visant une transformation profonde du fonctionnement de l’économie. Politique conjoncturelle Politique à court terme menée en vue d’orienter l’activité dans un sens jugé souhaitable. Elle vise le rétablissement des grands équilibres (emploi, stabilité des prix, croissance, équilibre extérieur) sans pour autant avoir la prétention de les atteindre tous. Politique monétaire Volet de la politique économique visant à influer sur l’évolution de la masse monétaire et les taux d’intérêt et, par ce biais, sur l’inflation, la croissance, l’emploi et le taux de change. Politique budgétaire Compartiment de la politique économique qui se définit par son moyen : le budget de l’État. Elle a pour objectif principal d’orienter l’activité économique en jouant sur l’importance et la nature des dépenses et des recettes de l’État. page 116