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INTRODUCTION
Au 19°siècle, la maison de retraite avait été conçue pour éviter à la
personne âgée, isolée et incapable de travailler, de mourir dans la misère. C’était
« l’asile de vieux ». L’amélioration du confort au 20° siècle a changé un peu la
donne. Les personnes âgées valides peuvent prétendre vivre à domicile seules,
malgré parfois de faibles revenus. L’évolution sociale a permis l’obtention
d’aides à domicile pour ces personnes. Les demandes de foyer logements,
résidences immobilières pour séniors ou maisons de retraites pour PA valides
auraient tendance à diminuer. Par contre, les demandes de prise en charge en
EHPAD ne font que croître.
Une partie du personnel de ces établissements , ainsi que les autorités de
tutelles, « croient » s’occuper de personnes âgées. Mais ils ont en fait la « lourde
charge » de personnes malades chroniques parfois incurables, handicapés par de
multiples déficiences.. Ces personnes exigent des soins et des compétences,
nécessitent une densité de personnel qualifié ainsi qu’une équipe médicale et
para-médicale efficace.
Les questions relatives à la fin de vie s’inscrivent pleinement dans les
problématiques relatives au vieillissement de la population. Elles sont une
traduction de la progression de la longévité à laquelle nous sommes désormais
confrontés. Des réflexions éthiques, politiques, juridiques se succèdent ces
dernières années sur le thème des soins palliatifs, de la fin de vie, du « droit » à
mourir dans la dignité…Le Cardinal Lustiger, décédé cet été, a donné sa
définition de l’accompagnement :
« Les soins palliatifs (…) consistent précisément à ne pas faire subir de
traitements inutiles ni à plonger dans le désespoir absolu ceux qui sont au bout
du chemin, mais à supprimer la douleur pour leur rendre leur liberté, et leur
donner le choix de vivre jusqu’à la fin ce moment de cette existence dans cette
chair qui est la leur. »
Qu’en est-il réellement dans nos institutions ( EHPAD ) ? Sommes-nous
capables d’offrir les garanties d’une prise en charge digne, avec nos moyens
matériels et humains ? Comment le personnel institutionnel perçoit-il ces
derniers moments ? A-t-il les moyens d’accompagner les résidents en fin de vie
selon des critères de qualité ?
Dans un premier temps, les principes généraux de la prise en charge de la
fin de vie seront repris.
Puis j’aborderai le problème de la prise en charge des personnes mourantes en
institution, avec le support d’une petite enquête menée au sein de l’EHPAD dans