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Compte rendu de la rencontre-débat du jeudi 2 février 2012
ERI CHU de Nîmes
Comprendre la chimiothérapie et la radiothérapie
Durée : 2h
Intervenants :
- Dr Marie-Pierre Farcy-Jacquet, service de radiothérapie du CHU de Nîmes.
- Isabelle Paule, manipulatrice radio, service de radiothérapie du CHU de
Nîmes.
- Modérateur : Anne Grangeon, psychologue en onco-hématologie au CHU de
Nîmes.
- Coordination : Marion Gaidan, animatrice ERI territorial Gard.
Participants : 15
6 patients
3 proches
4 professionnels (stagiaires en socio-esthétique et en psychologie)
2 représentants d'association de patients
Objectif de la rencontre-débat
Cette rencontre-débat a pour objectif de répondre aux interrogations des
patients soignés pour un cancer et de leurs proches sur les traitements de
chimiothérapie et de radiothérapie.
Quels sont les traitements proposés aux malades? Comment sont-ils discutés
et choisis (dispositif d'annonce, réunions de concertation pluridisciplinaire,
programme personnalisé de soins).
La rencontre-débat initiée par HELPP, se déroule à l'Espace de Rencontres et
d'Information, dans un cadre convivial et "intimiste" pour permettre aux
participants d'échanger en petit nombre (15 personnes maximum par
rencontre). La rencontre-débat est ainsi matière à médiation, à rencontre,
entre patients, proches et professionnels en dehors des services de soins.
Déroulé de la rencontre-débat
Après avoir présenté le thème de la rencontre-débat et les intervenants,
Anne Grangeon, modératrice, donne la parole au Dr Marie-Pierre Farcy-
Jacquet.
Le Dr tient en premier lieu à souligner que chaque cancer est différent, c'est
pourquoi les choix thérapeutiques diffèrent d'un patient à l'autre. Il est
important de ne pas généraliser, ce qui est vrai pour un patient ne l'est pas
pour un autre.
Dans le domaine de la cancérologie, il existe un arsenal de thérapies à
disposition des médecins :
- chirurgie
- chimiothérapie
- radiothérapie
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- hormonothérapie
- immunothérapie
- thérapies ciblées
Le choix des thérapies ou "protocole" est discuté par plusieurs professionnels
dans le cadre de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP). Il se base
sur des recommandations nationales.
Le protocole décrit, dans le tail, les buts, les modalités, les complications
et les résultats attendus du traitement médical envisagé. Il sert de référence
tout au long de la prescription. Il est ensuite proposé et discuté avec le
patient lors d'une consultation spécifique appelée consultation d'annonce.
Cette consultation doit permettre au patient de mieux comprendre sa
maladie et le traitement qui lui est proposé. Mieux informé, le patient reste
maître à bord et actif tout au long de sa maladie.
Isabelle Paule, manipulatrice radio, présente la manière dont ces
consultations sont proposées dans le service de radiothérapie "C'est aussi
bénéfique pour le patient que pour l'équipe soignante". Les patients ayant
bénéficié de cette consultation observent "une amélioration et une
humanisation de la prise en charge". A la demande des participants, elle
explique les différentes étapes du traitement de radiothérapie : simulation,
dosimétrie, irradiation, scanner de contrôle, etc.
Les protocoles changent-ils d'un établissement à l'autre?
Non, les protocoles dont nous parlons sont nationaux. Sauf en cas de
tumeurs rares, ou d'essais cliniques spécifiques. Les patients sont alors
orientés vers des centres spécialisés dits "de référence".
Quelles évolutions remarque-t-on depuis 10 ans?
Il y a de formidables évolutions dans les domaines de la radiothérapie, de
l'imagerie diagnostique.
Les IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), les Tep-scan
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(tomographe
par émissions de positrons) sont de plus en plus accessibles. Cette dernière
technique permet d’obtenir des vues successives du corps humain, utilisées
pour évaluer un certain nombre de maladies ou étudier les effets des
traitements.
Il y a également des avancées importantes dans le domaine de la
stratification: l'étude des caractéristiques biologiques, notamment génétiques
des cellules. Mieux connaître le type et le fonctionnement des cellules
cancéreuses nous permet de les combattre plus efficacement.
C'est ce qu'on appelle les thérapies ciblées : des dicaments dirigés contre
des cibles moléculaires spécifiques. Ces cibles peuvent être des récepteurs,
des gènes ou des protéines qui jouent un rôle dans la transformation des
cellules normales en cancer et dans le développement des cellules
cancéreuses. Ce peut être un anticorps contre un gène exprimé à la surface
ou dans la cellule cancéreuse, une molécule capable de bloquer la
transmission d'un signal de division cellulaire ou encore un anticorps dirigé
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TEP ou encore PET Scan (en anglais), est un examen diagnostique reposant sur la détection de positrons (des
particules microscopiques émises par une substance radioactive administrée au patient).
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contre les nouveaux vaisseaux fabriqués par la tumeur qui permettent de
l’alimenter. Ces médicaments agissent différemment de la chimiothérapie
mais comportent eux aussi des effets secondaires.
De même, les médecins disposent depuis dix ans de nouvelles molécules de
chimiothérapie qui permettent d'augmenter la survie de nombreux patients,
pour qui, aucun traitement n'existait jusqu’alors.
A quoi servent les marqueurs tumoraux?
On se sert des marqueurs tumoraux pour diagnostiquer un cancer. Ils sont
différents d'un cancer à l'autre : PSA pour le cancer de la prostate, le CA
15.3 pour le cancer du sein, etc. Les marqueurs tumoraux ne sont qu'un des
moyens de juger de l'évolution du cancer. Ils sont parfois pris en défaut :
manque de spécificité et de sensibilité. Il est bien plus important de suivre
les symptômes des patients, et d'utiliser conjointement d'autres éléments
diagnostiques (radiographies, examen clinique, etc.) que le simple résultat
du marqueur.
Je ne veux pas être cobaye dans un essai clinique !
Il n'y a pas de cobaye. On ne met jamais un patient en danger. Il existe un
comité d’éthique qui valide ces essais ; leur but est d’améliorer encore les
résultats par rapport à un protocole standard reconnu.
Quand employer le mot guérison?
En ce qui me concerne je ne l'utilise pas et cela parce que si j'emploie le mot
guérison, le patient peut ne pas respecter la surveillance nécessaire. Des
rechutes précoces ou tardives après plusieurs années peuvent survenir, une
surveillance annuelle doit être poursuivie au minimum pendant 5 ans, en
fonction des pathologies.
A l’issue de la rencontre, les patients et les proches présents ont
témoigné de leur satisfaction. Les intervenants ayant su répondre à
leurs interrogations et leurs craintes vis-à-vis des traitements de
cancérologie, appréhendés par la plus part.
La rencontre leur a aussi permis d’échanger avec d’autres personnes
concernées par la maladie, dans le cadre sécurisant et convivial de
l’ERI. A noter que ces rencontres-débat deviennent, chaque 1er jeudi
du mois, un rendez-vous pour les patients et leurs proches concernés
par les problématiques abordées (50% de fidèles).
Restitution : Marion Gaidan- ERI territorial Gard
Relecture Dr Farcy Jacquet CHU de Nîmes
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