MPSI
Concours Blanc (partie "algèbre")
Dans tout le problème nsera un entier supérieur ou égal à deux. Nous noterons Inla matrice identité de Mn(R)et
Ula matrice colonne à nlignes ne contenant que des 1:
U=
1
.
.
.
1
∈ Mn,1(R)
Nous considérerons également les définitions et notations suivantes :
1. Polynômes de matrice :
Soit Aune matrice carrée de taille n×nà coefficients dans C,
nous noterons A0=Inet pour tout kN,Ak=A× · · · × A
| {z }
kfois
.
Lorsque P=
+
P
k=0
akXkC[X], nous noterons P(A)la matrice carrée de taille n×ndéfinie par
P(A) =
+
X
k=0
akAk=a0In+a1A+· · · +aqAq
qest le degré du polynôme P.
Nous admettrons également que lorsque P, Q C[X]alors P Q(A) = P(A)Q(A)et (P+Q)(A) = P(A) + Q(A).
2. Convergence matricielle :
Soient n, m Net (Ak)kNune suite de matrices de Mn,m(R).
Soit kN, en notant (a(k)
i,j )(i,j)[[1,n]]×[[1,m]] les coefficients de la matrice Ak
nous dirons que (Ak)kNconverge vers une matrice B= (bi,j )(i,j)[[1,n]]×[[1,m]] ∈ Mn,m(R)lorsque
(i, j)[[1, n]] ×[[1, m]] ,lim
k+a(k)
i,j =bi,j
Nous noterons dans ce cas, Ak
k+B.
Nous admettrons que lorsque les suites de matrices (Ak)kNet (Bk)kNconvergent respectivement vers A, B
alors la suite (AkBk)kNconverge vers la matrice AB.
3. Matrices stochastiques :
Soit A∈ Mn(R), nous dirons que Aest stochastique lorsque (i, j)[[1, n]]2,ai,j 0et la somme des coefficients
de chaque ligne vaut 1:i[[1, n]],
n
P
j=1
ai,j = 1.
L’ensemble des matrices stochastiques de taille nsera noté Snet l’ensemble des matrices de Sndont tous les
coefficients sont strictement positifs sera noté S
n.
Partie 1: Une matrice stochastique de taille 2×2
Soient p, q ]0,1[, nous noterons dans cette partie
A=1p p
q1q
1. Montrer que A2(2 pq)A+ ((1 p)(1 q)pq)I2= 0.
Nous noterons PA=X2(2 pq)X+ ((1 p)(1 q)pq).
2. Soit kN, montrer que le reste de la division euclidienne de Xkpar PAest akX+bk
ak=1(1 pq)k
p+qet bk= (1 pq)(1 pq)k11
p+q
1
3. En déduire que kN,Ak=akA+bkI2.
4. Montrer que la suite de matrices (Ak)kNconverge vers la matrice B=α β
α β avec α=q
p+qet β= 1 α.
(nous remarquerons que kN,ak+bk= 1)
5. Montrer que AB =Bet B2=B.
6. Est-ce que (Ak)kNadmet une limite lorsque p= 0 et q= 1 ?
Partie 2: Matrices stochastiques
Nous rappelons que la matrice colonne Uest définie par U=
1
.
.
.
1
∈ Mn,1(R).
1. Soit Aune matrice carrée de taille n×nà coefficients positifs, montrer l’équivalence ASnAU =U.
2. "Lois" de composition :
(a) Montrer que Snest stable par produit et InSn.
(b) Est-ce que SnGLn(R)est un sous-groupe multiplicatif de GLn(R)?
(la réponse sera détaillée dans le cas n= 2)
(c) Montrer que t[0,1],A, B Sn,tA + (1 t)BSn.
Est-ce que Snest un sous-espace vectoriel de Mn(R)?
3. Limites dans Sn:
(a) Soit (Ak)kNune suite de Sn, montrer que si (Ak)kNconverge vers Balors BSn.
Une limite de matrices de S
nest-elle dans S
n? (la réponse sera détaillée dans le cas n= 2)
(b) Un cas particulier : soit ASn
i. Montrer que (Ak)kNest une suite de matrices de Sn.
ii. Montrer que si (Ak)kNconverge vers Balors Best une matrice de Snvérifiant
B2=Bet AB =BA =B.
(c) Nous considérons dans cette question que n3,AS
net que la suite (Ak)kNconverge vers une matrice
B. Nous noterons (Cj)j[[1,n]] la famille des vecteurs colonnes de B.
i. Montrer que j[[1, n]],ACj=Cj.
ii. Montrer que i[[1, n]] tel que |ai,i|>P
j6=i
|ai,j |alors Aest inversible.
(indication : raisonner par contraposée et considérer X∈ Mn,1(R)\{0}tel que AX = 0 )
iii. En notant Ela matrice obtenue en supprimant la dernière ligne et la dernière colonne de AIn,
montrer que Eest inversible.
iv. En déduire que le rang de AInest n1.
Nous rappelons que lorsque B∈ Mn(R), nous notons ker(B) = {X∈ Mn,1(R)|BX = 0}.
v. Montrer que ker(AIn) = vect(U).
vi. En déduire qu’il existe α1,· · · , αnR+tels que
n
P
j=1
αj= 1 et j[[1, n]],Cj=αjU.
2
Partie 3: Convergence et limite des (Ak)kNpour AS
n
On considère dans cette question AS
n. Nous nous proposons dans cette partie d’obtenir la convergence de la suite
de matrices (Ak)kNet également de retrouver la forme de la limite obtenue à la question 3c de la partie 2.
Pour cela nous notons : Y= (yi)i[[1,n]] ∈ Mn,1(R),
m(Y) = min
i[[1,n]](yi)et M(Y) = max
i[[1,n]](yi)
Nous noterons Y= (yi)i[[1,n]] ∈ Mn,1(R),kN,uY
k=m(AkY)et vY
k=M(AkY).
Par commodité, nous pourrons si nécessaire au cours d’une preuve noter ukpour uY
ket vKpour vY
k.
1. Nous notons dle plus petit coefficient de A. Soit Y= (yi)i[[1,n]] ∈ Mn,1(R),
(a) Montrer que m(Y)m(AY )M(AY )M(Y).
(b) Montrer que M(AY )dm(Y) + (1 d)M(Y).
(nous admettrons pour la suite que nous avons de même : m(AY )dM(Y) + (1 d)m(Y))
(c) En déduire que M(AY )m(AY )(1 2d)(M(Y)m(Y)).
2. Montrer que d]0,1
2]puis que pour tout Y= (yi)i[[1,n]] ∈ Mn,1(R), les suites (uY
k)kNet (vY
k)kNsont
adjacentes.
3. En déduire que pour tout Y∈ Mn,1(R)il existe `YRtel que (AkY)kNconverge vers `YU.
4. En déduire que (Ak)kNconverge vers une matrice Bde la forme
B=
α1U· · · αnU
avec α1,· · · , αnR+tels que
n
P
k=1
αk= 1.
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !