Compte rendu de la rencontre-débat : Cancer : Comment soulager et prévenir la douleur ?
08/11/2012 - ERI CHU de Nîmes
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L'aumônier protestant : "Le proche est le premier interlocuteur face à cette
douleur, il peut être agressé par le patient. Il doit arriver à prendre du recul,
savoir que l'agressivité et dirigée sur la maladie et pas envers le proche".
"Si tant de pourcentage de patients sont douloureux, pourquoi cette
consultation douleur n'est-elle pas automatique? Pourquoi ce serait aux
patients et aux proches d'interpeller les médecins. C'est votre boulot, pas le
notre."
Personne n'est programmé pour vivre ça, la maladie, la douleur.
Lors de l'annonce du diagnostic de cancer, les personnes sont en état de
choc, et n'entendent pas tout ce qui leur est dit. C'est pour ça qu'a été mise
en place, à distance, une seconde consultation d'annonce avec un soignant,
pour replacer les choses.
Le but est d'expliquer les traitements, parler des effets secondaires
possibles, et dire que si vous ressentez de la douleur, une perte d'appétit, un
état de déprime, des professionnels sont là pour vous accompagner.
Laure SEGURA, infirmière spécialiste de la douleur : "Il faudrait presque une
seconde consultation à six mois, pour parler de ce qui a pu évoluer".
"Quand les médecins passent, ça va trop vite. On est fatigué, on n'a pas le
temps de leur poser des questions et de comprendre leurs réponses."
"Ma femme, avant son opération du sein, a eu une anesthésie locorégionale3
pour prévenir la douleur au réveil".
L'infirmière souligne que c'est une bonne chose car ça permet qu'il n'y ait
pas de mémorisation de la douleur. On garde la mémoire d'une douleur et
lorsqu'elle revient, on la ressent d'autant plus fortement.
En chirurgie, on est performant. C'est surtout en ambulatoire, où on n'est
pas assez à l'écoute, ce n'est pas automatique.
Pour le Dr BREDEAU, il y a cette idée reçue comme quoi la douleur ferait
partie des dégâts collatéraux, comme une double peine. Les soignants disent
"on s'habitue à la douleur". Or ce n'est pas vrai, plus on fréquente la douleur,
plus on avance en âge, plus on la mémorise et plus ça devient grave :
Ainsi, par exemple, on voit beaucoup de douleurs chroniques chez des
adultes qui ont été maltraités pendant l'enfance et ont moins de capacités
que la moyenne à se défendre de la douleur. La douleur laisse une trace.
Gérer sa douleur peut s'apprendre. Est cité un mode d’approche par
l'hypnose.
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L’anesthésie locorégionale consiste à injecter des médicaments appelés anesthésiques locaux, au voisinage d’un
nerf ou de la moelle épinière. Elle permet de supprimer la sensibilité et la mobilité d’une partie du corps pendant une
intervention : un examen médical, une opération chirurgicale, un accouchement ...